Kenji Hirose pilote les activités européennes de Rakuten, depuis Luxembourg. (Photo: Sven Becker / Archives)

Kenji Hirose pilote les activités européennes de Rakuten, depuis Luxembourg. (Photo: Sven Becker / Archives)

Pour prospérer heureux, prospérons cachés. Avare en communication «corporate», Rakuten préfère laisser parler ses produits ou ses canaux de distribution plutôt que de se répandre sur sa stratégie qui a pourtant fait de l’entreprise japonaise un des géants du commerce électronique.

Depuis 2008, Rakuten a établi son quartier général européen au Luxembourg via Rakuten Europe sàrl. C’est un véritable écosystème qui a été tissé au Grand-Duché: de l’arrivée de Kobo (spécialiste canadien des liseuses et e-books), au partenariat avec Telecom Luxembourg Private Operator en passant par Viber Media, la solution de VoIP rachetée en 2014 par Rakuten. L'entreprise emploie actuellement une cinquantaine de personnes au Luxembourg.

Faire en sorte que l’acte d’achat soit toujours plus pratique, efficace et agréable.

Kenji Hirose, et CEO de Rakuten Europe 

«Ma mission consiste (…) à favoriser l’intégration des différentes activités et à les étendre, pour créer un véritable écosystème et tendre vers ce qui est notre objectif sans cesse répété: penser client et faire en sorte que l’acte d’achat soit toujours plus pratique, efficace et agréable», indiquait Kenji Hirose, CEO de Rakuten Europe, lors d’un entretien à Paperjam en 2014.

La CSSF puis le Commassu

2016 semble marquer une autre étape dans les développements du groupe depuis Luxembourg avec l’obtention, à quelques semaines d’intervalle, de deux licences. Toujours discrètement.

La première, datant de janvier, a été délivrée par la Commission de surveillance du secteur financier et a donné naissance à Rakuten Europe Bank SA. Une licence bancaire devra permettre, comme c’est le cas sur son marché domestique, de proposer différents services bancaires à ses clients européens.

Rakuten vient aussi, via Rakuten Reinsurance Europe SA, de disposer de son agrément auprès du Commissariat aux assurances pour effectuer des opérations de réassurance, probablement davantage pour les besoins de ses propres activités que pour des services directs à sa clientèle. 

D’un capital social de 7 millions d’euros, la société créée fin 2015 a pour objet, au Luxembourg et à l'étranger, «toutes opérations de réassurance dans toutes les branches, à l’exclusion des opérations d’assurances directes, la gestion de toutes sociétés de réassurance, la prise de participation directe ou indirecte dans toutes sociétés ou entreprises ayant un objet identique ou similaire et qui sont de nature à favoriser le développement de ses activités, plus généralement toutes opérations mobilières ou immobilières, commerciales, civiles ou financières pouvant se rattacher directement à l'objet social». 

Un œil sur les pépites

La direction et le porte-parole de Rakuten ne font pas de commentaire à ce stade sur la stratégie européenne du groupe ni sur les derniers développements. 

Un acteur multicarte qui mise aussi sur la relève puisqu’il vient de doter son fonds de venture capital, Rakuten Ventures, d’un montant supplémentaire de 100 millions de dollars pour atteindre 200 millions de capitalisation. Ce bras armé financier est à la recherche de «la prochaine génération d’innovateurs, à travers le monde et le secteur IT», indique la communication du groupe.

Pas encore de pépite luxembourgeoise, mais des noms comme Epic!, le service de commande d’e-books pour les enfants, le market place Caroussel ou encore le service de transfert de fichiers SendAnywhere qui en disent long sur les espoirs de Rakuten de trouver de nouveaux leviers de croissance.