«Écrire à la craie par terre? Pas au Luxembourg», écrivait Richtung 22 sur Facebook. (Photo: Richtung 22 / Facebook)

«Écrire à la craie par terre? Pas au Luxembourg», écrivait Richtung 22 sur Facebook. (Photo: Richtung 22 / Facebook)

«Il y a encore moyen de faire pire», écrivait Richtung 22 (luxembourgeois pour «direction 22») sur sa page Facebook ce vendredi. Les jeunes artistes du collectif estiment, sarcastiquement, que le tribunal mériterait une seconde chance pour «statuer un exemple sur nous», dans l’affaire surnommée en luxembourgeois le «Kräidprozess» (le procès de la craie).

Les quatre membres du collectif accusés avaient été acquittés pour le chef de «dégradation», mais condamnés pour le chef de jet «de pierres ou d’autres corps durs, ou d’autres objets pouvant souiller ou dégrader, contre des voitures suspendues, les maisons, édifices et clôtures d’autrui, ou dans les jardins et enclos» (article 557 du Code pénal).

Or, selon le collectif, cela reviendrait à «réduire l’art au fait de jeter des ordures» et à discréditer l’impact de l’art dans l’espace public.

Appel contre 200 euros d’amende

Dans la nuit du 22 au 23 juin 2015, le soir avant la Fête nationale, les jeunes artistes avaient inscrit une parodie de l’hymne national luxembourgeoise avec de la craie devant la Philharmonie à Kirchberg. Un texte ironisant sur le vote négatif lors du référendum de juin 2015, et incluant des allusions critiques à l’égard de la place financière et de la consommation d’alcool au Luxembourg.

Les jeunes furent attrapés par la police en flagrant délit et les pompiers avaient effacé les inscriptions de craie le soir même.

En janvier 2017, les quatre accusés avaient chacun écopé d’une amende de 200 euros. Après avoir récolté assez de dons, Richtung 22 a donc décidé ce vendredi de faire appel du jugement.

Le droit de manifester

Richtung 22 déclare vouloir «polariser pour attirer l’attention sur des problèmes et pour arracher l’art à son cadre élitaire». Les jeunes, pour la plupart des étudiants, produisent régulièrement des actions critiques contre la société et la politique luxembourgeoise.

Le collectif estime que parfois, il faut manifester même si les autorités ne l’ont pas autorisé.