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URL: www.tiscali.com CA: 1Mo Euro Effectifs: 8 Directeur Général:  Manu Roche Création: 1999 Manu Roche, Administrateur-délégué: [email protected] Services prestés: Tiscali, une des plus grandes sociétés Internet en Europe, fournit l'accès, les applications et les moyens de communication innovants à plus de 16 millions d'abonnés pour un trafic mensuel de 3.4 milliards de minutes. Chaque mois, 9.5 millions de visiteurs surfent sur les sites Web de Tiscali. Investissements: Depuis 1999, le groupe Tiscali a investi près de 1.2 Mo Euro sur le territoire luxembourgeois en moyens techniques et humains.

1) A terme, certains prédisent qu'une activité se limitant à des télécommunications «pures» ne suffira pas pour garantir la survie d'une entreprise. Etes-vous d'accord avec cette affirmation' Oui, non, pourquoi?

De façon générale, les opérateurs de télécommunication peuvent approcher un marché de deux manières diamétralement opposées: soit on opte pour un marché de niche à haute valeur ajoutée, mais on courre le risque d'être dépendant de la volatilité du secteur visé, soit on choisit de s'adresser aux consommateurs avec une offre combinée.

Personnellement, je pense que les entreprises de télécommunication doivent proposer des services complets à leurs clients: voix + data + contenu. Tiscali s'inscrit dans cette démarche en associant partout en Europe ses services Internet avec la téléphonie vocale. Nous passons également de nombreux accords de partenariat avec des sociétés de contenu. Tiscali a d'ailleurs dernièrement signé un partenariat avec Eurosport. De cette manière, les clients ont moins tendance à changer d'opérateur sur la seule base des prix puisqu'ils trouvent tout ce qu'ils cherchent chez un même fournisseur.

2) Pensez-vous que les autorités de régulation au Luxembourg assurent de manière suffisante? Ont-elles suffisamment de moyens? Oui, non, pourquoi?

Vu les moyens dont il dispose, l'ILR assure la régulation du marché de façon assez satisfaisante. On pourrait toutefois examiner comment renforcer l'autonomie de l'Institut afin d'accélérer la libéralisation effective des télécoms au Grand-Duché et, partant, de dynamiser le marché qui reste encore assez conservateur.

3) Quelles sont les principales cibles (particuliers, PME, entreprises internationales_)? Comment pensez-vous réussir à vous démarquer de vos concurrents?

Tiscali Luxembourg s'adresse principalement aux entreprises. Tiscali dispose d'un réseau pan-européen de plus de 30.000 km de fibres optiques avec plus de 225 POP. Notre présence dans 17 pays européens et sur 3 continents nous permet d'être particulièrement intéressant pour les sociétés internationales basées à Luxembourg puisque nous pouvons offrir nos services presque partout.

4) Haut débit, nouvelles manières d'accéder au réseau_ La concurrence est accrue via la multiplication des technologies. Quelles sont, selon vous, les plus porteuses de potentialités? Et les plus incertaines? Pourquoi?

La manière d'accéder au réseau n'a pas tellement d'importance en soi. Ce qui est important, c'est l'adéquation de la technologie avec les besoins des consommateurs. Il est fondamental que les opérateurs et les constructeurs n'oublient pas que, finalement, seul le marché décide de ce qui l'intéresse. Certains clients préféreront le câble, d'autres le sans fil, mais tous exigent de la technologie qu'elle soit au service de leurs attentes. Concrètement, la multiplication des technologies stimule la demande et l'intérêt si elles sont porteuses de valeur réellement ajoutée et de contenu. Il suffit de prendre l'exemple récent du WAP pour s'apercevoir qu'il faut que tous les acteurs soient concernés pour qu'une nouvelle technologie soit adoptée.

5) Comment analysez-vous le marché luxembourgeois des télécommunications? Quelles sont les caractéristiques par rapport aux autres marchés européens? Sur quel(s) point(s) peut-il encore se développer?

Le marché grand-ducal reste très intéressant parce qu'il est à la fois multiculturel et attaché à ses racines. La libéralisation tardive des télécoms permet encore beaucoup de potentialités.

Le plus grand défit auquel les opérateurs doivent répondre est l'effet de «masse critique». Pour être performants, les acteurs du marché se doivent d'offrir un service local mais aussi complet que dans les pays de plus grande taille. Ils doivent donc investir proportionnellement beaucoup plus.

Une des solutions passe par des accords de partenariat entre opérateurs: de cette manière, il est beaucoup facile de trouver des économies d'échelle et de rentabiliser les investissements.

6) La notion de pays en terme de télécommunications a-t-elle encore un sens? Ne faudrait-il pas penser à un niveau «régional», voire européen.

La globalisation de l'économie pourrait laisser penser qu'il faut que les télécoms suivent exactement la même voie: il ne faut pas oublier les cultures et les sensibilités locales. Il est important de trouver un compromis entre d'une part une approche cohérente par rapport au Luxembourg et d'autre part une capacité internationale. Il ne suffit plus d'être actif sur le Grand-Duché si l'on n'a pas d'accord avec des partenaires internationaux, et inversement un opérateur sans présence locale est voué à l'échec.

7) Avec du retard par rapport à d'autres pays de l'Union Européenne, le Luxembourg s'engage dans la voie de l'UMTS et de la mobilité de 3e génération. Quel est le marché potentiel pour le pays? Quels dangers le législateur et le régulateur doivent-ils éviter? Pourquoi?

Comme je l'ai mentionné auparavant, le défi majeur des opérateurs est d'obtenir une taille critique permettant de rentabiliser leurs investissements.

La plus grande difficulté de l'ILR dans l'attribution des licences UMTS va être de trouver un compromis entre les contraintes imposées et une certaine souplesse afin de ne pas effrayer les candidatures. Il ne faudrait pas que le Grand-Duché se retrouve dans la situation du marché français obligé de faire marche arrière.