«Tant ING Belgique qu’ING Luxembourg constatent depuis de nombreuses années que les clients contactent leur banquier afin d’être conseillés pour mettre leur situation fiscale en ordre.» Rik Vandenberghe, ancien CEO d’ING Luxembourg, est devenu le nouveau CEO d’ING Belgique, en mai dernier. Un retour au pays natal, un parcours belgo-luxembourgeois pour ce patron de banque hollandaise d’origine qui a une clientèle internationale… Un exemple intéressant!
Dans les faits, le phénomène «régularisation fiscale» n’a effectivement rien de neuf. En 2004 déjà, année de la première DLU (déclaration libératoire unique) belge, la banque avait mobilisé une équipe de juristes-fiscalistes et spécialistes du private banking afin d’apporter les conseils utiles aux clients. L’opération, un franc succès, avait aidé à… rentrer massivement des capitaux chez ING Belgique. Pas seulement en provenance du Luxembourg, d’ailleurs.
Modifications d'environnement
La démarche avait été similaire au Grand-Duché où, comme d’autres sans doute, les collaborateurs d’ING rencontraient leurs clients afin de les sensibiliser, dès 2003, aux modifications de l’environnement financier, notamment l’entrée en vigueur de la directive sur la fiscalité de l’épargne puis la première «amnistie fiscale» belge.
Des équipes spécialisées ont été mises en place, chargées de rencontrer les attentes des clients et d’envisager avec eux une planification patrimoniale globale, incluant une analyse de leur situation fiscale vis-à-vis de leur état de résidence.
Ces équipes dédiées n’ont pas cessé de fonctionner depuis, en collaboration avec quelques cabinets juridiques. Et les mouvements de fonds, régularisés ou rapatriés, ont suivi une courbe ascendante. Depuis 2009, le mouvement s’est progressivement accéléré pour passer à la vitesse supérieure en 2012 et surtout en 2013.
Accélération des flux
«Ces derniers mois, le rythme s’est considérablement accéléré», confirme Rik Vandenberghe, «notamment du fait de la mise en œuvre prochaine de l’échange automatique d’informations par le Luxembourg, des pressions américaines sur la Suisse, de l’obligation de déclarer les assurances, et surtout de l’annonce de la mort de la DLU bis et son remplacement par une nouvelle loi beaucoup plus sévère en Belgique.»
Sans pouvoir en mesurer précisément l’impact, il faut s’attendre à de nombreux flux, cette année et l’année prochaine encore, vu le nombre de demandes de régularisation introduites en Belgique. Rien de très étonnant, pour qui s’y est préparé. «Chez ING Belgique, les clients intéressés sont généralement vus par un juriste-fiscaliste de la banque, qui examine et balise leur dossier», indique l’actuel CEO belge. Les avocats, parfois recommandés par les banquiers d’ailleurs, font ensuite leur job. «L’ensemble des clients belges d’ING Luxembourg ont fait l’objet de cette approche spécifique et ont ainsi pu, quand c’était nécessaire, régulariser leur situation», précise M. Vandenberghe.
Les services de back-office mettent à disposition du client, depuis 2004 et désormais de manière automatique, des relevés d’informations pour compléter sa déclaration fiscale, ainsi que des certificats regroupant l’ensemble des revenus par année, destinés aux clients qui doivent régulariser leur situation fiscale. Transparent, efficace…
Collaboration et complémentarité
«La qualité de la collaboration entre les entités belges et luxembourgeoises du groupe, en matière d’'awareness' et de communication, a permis de traiter ces différents cas avec la meilleure synergie possible», souligne l’ex-CEO d’ING Luxembourg. «La fin de la DLU bis, le 12 juillet dernier, a été l’occasion de faire auprès de nos deux entités un premier bilan. Le résultat est plutôt encourageant. En Belgique, on enregistre des flux importants de capitaux entrants. Au Luxembourg, malgré quelques rapatriements, la très grosse majorité des clients continue de faire confiance à notre banque et l’EAB (Earning Asset Base) du marché belge est en croissance!»
Ainsi, la force des synergies transfrontalières serait bien un remède efficace à la crainte des barrières inextricables. Rik Vandenberghe abonde dans ce sens et parle de complémentarité. «On a une offre de grande qualité en banque privée, côté belge. Et l’offre d’ING Luxembourg permet de rencontrer les besoins spécifiques de toute une série de clients.» CQFD...