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Globalement, l’écosystème luxembourgeois a plutôt bien résisté si on en croit les derniers chiffres des actifs sous gestion récemment communiqués par l’ABBL, et il s’est même enrichi de nouveaux acteurs comme les fintech. Ces dernières s’apprêtent à devenir dans les prochaines années le complément indispensable à certaines offres bancaires et de gestion privée. L’exemple le plus frappant est le robo-advisor, qui n’est pas un palliatif à l’offre existante, mais une offre complémentaire à base d’algorithmes d’analyses financières dans la gamme des services des banques. Le poids des fintech grandit chaque jour sous l’impulsion d’initiatives individuelles, comme le KPMG Hub for Entrepreneurship ou, plus récemment, par le truchement du Digital Tech Fund. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres qui montrent la dynamique engagée sur la place financière.

Un environnement réglementaire fort est gage de stabilité pour la place financière.

Stanislas ChambourdonStanislas Chambourdon, Head of banking (KPMG Luxembourg)

Un second élément concerne la vitesse de mise en place des directives européennes et le Luxembourg a de ce point de vue un avantage concurrentiel à préserver, notamment vis-à-vis de la Suisse qui ne bénéficie pas du passeport européen et qui n’a pas encore de règles de type Mifid. Un environnement réglementaire fort est gage de stabilité pour la place financière.

Le succès futur de la Place passera par un positionnement européen plus fort.

Stanislas ChambourdonStanislas Chambourdon, Head of banking (KPMG Luxembourg)

Le métier de banquier privé évolue dans la continuité du passé et le Luxembourg a un véritable rôle à jouer dans ces nouveaux équilibres, notamment grâce à sa plateforme unique d’asset management et une culture de la confidentialité. Le succès futur de la Place passera par un positionnement européen plus fort pour devenir le hub private banking européen pour certains groupes bancaires. Soit à travers un réseau de succursales pour être au plus près de la clientèle fortunée ou directement à Luxembourg tout en ayant un service très haut de gamme en termes de niveau de service et de conseil. Les différentes études récentes sur la banque privée ont toutes montré que le service et le conseil personnalisé patrimonial et fiscal restent le premier critère de sélection d’une banque privée, devant la recherche de la rentabilité et les outils technologiques. Le client cherche le meilleur service pour protéger, gérer, valoriser et transmettre son patrimoine. C’est évidemment souvent plus facile à dire qu’à faire.

Le service et le conseil personnalisé patrimonial et fiscal restent le premier critère de sélection d’une banque privée.

Stanislas ChambourdonStanislas Chambourdon, Head of banking (KPMG Luxembourg)

Dans ce contexte, si les banques luxembourgeoises ont commencé leur mutation à travers la revue de leurs services et de leurs offres, elles ont aussi initié une démarche volontariste visant à accompagner leurs gestionnaires et chargés de clientèle à appréhender les nouveaux paradigmes. Elles professionnalisent leurs offres, notamment de consolidation de fortune, par la mise en place d’équipes dédiées à la structuration, elles modifient leurs gammes de services pour attirer une clientèle de plus en plus internationale et de plus en plus mobile. Le renouvellement des générations de clients et l’accélération technologique seront les challenges des années à venir nécessitant des investissements importants, une mise à disposition de data et une communication plus directe entre le gestionnaire et son client. Les enjeux présents et à venir sont nombreux, mais la mutation est en marche dans cet écosystème dynamique qu’est le Luxembourg.

Le renouvellement des générations de clients et l’accélération technologique seront les challenges des années à venir.

Stanislas ChambourdonStanislas Chambourdon, Head of banking (KPMG Luxembourg)