L’inculpation de Dmitry Rybolovlev et les récentes découvertes dans le téléphone de son avocate renforcent la défense d’Yves Bouvier. (Photo: Licence C. C.)

L’inculpation de Dmitry Rybolovlev et les récentes découvertes dans le téléphone de son avocate renforcent la défense d’Yves Bouvier. (Photo: Licence C. C.)

Le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev vient de perdre une manche dans le match judiciaire qui l’oppose au marchand d’art suisse Yves Bouvier. Ce 19 octobre, le magnat russe, propriétaire de l’AS Monaco, le célèbre club de football du Rocher, a été inculpé par la justice monégasque pour «complicité d’atteinte à la vie privée».

Il lui est reproché ainsi qu’à son avocate, Tetiana Bersheda, d’avoir utilisé à des fins judiciaires l’enregistrement d’un dîner dans sa propriété, en février 2015, où avait été invitée Tania Rappo, assistante de Bouvier. Le document audio avait ensuite été envoyé à la police monégasque.

Accusations d’escroquerie

Il ne s’agit évidemment que d’un énième rebondissement dans ce mauvais polar, qui prend pour toile de fond le milieu de l’art et a démarré il y a près de trois ans. Pour tenter de faire bref, Rybolovlev, qui recourt de longue date aux services d’Yves Bouvier pour garnir ses murs de toiles de grands maîtres, l’accuse de l’avoir escroqué dans les grandes largeurs sur les prix de vente.

Une affaire qui n’aurait eu aucune raison de percoler jusqu’au Luxembourg, sauf que peu de temps avant qu’elle n’éclate au grand jour, en septembre 2014, le Suisse avait ouvert, à proximité de l’aéroport du Findel, un Freeport, un entrepôt high-tech et en zone franche pour œuvres d’art et objets de collection en tous genres. Un concept déjà développé par lui à Genève et Singapour.

Sac de nœuds

Depuis, la réputation sulfureuse qui colle à Bouvier a empêché le Freeport luxembourgeois de véritablement décoller. Il est encore trop tôt évidemment pour laver l’homme d’affaires suisse des soupçons dont le milliardaire russe l’accuse. Mais la récente tournure prise par les événements montre en tout cas que le «camp» Rybolovlev n’est pas blanc comme une toile vierge.

Au cours de l’été, plusieurs médias français ont en effet publié une série de SMS tirés du téléphone de son avocate, madame Bersheda, qui sème fortement le doute quant à une collusion avec la police monégasque pour faire tomber le Suisse dans les mailles de son filet. Un nouveau rebondissement qui a obligé le Prince Albert II à sortir de son silence pour promettre qu’«aucun manquement ne sera toléré».