«Je voudrais avant tout dire que l’on n’a jamais réussi lorsqu’on a une entreprise, car c’est un défi au quotidien et la crise a montré que des entreprises saines et bien gérées peuvent culbuter. Rien n’est jamais acquis.
Il y a à mon sens deux types d’entrepreneurs. Ceux qui ont un métier et sont des hommes ou des femmes de l’art, mais qui doivent apprendre la gestion d’un business et qui, à mesure que leur entreprise va grandir, feront de moins en moins leur métier de base. Et ceux qui ont une capacité de gestion qu’ils pensent pouvoir adapter à un métier. Je crois que, lorsqu’on commence, on est
plutôt de ceux qui ont un métier car ce qui rapporte, c’est le savoir-faire de l’entreprise.
Pour démarrer, il y a plusieurs possibilités: partir de rien, mais je pense que c’est très difficile, car on consacre alors beaucoup d’énergie à des tâches dévoreuses de temps et sans valeur ajoutée; ou alors racheter quelque chose qui existe. Les études établissent qu’il va y avoir en Europe, dans les années à venir, des centaines de milliers de PME à reprendre. Là, il y a place pour tout le monde,
à la fois pour l’homme de l’art et pour les ‘gestionnaires’. Là, on gagne du temps, même si on paie. Il faut alors dans un premier temps se mettre dans la roue pour s’approprier le savoir-faire. C’est après ce processus qu’on peut amener des améliorations.
Quant aux conseils, oui, mais de personnes qui ont vraiment vécu le secteur et connaissent bien le terrain, sans non plus perdre de vue le conseil juridique. Il faut avoir la modestie de dire ‘je ne sais pas’ et de demander conseil. Il importe aussi de démystifier les choses. Le banquier, par exemple, est un fournisseur comme un autre. Mais c’est au banquier à s’adapter à votre langage. Souvent, les gens ont peur de poser les questions. C’est comme ça qu’on apprend.» M. V.