Une fois la transaction finalisée, Royal Bank of Canada détiendra donc la totalité de l’ancienne coentreprise. (Photo : Etienne Delorme/archives)

Une fois la transaction finalisée, Royal Bank of Canada détiendra donc la totalité de l’ancienne coentreprise. (Photo : Etienne Delorme/archives)

Royal Bank of Canada acquiert à l'ex-Dexia BIL les 50 % qui lui manquaient dans RBC Dexia pour 837,5 millions d’euros. La transaction occasionne une perte comptable à l'acheteur. Aucune réduction d'effectifs, associée à cette opération, n'est envisagée pour l'instant.

Attendue depuis longtemps, la restructuration de RBC Dexia Investor Services est désormais officielle. La Royal Bank of Canada acquiert les 50 % qui lui manquaient dans la société luxembourgeoise, spécialisée dans les activités liées aux fonds d’investissement (banque dépositaire, administration de fonds) à la BIL, ancienne filiale de Dexia.

Le prix de la transaction se monte à 837,5 millions d’euros (qualifié de proche de la valeur comptable), à comparer aux 730 millions d’euros que le Qatar et l’État luxembourgeois payent pour acquérir la BIL, un prix sur lequel la Commission européenne enquête aujourd’hui. Les 50 % de RBC Dexia ne font bien sûr pas partie des actifs cédés à Precision Capital et à l'Etat luxembourgeois, les deux acquéreurs de la BIL.

Une fois la transaction finalisée (d'ici mi-2012 une fois les accords réglementaires obtenus), Royal Bank of Canada détiendra donc la totalité de l’ancienne coentreprise. RBC Dexia indique que les activités vont se poursuivre « normalement ». Aucune réduction d'effectifs, associée à cette opération, n'est envisagée. RBC Dexia a subi plusieurs compressions de personnel au cours des dernières années.

« Cette transaction s’inscrit dans le processus de désinvestissement initié par le groupe en octobre 2011. Elle fait suite à la décision prise par le conseil d’administration de Dexia et annoncée le 20 octobre 2011 de donner mandat à l’administrateur délégué pour étudier les conditions d’une cession de la participation de Dexia dans RBC Dexia », indique Dexia qui a pris conseil auprès de Morgan Stanley pour le montage de cette transaction.

Effet positif de la transaction

« L’accord de cession signé avec Royal Bank of Canada prévoit, outre la vente des actions de RBC Dexia Investor Services, un échange d’actifs financiers entre Dexia et RBC Dexia Investor Services. Dexia a racheté à la coentreprise pour 1,4 milliard d’euros de ses propres obligations et RBC Dexia a fait l’acquisition auprès de Dexia d’un portefeuille de titres obligataires de 1,4 milliard d’euros, libellés en dollars. Cet échange de titres, qui a eu lieu conjointement à la signature de l’accord de cession, sera neutre pour le groupe Dexia en termes de financement », ajoute Dexia.

Du côté de RBC, on se réjouit de l’effet positif de cette transaction : « L’opération annoncée aujourd’hui présente pour nous une valeur stratégique importante qui va au-delà de l’acquisition d’une entreprise distincte, en raison de la complémentarité de celle-ci avec les autres activités de RBC », explique Gordon Nixon, CEO de RBC.

« Il s’agit d’une entreprise solide qui, en plus de produire des revenus stables, évolue dans un secteur attrayant appelé à enregistrer une croissance à long terme. »

Il reste que cette opération va occasionner une perte comptable pour RBC au deuxième trimestre. « En raison de l’acquisition de 50 % dans RBC Dexia que RBC ne détient pas déjà, nous sommes tenus, d’un point de vue comptable, de réévaluer notre investissement actuel dans la coentreprise afin de tenir compte du prix d’achat. Cette réévaluation se traduit par une perte hors trésorerie d’environ 170 millions de dollars, montant qui reflète principalement la réduction de la valeur comptable des immobilisations incorporelles. »