C’est donc la fin du premier chapitre de la mise sur les ondes annoncée, puis avortée, d’une nouvelle radio francophone au Luxembourg (après Europe2, via Waky il y a quelques années) sous la bannière RTL2.
La période de trois mois durant laquelle un recours était possible auprès du tribunal administratif pour faire annuler la décision de l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (Alia) est en effet arrivée à échéance hier, sans que les instigateurs du projet, RTL et Saint-Paul, aient entamé cette démarche.
Le 27 février dernier, l’Alia avait en effet rejeté la demande de modification du cahier des charges de feu la radio DNR (depuis le 31 mars) pour la transformer en station «pop-rock» via une joint-venture (et une collaboration sur le plan matériel) des groupes médias autour de la «Société de radiodiffusion luxembourgeoise», exploitant la station et jusqu’alors dans le giron de Saint-Paul.
Parmi les raisons du rejet de la part de l’Alia, l’incompatibilité entre la destination des trois fréquences de DNR fréquences (prévues pour le marché local) et l’audience visée par RTL2 (public résident et frontalier) était évoquée par l'autorité indépendante. Au même titre que la prédominance du groupe du boulevard Frieden sur les ondes et une place importante laissée à la musique, alors que le cahier des charges originel de DNR donnait priorité à l’information.
Vers un projet bis
Il n’empêche, comme de nombreux observateurs et experts du secteur, les auteurs du projet restent néanmoins convaincu «qu'une radio francophone constituerait un enrichissement du paysage médiatique luxembourgeois».
Ceux-ci continueront donc à «examiner les pistes possibles permettant la réalisation d'un tel projet». Et ce, en premier lieu d’un point de vue financier – et donc publicitaire – compte tenu de l’objet national d’exploitation des fréquences, comme l’a indiqué le CEO de RTL, Alain Berwick à paperJam.lu
L’Alia n’a pas encore été en mesure de nous indiquer les prochaines étapes de la procédure qui prévaut en pareilles circonstances, mais il est vraisemblable que les trois fréquences laissées vacantes (107.7, 104.2 et 102.9) feront l’objet d’un appel à projets, plus large cette fois.
Reste éventuellement à la toute jeune Alia de faire preuve d’initiative pour leur attribuer une vocation légale qui corresponde réellement au bassin d’audience d’une radio francophone au cœur de la Grande Région.