Le nombre de faillites avait déjà dépassé la barre des 1.000 en 2012 et 2013, mais 2018 enregistre le plus gros taux de liquidations depuis 2009 avec 1.195 faillites. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de faillites avait déjà dépassé la barre des 1.000 en 2012 et 2013, mais 2018 enregistre le plus gros taux de liquidations depuis 2009 avec 1.195 faillites. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de faillites avait déjà dépassé la barre des 1.000 déclarations en 2012 et 2013 en pleine crise économique, mais 2018 enregistre le plus gros taux de liquidation depuis 2009 avec 1.195 faillites, contre 935 en 2017.

«Cette augmentation du nombre de faillites peut s’expliquer en partie aussi par l’augmentation du nombre d’entreprises créées au Luxembourg», explique Tom Baumert, directeur de la House of Entrepreneurship. «Le nombre d’entreprises est passé de 31.635 en 2016 à 35.113 en 2018, selon les chiffres du Statec.»

Tom Baumert est le directeur Entrepreneurship de la Chambre de commerce. Photo: Maison Moderne/Archives

Tom Baumert est le directeur Entrepreneurship de la Chambre de commerce. (Photo: Maison Moderne / Archives)

«La concurrence des entreprises digitales vis-à-vis des entreprises traditionnelles peut aussi expliquer l’effondrement de certaines d’entre elles», ajoute Tom Baumert.

Nous défendons l’idée d’un meilleur encadrement des entreprises dans la future loi sur les faillites dans le but d’intensifier la prévention des difficultés.

Tom Baumert, directeur de la House of Entrepreneurship

Sur les 1.200 entreprises déclarées en faillite en 2018, 676 étaient des sàrl – société à responsabilité limitée – et 494 revêtaient la forme juridique de sociétés anonymes, indique l’étude menée par Creditreform sur base des chiffres des tribunaux d’arrondissement de Luxembourg et de Diekirch.

Les secteurs des services et du commerce sont les plus touchés et représentent à eux seuls 95% des déclarations.

Les entreprises de moins de 5 ans d’existence sont les moins impactées: 260 faillites, contre 935 faillites qui concernent des sociétés de plus de 5 ans d’activité.

«C’est pourquoi nous défendons l’idée d’un meilleur encadrement des entreprises dans la future loi sur les faillites, en cours d’élaboration, dans le but d’intensifier la prévention des difficultés, auprès des entreprises qui stagnent, notamment», précise Tom Baumert.

Échouer fait partie intégrante de la culture américaine et je pense que le Luxembourg peut aussi s’améliorer dans cette optique.

Tom Baumert, directeur de la House of Entrepreneurship

Pour mieux préparer les entrepreneurs au monde de l’entrepreneuriat, la House of Entrepreneurship a repris dans son enceinte l’asbl Nyuko, qui vient compléter l’offre de services de son one-stop shop avec pour mission d’inspirer et challenger les futurs entrepreneurs. «L’an passé, nous avons également lancé un programme pilote de prévention des difficultés à destination des chefs d’entreprise.»

«Mais je pense aussi que la faillite en tant que telle fait partie du paysage entrepreneurial», ajoute le directeur de la House of Entrepreneurship. «Vous savez, en Amérique, certains grands entrepreneurs disent avoir créé 10 entreprises avant de rencontrer le succès. Échouer fait partie intégrante de la culture américaine et je pense que le Luxembourg peut aussi s’améliorer dans cette optique, en reconsidérant la seconde chance après un échec.»

Bien que la grande majorité des firmes liquidées en 2018 comptaient moins de trois employés, certaines pesaient tout de même lourd dans le paysage économique luxembourgeois, comme Tavola à Capellen et ses 170 salariés touchés par une liquidation judiciaire en octobre 2018.

Les Entrepreneurs Days – Spring 2019 de la House of Entrepreneurship aborderont la culture de l’échec les 27 mai et 12 juin prochains.