Surpris par les résultats du Brexit, Camille Thommes, directeur général de l'Alfi, prône une réflexion mesurée pour évaluer les conséquences à long terme et éviter tout mouvement de panique.  (Photo: Mike Zenari)

Surpris par les résultats du Brexit, Camille Thommes, directeur général de l'Alfi, prône une réflexion mesurée pour évaluer les conséquences à long terme et éviter tout mouvement de panique.  (Photo: Mike Zenari)

Les fédérations sectorielles et agences de promotion ont été nombreuses à réagir au Brexit dans toute l’Europe ce matin. L’European Fund and Asset Management Association (Efama) a ainsi souligné le besoin d’identifier clairement les conséquences commerciales, politiques et financières à long terme avant de prendre des décisions hâtives. Elle a annoncé vouloir ces prochains mois «passer du temps à sonder ses membres sur tout le continent afin d’obtenir réactions et feed-back, et ainsi déterminer les prochaines étapes».

Ce matin au Luxembourg, pour Camille Thommes, directeur général de l’Alfi, comme pour d’autres, le réveil a été difficile. «En me levant à 6h30, j’ai directement allumé mon téléphone pour voir l’issue du Brexit. J’étais à la fois surpris et déçu. Ceci dit, c’est la décision du peuple britannique et il faut la respecter.» 

Même son de cloche du côté pour l’ABBL, qui indique prendre acte du choix des votants de quitter l’UE et souligne l’importance de clarifier rapidement la procédure à suivre. «De longues négociations - sans issue certaine - créeraient de l'incertitude menaçant la stabilité de l'Union européenne et de son économie. Les marchés, pour leur bon fonctionnement, ont besoin d'une sécurité de planification. L’association, particulièrement attachée à la coopération transfrontalière, espère que les institutions européennes réduiront cette incertitude lors du prochain Conseil européen des 28 et 29 juin prochains.»

Répondre à l’inquiétude

Complémentaire de la Place luxembourgeoise sur différents segments financiers, celle de Londres était à la fois une source de clientèle importante, mais aussi un allié de poids à l’échelle de l’UE. «La collaboration entre les deux Places était très fructueuse. Notre conférence annuelle du mois de mai à Londres en est une bonne illustration. Elle accueillait, à chaque édition, plus de 1.200 visiteurs», précise encore Camille Thommes. «C’est une clientèle que nous voulons continuer à soigner. Sur le plan de la politique européenne, le pays était partisan d’un modèle réglementaire financier ouvert, comme le Luxembourg. Nous perdons un allié. C’est quelque chose que nous devrons surveiller.»

Pour le directeur général de l’Alfi, rien ne peut être décidé avant la notification officielle du retrait par le Royaume-Uni à l’UE. «La négociation se fera sur base de l’article 50 du Traité. On n’a pas encore de visibilité sur les délais accordés par l’UE ou le type de négociations en présence. Il y a encore beaucoup d’inconnues. Dans l’immédiat, le Royaume-Uni continue d’être membre de l’Union. Les conditions restent les mêmes. Aujourd’hui, il faut garder la tête froide, mesurer les implications à long terme et ne pas se laisser emporter par ses émotions. L’année va être très chargée pour nous, comme pour toute la communauté financière. La donne va changer.»