« Pour poursuivre, il nous faudra continuer à sans cesse nous remettre en question, à nous adapter aux demandes du marché. »  (Photo : David Laurent/wide/archives)

« Pour poursuivre, il nous faudra continuer à sans cesse nous remettre en question, à nous adapter aux demandes du marché. »  (Photo : David Laurent/wide/archives)

M. Greco, en 25 ans d’existence, comment votre métier a-t-il évolué ?

« Je dirais qu’il a évolué à tous les points de vue. Il y a 25 ans, les livraisons se faisaient sans exigence particulière. On peut dire que c’était un métier relativement basique. Puis, au fil des années, les attentes de nos clients ont évolué. Ils ont exigé plus de valeur ajoutée. Des critères de sécurité, de confidentialité, par rapport aux documents qui nous étaient confiés, ont gagné en importance. Nous sommes passés d’un environnement basique à un métier de plus en plus technique. L’évolution technologique a contraint le métier à évoluer, pas toujours de manière favorable d’ailleurs. Les possibilités de transmettre des documents par voie électronique sont bien réelles et efficaces. Le transport physique du courrier connaît une crise structurelle que nous devons aujourd’hui contrer.

Comment s’adapte-t-on à ces évolutions ? Comment luttez-vous face à cette crise structurelle ?

« J’ai toujours veillé à développer une gamme de services complémentaires et développer une base de clientèle diversifiée. Il y a 25 ans, j’ai commencé seul. Aujourd’hui, la société compte 200 collaborateurs et dispose de 130 véhicules. Tout a beaucoup évolué, donc. Mais cela n’a été possible qu’en travaillant sur des bases saines, avec une clientèle variée, dans divers secteurs, aux exigences multiples. Si le nombre de livraisons et l’activité au niveau du transport du courrier pour le secteur administratif a diminué de manière conséquente, nous avons pu développer notre métier au niveau du transport de colis et de la logistique. On a pu développer de nouveaux créneaux, dans des secteurs spécifiques. Je pense notamment au transport de matériel médical. Il a aussi fallu s’adapter aux exigences de la clientèle, identifier les besoins et mettre tout en œuvre pour y répondre le mieux et le plus rapidement possible. On n’a heureusement pas encore trouvé le moyen pour transmettre des colis via un quelconque réseau, sinon celui des transporteurs-livreurs. Et je ne pense pas que cela ne change dans les années à venir.

Voyez-vous votre activité perdurer durant les 25 années à venir ?

« Vous m’auriez posé la question il y a 25 ans, j’aurais certainement répondu que non. Aujourd’hui, je ne serais pas aussi catégorique. Je ne sais pas. Peut-être. Mais pour poursuivre, il nous faudra continuer à sans cesse nous remettre en question, à nous adapter aux demandes du marché. À moyen terme, je pense que le créneau de la livraison des colis et la logistique restera porteur. Mais il faudra développer de nouveaux services, en amont et en aval de la livraison, comme nous l’avions précédemment fait pour le courrier avec l’impression ou la mise sous pli. Il faudra rendre le service toujours plus attractif, pour décharger au maximum le client des aspects liés à l’envoi et à la réception de colis. Cela afin qu’ils puissent se concentrer sur leur métier de base et laisser à d’autres, comme nous, le soin de s’occuper de ces tâches souvent lourdes. C’est une tendance que l’on peut identifier. À ce niveau, nous pouvons prendre en charge de nombreux aspects liés à la livraison. Je pense à la préparation des colis, à un service de stockage avant envoi. On peut aussi améliorer des fonctionnalités de suivi des colis durant toute la durée de la livraison, au Grand-Duché, au sein de la Grande Région ou dans le monde. Si notre clientèle est basée principalement au Luxembourg et en Grande Région, nous pouvons, avec nos partenaires, acheminer des colis partout à travers la planète. Mais on peut aussi penser à d’autres services intéressants, comme des livraisons tardives ou le samedi. »