Dan Thill (Photo : Julien Becker)

Dan Thill (Photo : Julien Becker)

Se signaler visuellement est un des vecteurs de communication les plus anciens. Pourtant, c’est une approche qui reste encore négligée.

Dans l’écrasante majorité des cas, parlez de communication à une PME et elle vous répondra en évoquant brochures, sites Internet et autres spots publicitaires. « Que ce soit la présentation visuelle des véhicules ou du bâtiment, ces composantes indispensables de la communication sont encore trop souvent négligées », constate Dan Thill, directeur de Dété Publicité. Et, trop souvent, lorsque ce moyen de communication est pris en compte, il souffre d’amateurisme dans sa conception. « Ce pan de la communication doit être mis en place en amont, dès la création de l’entreprise et s’intégrer au plan de communication », rappelle-t-il.

Dès sa genèse, une PME devrait être épaulée par un partenaire à même de l’accompagner sur ces points précis de sa communication. Mais, dans les faits, c’est déjà à ce stade que le bât blesse. Planifier ce volet suppose de le voir intégré au budget de base, qui prévaut dès l’installation de l’entreprise. « Prévoir d’emblée des fixations sur la façade, ou dans la pelouse, pour un affichage, ne génère pas d’énormes frais dès l’instant où ces aménagements sont intégrés dès la conception du bâtiment, pour ce qui est des nouveaux immeubles », complète Dan Thill. Idem pour les PME qui louent leurs locaux où, là encore, des adaptations peuvent être apportées avant d’emménager.

Concernant les chantiers, qu’ils soient de construction ou de rénovation, ils peuvent également servir de « support » publi­citaire. « Prenez les échafaudages, par exemple. Une bâche de sécurité est accrochée côté rue afin d’éviter toute chute d’objets. Pourquoi ne pas utiliser ces supports imposants et les décliner en moyen de communication ? » Cette nouvelle visibilité serait un ingrédient de plus pour une recette « communication » optimisée et cohérente.

Le projet de construction d’un local professionnel pourrait également intégrer la notion de signalisation – c’est d’ailleurs le cas pour certains, parmi les plus récents notamment.

Une réglementation à revoir

Mais bien souvent cette visibilité sur façade connaît au Grand-Duché une réglementation très stricte, qui tue dans l’œuf nombre de projets de ce type. « Les autorisations sont trop souvent rejetées. Prenez le cas de Barcelone, par exemple. Dans cette ville, un concept global a été mis en place qui encadre la publicité de ce genre. Cela pourrait être un exemple à suivre », commente Dan Thill. Il n’est nullement question d’ouvrir les portes à une certaine anarchie dans ce domaine, mais bien de revoir une législation trop rigide… quoique présentant des failles.

En parallèle, les PME doivent prendre conscience que l’époque de la communication figée est dorénavant révolue. « Il faut parfois reconsidérer certaines signalisations désuètes, en leur redonnant un nouveau look, une seconde jeunesse », avance-t-il. Mais pas nécessairement au travers des nouvelles technologies où les investissements sont encore bien trop onéreux et qui n’ont pas encore confirmé leurs réelles plus-values.
« Il y a encore beaucoup à faire dans le domaine de l’affichage standard », conclut Dan Thill.

 

Express - Dan Thill

  • 51 ans

  • Directeur de Dété Publicité et de D’Co depuis 1997