Michel Wurth: «Le marché de la construction ne reviendra pas avant 2015-2017 à son niveau d’avant crise.»  (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Michel Wurth: «Le marché de la construction ne reviendra pas avant 2015-2017 à son niveau d’avant crise.»  (Photo: Luc Deflorenne/archives)

A l’occasion des résultats annuels, la direction du sidérurgiste a confirmé le projet de supprimer 250 postes environ sur les deux sites, qui perdraient 2 millions d'euros par mois.

 

Rien ne va plus à Rodange et à Schifflange. Alors que les deux sites industriels luxembourgeois emploient environ 900 collaborateurs, ArcelorMittal souhaiterait y supprimer jusqu’à 250 postes, soit près de 30% de l'effectif.

La direction l’a confirmé à la presse luxembourgeoise ce mardi après la présentation des résultats annuels du leader mondial de la sidérurgie.

Le plan pourrait toutefois être allégé si la reprise s’avérait plus forte que prévu.

Le groupe a été contraint de communiquer sur le sujet suite à l’alerte donnée par les syndicats jeudi dernier dans la foulée d’une première réunion de concertation. Les discussions avec les représentants du personnel étaient censées rester secrètes.

«Une des mesures, sur un ensemble permettant une économie de l’ordre de 38 millions d’euros, consiste à réduire les effectifs de 262 équivalents temps plein, ce qui équivaut à un total de 8,8 millions d’euros», indiquait alors leur communiqué.

30 millions de pertes en 2009

«Nous voulons arriver à un nombre de suppressions de postes le plus proche possible de 250», a reconnu ce mardi Arnaud Poupart-Lafarge, executive vice-president, Long Carbone Europe chez ArcelorMittal. «Nous en sommes arrivés au constat que nous ne pouvons plus continuer comme ça. Les deux sites ont enregistré une perte de 30 millions d’euros en 2009 et d’environ 15 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2010, soit 2 à 3 millions d'euros par mois.»

Les productions des sites de Rodange et Schifflange sont notamment orientées vers la construction, un secteur hautement concurrentiel qui, contrairement à l’industrie, peine à se remettre de la crise. «Nous pensons que le marché de la construction ne reviendra pas avant 2015-2017, à son niveau d’avant crise», a expliqué Michel Wurth, membre du comité de direction d’ArcelorMittal. Les deux autres sites luxembourgeois de Belval et de Differdange sont au contraire positionnés sur des produits à haute valeur ajoutée, comme les palplanches.

Restructurations budgétaires

«Avec les restructurations budgétaires et la rareté des projets de construction, la consommation de ces produits s’inscrit en net recul. Notre action va consister à reconquérir des parts de marché, à faire des économies et à accroître notre productivité», poursuit Arnaud Poupart-Lafarge.

Selon lui, les sites de Rodange et Schifflange produisent environ 1.400 tonnes d’acier par homme et par an, contre 2.500 pour les meilleurs sites industriels. Cet écart de performance conduit donc à envisager la suppression d’environ 250 postes.

ArcelorMittal a néanmoins confirmé sa volonté de ne pas fermer les sites. «Nous sommes déterminés à maintenir une activité très forte au Luxembourg. Sur la même ligne que celle du groupe, la production du Luxembourg a progressé d’environ 20% à 25% en 2010. A Rodange et Schifflange, nous devons restructurer et réduire les coûts», a indiqué Michel Wurth.

Lire le communiqué d'ArcelorMittal concernant l'annonce des résulats pour l'ensemble de l'année et le quatrième trimestre de 2010.