Marie Guerre et Renaud Kieffer, associés dans la vie et en affaires. (Photo: Mike Zenari)

Marie Guerre et Renaud Kieffer, associés dans la vie et en affaires. (Photo: Mike Zenari)

Ils ont la passion des belles voitures dans la peau et l’envie de la partager. En évoquant Cathie, Poppy, Lilly, ou encore Lisa, Marie Guerre et Renaud Kieffer ont les yeux qui brillent. Il faut dire que leurs ancêtres, auxquelles ils ont donné des noms aux références cinématographiques, ont le charme pour attirer les amateurs de belles mécaniques et de carrosseries au caractère bien trempé.

Les deux jeunes passionnés, respectivement 28 et 32 ans, ont même décidé de franchir un pas supplémentaire et ô combien décisif: vivre de leur passion. Couple dans la vie et associés en affaires, Marie et Renaud ont décidé de mutualiser leurs compétences acquises lors d’expériences à l’international (les finances pour madame, le marketing et la vente pour monsieur) afin de donner naissance à un club d’un nouveau genre au Luxembourg: The Car'tell.

«Nous voulons profiter de notre passion pour les ‘classic cars’ pour en faire un vecteur de rencontre et favoriser les contacts entre les expatriés et les locaux», déclare Renaud.

Le couple franco-luxembourgeois a jeté son dévolu sur un local de 700m2 route d’Esch, quasiment prédestiné puisqu’il était occupé auparavant par le Grand Garage Jean Muller. Le futur club- house, ouvert le 22 avril, servira de point de ralliement pour les membres (particuliers ou entreprises), désireux de découvrir le Grand-Duché ou de «networker» au volant de voitures de caractère. Outre les expatriés, les décideurs font en effet clairement partie de la cible visée par The Car'tell.

Il faut y croire à un point où l’on risque tout.

Renaud Kieffer, cofondateur de The Car'tell

«Le membership annuel donne droit à un solde de points utilisables pour réserver des voitures», précise Marie Guerre. Avec un ticket d’entrée à 6.000 euros TTC pour l’abonnement de base, les entrepreneurs ont prévu, en moyenne, l’équivalent d’une quarantaine de jours de conduite. Pas moins de 10 véhicules sont actuellement dans le parc constitué avec la complicité et l’aide technique de Fernand Lelong de la société Longspeed. «Notre sélection de voitures s'est basée sur le ‘feeling’. Nous voulons proposer aux membres des véhicules qu’ils souhaiteraient conduire, mais qu’ils ne peuvent pas acheter», ajoute Renaud Kieffer, dont la passion pour les ancêtres a débuté à 18 ans, avec une Mini.

Achetés sur fonds propres, les engins reflètent les efforts et sacrifices du couple qui mise beaucoup dans cette aventure. «Nous avons avancé une partie du capital, mais nous avons eu besoin rapidement d’un apport extérieur», ajoute Renaud Kieffer. Bénéficiant de l’appui de mentors qui jouent volontiers le rôle de conseillers, les entrepreneurs ont dû, comme pour toute start-up, passer par la délicate phase du premier tour de table. Une recherche de financement qui s’est conclue par l’apport d’investisseurs financiers situés en-dehors des frontières grand-ducales, exemple supplémentaire du besoin de changement de culture du financement des jeunes pousses au Luxembourg.

«Il faut y croire à un point où l’on risque tout», lance Renaud qui, de retour au pays, veut aussi apporter sa contribution à un Grand-Duché qui bouge. D’ici cinq ans, The Car'tell ambitionne de passer à une vingtaine de voitures en catalogue pour une centaine de membres maximum «pour maintenir le niveau de service», avec l’ambition d’étendre le concept en Europe.