C’était dans l’air du temps. Frank Reimen n’assistait plus régulièrement aux réunions. Il sort dorénavant par la porte qu’il avait ouverte en janvier 2011. En provenance du ministère des Transports et du Développement durable, il accédait alors au poste de président et de CEO de Cargolux.

Entre temps, des actionnaires étrangers sont entrés dans le capital de la société. Qatar Airways, avec 35% du capital, détient une minorité de blocage, mais aussi et surtout un levier stratégique et capitalistique fort.

Au cours des 20 mois passés à la tête de Cargolux, Frank Reimen avait toujours tenté de minimiser le poids du nouvel actionnaire dans la prise de décision, face à l’Etat qui pensait encore pouvoir tenir les rênes. Voilà que RTL.lu précipite la sortie de l’information et fait savoir qu’un désaccord entre les deux parties aurait scellé le divorce.

Forson au manche ?

Dans son communiqué quelque peu rédigé en catastrophe, la société de fret aérien luxembourgeoise se contente de désigner la destination du jeune ex-CEO : le Haut-commissariat à la Protection nationale où il remplacera Roland Bombardella, ancienne gloire de l’athlétisme luxembourgeois.

Pour la suite au sein de Cargolux, « le conseil d’administration nommera bientôt un CEO faisant fonction. La recherche d’un remplaçant définitif est d’ores-et-déjà en cours », annonce-t-on depuis le siège. Pour l’instant, le mieux placé pour prendre la succession – au moins temporairement- est Richard Forson, le vice-président et chief financial officer (CFO). Il copréside – avec Frank Reimen - le comité de restructuration de la société en proie à des difficultés financières. Il bénéficiera, à n’en pas douter, de la confiance des administrateurs représentant les intérêts de Qatar Airways puisqu’il a déjà exercé pour la compagnie du Golfe au cours de sa carrière professionnelle.