«Tout se résume à la vitesse à laquelle nos produits peuvent être disponibles sur le marché», a expliqué Holger Kömm, le directeur du Data Science Lab du groupe Adidas. (Photo: Licence C.C.)

«Tout se résume à la vitesse à laquelle nos produits peuvent être disponibles sur le marché», a expliqué Holger Kömm, le directeur du Data Science Lab du groupe Adidas. (Photo: Licence C.C.)

Qu’il s’agisse d’intelligence artificielle ou d’automatisation, le secteur de la logistique est en mouvement. L’équipementier sportif Adidas, qui sous-traite l’entièreté de sa production dans des pays asiatiques, a décidé en 2015 de construire sa première usine de chaussures entièrement automatisée en Allemagne. Depuis, une seconde unité du même type a été inaugurée aux États-Unis. «Tout se résume à la vitesse à laquelle nos produits peuvent être disponibles sur le marché», a expliqué Holger Kömm, le directeur du Data Science Lab du groupe allemand, présent au Luxembourg début mars lors de la conférence eXplore du Luxembourg Centre for Logistics (LCL). «Aujourd’hui, il faut compter 12 à 18 mois entre une commande passée et la livraison des premiers produits. La demande, elle, évolue beaucoup plus rapidement.»

S’inspirer des start-up

Comme pour la majorité des secteurs d’activité, flexibilité et rapidité sont deux concepts qui guident l’évolution de la filière. Mais pas seulement. Stratégie Rifkin oblige, le Luxembourg se préoccupe également du critère de durabilité. Et les acteurs locaux tentent d’anticiper les grandes tendances du marché en misant sur les compétences. «Il est important d’attirer des talents, notamment des États-Unis, qui sont à la pointe dans ce domaine, argumente Malik Zeniti, le manager du Cluster for Logistics. À l’instar de la finance, il faudra qu’on se positionne en tant que hub pour attirer des start-up qui proposent des business models digitaux innovants, comme l’Allemagne le fait déjà.»

Plutôt que de prédire de quoi sera fait l’avenir, il est préférable de préparer son organisation et ses collaborateurs

Chris Caplice, le directeur du Center for Transportation & Logistics au Massachusetts Institute of Technology (MIT)

Mais à vouloir trop anticiper, on risque toutefois de trébucher. C’est l’avis de Chris Caplice, le directeur du Center for Transportation & Logistics au Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui est partenaire du LCL. «Plutôt que de prédire de quoi sera fait l’avenir et de se focaliser sur cette projection, il est préférable de préparer son organisation et ses collaborateurs aux changements brusques et rapides, estime-t-il.  Les modifications de la politique fiscale américaine, les pressions sociales autour de l’environnement ou encore l’évolution des habitudes de consommation ont des effets directs sur la façon dont les entreprises se procurent, utilisent et livrent les matériaux. Et ce sont des choses qu’on peut difficilement prévoir.»