Me Marc Theisen est administrateur d'une structure qui revendique sa transparence. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Me Marc Theisen est administrateur d'une structure qui revendique sa transparence. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

La Banque centrale de Tunisie (BCT) n'a finalement pas accordé son agrément pour la cession de 13 % de la Banque de Tunisie à Royal Luxembourg, qui avait pourtant emporté l’appel d’offres officiel. La structure luxembourgeoise de type Soparfi (société de participation financière), qui n’avait jamais fait parler d’elle jusque-là, s’est retrouvée sous les projecteurs. Juste avant Noël, le ministère tunisien des Finances faisait savoir que la BCT estimait que Royal Luxembourg ne satisfaisait pas aux conditions prévues par la loi relative aux établissements de crédit… Du coup, Royal Luxembourg était éjectée du deal, au profit du candidat Banque Fédérative du Crédit Mutuel (groupe CIC-Crédit Mutuel) qui devenait adjudicataire provisoire en alignant son offre sur celle venue du Luxembourg.

Royal Luxembourg, que certains médias tunisiens notamment ont appelé une « banque fantôme » ou une « structure holding opaque », a donc fait parler d’elle à son corps défendant… Kapitalis, un site d’info en ligne très présent sur le continent africain, a cependant relayé les propos de l’avocat Marc Theisen, par ailleurs administrateur tout à fait transparent de Royal Luxembourg. 

Manque de dialogue... et de temps

« Le fait d'entrer dans le capital d'une banque constituait pour nous une belle opportunité de développement dans cette région », explique Me Theisen dans cet entretien. « Mais pour investir dans un pays, il faut connaitre les mentalités des gens qui y habitent, et il y a peut-être eu dans cette opération un manque de dialogue de notre part. »

Confrontée à un délai très court, Royal Luxembourg n’a pas pu mobiliser l’actionnariat et présenter toutes les garanties dans les temps impartis. « Les exigences de la BCT sont tout à fait légitimes mais nous aurions aimé avoir un peu plus de temps pour mettre sur pied toutes les garanties nécessaires. Nous imaginons avec la Tunisie un partenariat sur la base d'un win-win avec une opération profitable tant pour le pays que pour nous », poursuit Me Theisen.

Une structure active, pas désarmée

L’avocat balaie aussi les suspicions et autres approximations qui ont été relayées en Tunisie entre autres. Il rappelle que la Soparfi, ni banque, ni holding, est une structure habituelle au Luxembourg : « Je peux vous assurer qu'il s'agit d'une structure active dans un contexte tout-à-fait régulier, contrôlé, et qui analyse en toute transparence les opportunités qui se présentent sur les marchés internationaux », explique notamment le juriste au correspondant de Kapitalis à Bruxelles.

Royal Luxembourg, évincée d'une affaire importante, n’est pas désarmée pour autant. La Soparfi avait annoncé quelques grands projets, en Tunisie et au Maghreb. « Nous allons nous repositionner et partir à la recherche de nouvelles opportunités », glisse Me Theisen, qui évoque une réunion avec les actionnaires, en janvier, afin de tirer les conséquences de l'échec de cette opération et d’analyser les opportunités et autres synergies dans cette région d’Afrique du nord.