Le fait de négocier augmente en moyenne le salaire brut des résidents de 12%, contre seulement 8% pour les frontaliers. (Photo: Etienne Delorme/archives)

Le fait de négocier augmente en moyenne le salaire brut des résidents de 12%, contre seulement 8% pour les frontaliers. (Photo: Etienne Delorme/archives)

Si un écart salarial reste à déplorer entre hommes et femmes, les frontaliers sont également victimes au Luxembourg d’un traitement moins favorable que celui réservé aux résidents ou aux citoyens de nationalité luxembourgeoise.

«Le salaire horaire moyen des résidents salariés à temps plein au Grand-Duché, en qualité d’employé ou d’ouvrier, est de près de 10,5% plus élevé que celui de leurs homologues frontaliers», note le CEPS/Instead (Centre d'Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques / International Network for Studies in Technology, Environment, Alternatives, Development), dans une étude récente intitulée «Négociation salariale à l’embauche: nouvelle piste d’explication du différentiel de salaire entre résidents et frontaliers».

«Les frontaliers bénéficieraient d’un salaire moindre, car ils tenteraient moins de négocier leur salaire à l’embauche que les résidents et/ou en cas de négociation obtiendraient un gain plus faible», avance Laetitia Hauret, l’auteur du document d’une dizaine de pages.

L’article se réfère notamment à une enquête sur les pratiques de recrutement des entreprises, réalisée en 2007 auprès de 1.500 entreprises par l’établissement de recherche public.

Gain plus faible des frontaliers

Bien sûr, le différentiel peut également tenir à des causes plus évidentes, comme des différences de compétences ou encore à une protection syndicale inégale.

L’étude souligne néanmoins que les «frontaliers recrutés sont, en moyenne, plus diplômés que les résidents». En fait, 42% des frontaliers recrutés sont diplômés de l’enseignement supérieur contre 24% pour les résidents recrutés.

Lorsqu’ils négocient leur salaire d’embauche, les frontaliers aboutissent en outre à un gain plus faible que les résidents. «Les recruteurs supposent que les frontaliers finiront par accepter l’offre initiale ou une offre moins attractive que ne le feraient les résidents», estime Laetitia Hauret.

Le fait de négocier augmente en moyenne le salaire brut des résidents de 12%, contre seulement 8% pour les frontaliers.

En revanche, le comportement des ouvriers non qualifiés est identique, qu’ils soient résidents ou frontaliers: ils ne négocient jamais leur salaire d’embauche.