En novembre, le managing director Sébastien Danloy avait démenti aux syndicats tout projet de réduction d'effectifs. (Photo : archives paperJam)

En novembre, le managing director Sébastien Danloy avait démenti aux syndicats tout projet de réduction d'effectifs. (Photo : archives paperJam)

L’annonce de 288 suppressions de postes au sein de RBC Investor Services Luxembourg (900 emplois sont supprimés au total dans le groupe) a laissé le personnel sous le choc. Communiqué lundi dernier aux syndicats et mercredi en conseil d’administration, ce plan porte en effet sur près de 20 % des effectifs luxembourgeois (environ 1.500 personnes).

Et pourtant, il semble que les suppressions de postes prévues initialement aient été assez nettement revues à la baisse. À moins que la direction n’ait pas encore tout annoncé.

En novembre dernier, paperJam.lu avait eu connaissance d’un plan de réductions d’effectifs de 500 personnes environ, soit un tiers des effectifs. 250 réductions devaient être annoncées en janvier, avant une deuxième tranche de 250 personnes en juillet.

Selon notre source, les responsables de départements avaient même déjà été invités à établir une première liste des personnes susceptibles de partir.

« Rumeurs et spéculations »

Nous avions alors renoncé à publier l’information, faute d’avoir pu la recouper. Contacté, le managing director Sébastien Danloy nous avait dit ne pas vouloir commenter les rumeurs et les spéculations.

De leur côté, les syndicats se disaient très surpris. « Récemment, nous avons eu quelques petits problèmes de licenciements individuels, rien de plus », expliquait un représentant du personnel.

« À l’époque, et suite à votre appel, nous avions interrogé Sébastien Danloy. Il avait catégoriquement démenti tout projet allant dans ce sens », explique-t-on aujourd’hui à l’OGBL.

Fin juillet 2012, lorsque Royal Bank of Canada avait annoncé la finalisation de l’achat des 50 % du capital détenu par la Bil (pour 837,5 millions d’euros), l’acquéreur (désormais propriétaire à 100 %) avait indiqué qu’aucune réduction d’effectifs n’était associée à la transaction.

Plusieurs réductions d’effectifs avaient pourtant déjà été décidées au sein de l’établissement, à partir de 2009, dans le cadre d’une restructuration qualifiée de « réalignement stratégique » qui a touché le Grand-Duché et a notamment conduit à des délocalisations vers la Malaisie.

Aller vite

En ce qui concerne la réduction des 288 emplois annoncée la semaine dernière, la direction a d’ores et déjà indiqué qu’elle souhaitait aller vite. Le projet est toutefois soumis à une période d’information et consultation à l’issue de laquelle le comité d’entreprise européen et le comité mixte luxembourgeois doivent rendre leur avis. Après, la direction aura tout le loisir de déclencher un plan social.

En attendant, le moral des troupes n’est pas au beau fixe. L’inquiétude monte depuis novembre, lorsque le personnel a pris conscience que toutes les embauches avaient été bloquées. Et les cas de burn-out sont de plus en plus fréquents, aux dires des représentants du personnel.