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Simon Barnes (Reflow): «Nous comptons lever prochainement <br/>des fonds supplémentaires». (Photo: Reflow) 

Reflow... le nom est encore inconnu au Luxembourg, mais il pourrait bientôt devenir célèbre, tant le modèle économique de l’entreprise californienne, qui s’implante au Grand-Duché, paraît adapté à la crise financière.

Née en 2003, Reflow propose aux sociétés de gestion de les assister lorsqu’elles subissent des décollectes en souscrivant elle-même aux parts d’OPC pour une période de 28 jours. L’achat, puis la revente des parts, sont effectués à la valeur nette d’inventaire (VNI). Il s’agit d’une sorte de «repurchase agreement» ou repo. «Nous immunisons les fonds d’investissement des coûts transactionnels et des risques encourus, précisément lorsque ceux-ci résultent de remboursements de parts de capital non contrôlables. Dès lors, les gestionnaires de fonds peuvent préserver leurs performance et sont libres d’implémenter leurs stratégies d’investissement sans se soucier des mouvements de capital», explique Paul David Schaeffer, président de Reflow.

Un tel dispositif limite les coûts de transaction (commissions, fourchettes acheteur/vendeur, compensations, conservation, opérations de change, impact sur le marché...) qui peuvent s’avérer très élevés dans des marchés volatils. Il permet également aux OPC de réduire les liquidités conservées au sein de leurs portefeuilles pour surmonter d’éventuels rachats inattendus. Selon Paul David Schaeffer, les frais de ce service se montent à environ 15 points de base, soit beaucoup moins qu’une perte de 50 à 100 points de base lorsque la société de gestion doit intervenir sur les marchés pour faire face elle-même à de tels imprévus.

200 millions de dollars

Pour souscrire aux fonds, dont elle endosse les pertes éventuelles pendant la durée de souscription (comme n’importe quel investisseur), Reflow dispose pour l’instant d’un capital de 200 millions de dollars. «Nous n’avons jamais utilisé tout l’argent au même moment. Mais nous comptons lever prochainement des fonds supplémentaires», précise Simon Barnes, directeur du marketing en Europe et responsable de la filiale luxembourgeoise de Reflow.

Ce Britannique travaille au Grand-Duché depuis 1986. «Etant donné la compétitivité et la spécificité de la place de Luxembourg et de son cadre législatif pour l’industrie des fonds, nous pensions que Luxembourg était l’ancrage de prédilection pour servir le marché des fonds d’investissement en Europe. Nous percevons une demande importante pour ce type d’outils», poursuit M. Schaeffer.

La société qui se présente comme la seule habilitée sur cette niche par la SEC (Securities and Exchange Commission), le régulateur boursier américain, affirme que «ses instruments de gestion de liquidité sont utilisés par 161 fonds d’investissement américains, appartenant à 16 structures, totalisant plus de 365 milliards de dollars d’actifs».

Au Grand-Duché, la société de San Francisco revendique déjà deux clients.