Les petites entreprises sont particulièrement sensibles à une absence prolongée de leurs managers. Est-il possible de se protéger?
Etre un entrepreneur est un métier risqué: il faut se lancer, construire patiemment son entreprise, trouver des clients, assurer le fonctionnement de sa structure et trouver les moyens de couvrir ses frais de fonctionnement, pour enfin faire des bénéfices. Cette aventure entrepreneuriale est souvent commencée en solitaire ou en petite équipe. Elle est grande consommatrice d’énergie et de temps. On ne s’épargne pas, l’effort est intense… et le défi, qui lui est commun à toutes les entreprises, est de tenir la distance.
En plus de ces difficultés classiques, que l’on peut qualifier d’économiques, il existe d’autres menaces dont il faut tenir compte. Accident, maladie, absence forcée et involontaire, incapacité de travail… Même si l’on est déjà constitué en équipe, l’absence d’un employé clé – quel qu’il soit – peut avoir des conséquences très graves. Ce problème est d’autant plus critique si l’équipe est jeune ou petite. Les savoirs ne sont alors pas forcément documentés et chaque individu pèse relativement beaucoup plus lourd dans les effectifs globaux – et donc également dans les comptes.
Pour Roland Bisenius, responsable formation chez Foyer, «il est nécessaire de bien faire attention et de penser à une couverture complémentaire». En effet, un salarié absent sur une équipe d’une centaine représentera moins qu’un salarié sur une équipe de cinq… C’est ici que les assurances entrent en jeu: c’est un risque, donc une entreprise peut être couverte. Dans les offres existantes, la plupart des compagnies offrent des options particulières, destinées à leurs clients indépendants, professions libérales, artisans ou PME. L’enjeu de ces produits et prestations est de permettre une limitation du risque lié à un dysfonctionnement impromptu de l’entreprise. Les risques économiques, liés aux défis normaux d’une entreprise, sont en effet déjà suffisamment importants…
Il ne s’agit donc pas ici de produits offrant la couverture de risques associés aux activités mêmes de l’entreprise, mais de couvrir la problématique liée à l’absence, à court ou long terme, d’une force de travail et de compétences indispensables au fonctionnement de la structure: comment tenir ses comptes sans son comptable, s’il s’est cassé une jambe? Comment maintenir le chiffre d’affaires si son meilleur vendeur est immobilisé pendant plusieurs mois par un accident de voiture? Comment assurer le déroulement d’un projet si le consultant est indisponible pour plusieurs semaines, suite à un accident de ski pendant ses vacances?
Ces produits viennent en complément du système de sécurité sociale, qui assure d’ores et déjà les indépendants contre les risques liés au travail. Ce dernier couvre les risques plus classiques, comme la maladie, la maternité, l’invalidité, le décès, la vieillesse, ainsi que les accidents du travail et de trajet. L’affiliation des indépendants est obligatoire et leur permet de bénéficier des prestations au même titre que les salariés. Ils ont également la possibilité d’adhérer à la Mutualité des employeurs, qui a été créée au moment du passage au statut unique et qui propose une couverture complémentaire. Le tout est d’y penser, et d’agir.