Après Francfort et Londres, c’est au tour de Luxembourg d’accueillir une chambre de compensation issue d’une banque chinoise. L’annonce d’un protocole d’accord a été faite ce dimanche par un bref communiqué de presse de la Banque centrale du Luxembourg (BCL).
Ce protocole a été signé samedi 28 juin à Bâle, en marge de l’assemblée générale de la Banque des règlements internationaux, entre le gouverneur de la BCL, Gaston Reinesch, et son homologue de la Banque populaire de Chine (PBoC), Xiaochuan Zhou. Il «vise à établir une coopération entre les deux institutions en termes de surveillance, d’échange d’informations et d’évaluation concernant le marché en renminbi (RMB, monnaie chinoise, ndlr) en vue d’une désignation prochaine, par la PBoC, d’une banque de compensation en renminbi au Luxembourg». «Dans ce cadre, la BCL fera le suivi du marché en renminbi au Luxembourg et partagera les données pertinentes avec la PBoC», souligne le communiqué, sans fournir davantage d’informations.
Le Luxembourg est donc le troisième pays européen, après l’Allemagne et la Grande-Bretagne, à avoir été choisi par la Chine pour accueillir une chambre de règlement et de compensation pour le yuan, la devise chinoise. Cela permettra ainsi le dénouement d’opérations commerciales et d’investissements libellés dans la monnaie chinoise.
Investisseur qualifié
Concrètement, la Banque populaire de Chine doit désigner «dans un proche avenir», selon une source proche du dossier, une banque qui jouera le rôle de «banque de clearing». Ce sera forcément une banque chinoise déjà présente sur la Place de Luxembourg ou en passe de s’y implanter (deux nouvelles banques sont annoncées).
Cet accord entre la BCL et la PBoC intervient alors que le ministre luxembourgeois des Finances Pierre Gramegna entame ce lundi une mission de promotion de la Place en Chine.
Dans une interview donnée ce samedi à l’agence chinoise Xinhua, M. Gramegna déclarait que le Luxembourg joue un rôle «relativement important» dans l'internationalisation du renminbi. «Trois banques chinoises sont présentes à Luxembourg et 46 obligations ‘Dim Sum bonds’ sont cotées à la Bourse de Luxembourg», a expliqué le ministre, ajoutant que «plus de 260 milliards de RMB sont implantés à travers les fonds d'investissement au Luxembourg».
Pierre Gramegna a par ailleurs laissé entendre que parallèlement aux discussions sur la chambre de compensation (qui étaient d’ailleurs terminées, ce dont il était informé), le Luxembourg menait des négocations avec les autorités chinoises «pour avoir le statut de QFI (Qualified Foreign Investors)», c’est-à-dire d’investisseur qualifié pour être plus présent dans le domaine des obligations et aussi dans le domaine des investissements directs en Chine.