Selon Larissa Best, «le mot ‘féminisme’ est peut-être devenu trop axé sur le fait d’être contre les hommes. Or, ma conception du féminisme est plus d’avoir des opportunités d’équité.» (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

Selon Larissa Best, «le mot ‘féminisme’ est peut-être devenu trop axé sur le fait d’être contre les hommes. Or, ma conception du féminisme est plus d’avoir des opportunités d’équité.» (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

À la tête de l’entreprise familiale à seulement 26 ans – qu’elle a vendue par la suite –, Larissa Best a été nommée présidente du LBAN (Luxembourg Business Angel Network) il y a tout juste un an et est également directrice et cofondatrice de l’association Equilibre, qui a pour ambition de promouvoir et développer la complémentarité entre les sexes.

Lors d’une visite vendredi à la rédaction de Paperjam, elle a notamment regretté que peu d’entreprises familiales du pays investissent dans les start-up luxembourgeoises. «Alors que d’une certaine manière, elles devraient avoir pour mentalité de réinvestir dans l’écosystème du pays.»

«Dérisquer le risque»

Et même au sein du LBAN, «très rares sont nos membres qui sont luxembourgeois, un de nos objectifs est de voir comment interagir avec le système. Mais il est certain que face à des Places comme Paris ou Francfort, qui sont plutôt axées sur le front office et qui attirent donc plus d’investisseurs, le Grand-Duché est positionné sur le back-office, donc l’argent est géré sur notre territoire, mais n’y reste pas.»

Pour Larissa Best, le pays a notamment besoin de «plus de philanthropie. Il faut dérisquer le risque. Les investisseurs doivent comprendre qu’investir dans une start-up ne leur permettra pas un retour sur investissement immédiat. Au mieux, cela prendra plusieurs années, mais il y a également une forte probabilité qu’ils ne revoient pas l’argent qu’ils ont investi.»

Le Luxembourg en retard sur la diversité

«Il faudrait peut-être inciter les entreprises à réinvestir dans le pays, afin que nous restions compétitifs», a insisté Larissa Best. «L’État a aussi sa part à jouer, il faudrait faciliter le financement, et faire que toutes les structures communiquent entre elles.»

Autre cheval de bataille de Larissa Best: la diversité et l’égalité hommes-femmes. «Sur ce sujet, le Luxembourg est clairement en retard. Dans le cadre d’un network, des femmes travaillant au Luxembourg et étant originaires d’un pays étranger ont expliqué avoir le sentiment d’être moins bien traitées que dans leur pays. Elles se sentaient moins à l’aise, jugées notamment en ce qui concerne les temps partiels ou le fait de devoir s’absenter en cas de problème à la maison. Mais les choses évoluent tout de même positivement, notamment au niveau de la représentation des femmes dans les boards du secteur financier.»

«Pas une extrémiste du féminisme»

Au niveau des start-up, «les femmes ne pitchent pas de la même manière que les hommes. Elles se mettent moins en avant. Dans le cadre du LBAN, je suis aussi très active pour trouver des business angels féminins, car il y a un très fort potentiel dans le pays», appuie Larissa Best.

Mais lorsque l’on demande à la jeune femme si elle est féministe, elle répond: «Je dirais que le mot ‘féminisme’ est peut-être devenu trop axé sur le fait d’être contre les hommes. Or, ma conception du féminisme est plus d’avoir des opportunités d’équité et de complémentarité.»