Johann Domas-Conzemius entame sa campagne de prospection pour Raizers au Grand-Duché et en Belgique (Photo: YouTube)

Johann Domas-Conzemius entame sa campagne de prospection pour Raizers au Grand-Duché et en Belgique (Photo: YouTube)

Après s’être aiguisé les dents en France et en Suisse, la plateforme de crowdfunding Raizers s’étend en Belgique et au Luxembourg. Un bureau a été ouvert à Bruxelles et commence à démarcher les candidats potentiels.

Cette nouvelle manière de réunir des actionnaires, pour permettre à de nouveaux projets d’exister, a ses adeptes. En deux ans, la jeune société française a déjà levé plus de 4 millions d’euros pour le lancement d’une quinzaine de projets. Et pour cela, elle a dû analyser plus de 700 dossiers qui lui ont été soumis.

Deux types d'actions

«Nous pouvons proposer deux types d’investissements», explique Johann Domas-Conzemius, responsable du développement en Belgique et au Luxembourg. «Soit la prise de participations dans le capital de la start-up sous forme d’actions, ce qui actuellement représente 95% de notre activité, soit le prêt obligataire si la société est déjà sur les rails.»

Raizers ne s’est pas fixé de limites au niveau des secteurs à promouvoir, mais constate que ce sont les projets «business to consumer» qui sont les plus populaires. Actuellement, la répartition est de 40% dans l’innovation, 30% dans le luxe et 30% dans l’immobilier.

«Nous limitons par contre la gestion à cinq, six projets simultanément», poursuit le responsable du bureau bruxellois. «Nos équipes sont restreintes et nous voulons pouvoir accompagner correctement les projets du début à la fin.» Et pour éviter les mauvaises surprises, il parle d’une sélection «draconienne» et en grande partie basée sur l’impression donnée par les candidats entrepreneurs.

De nationalité franco-luxembourgeoise, Johann Domas-Conzemius se dit particulièrement motivé de lancer le projet Raizers au Grand-Duché. Avec comme principale difficulté qu’aucune législation n’existe à ce jour dans le pays concernant le crowdfunding. «J’ai quand même tenu à me présenter à la CSSF pour leur expliquer les tenants et aboutissants de notre société», précise son responsable.

La palette d’intervention de Raizers concerne des appels de fonds de 50.000 à 1.000.000 d’euros. Avec une moyenne qui tourne actuellement entre 150.000 et 300.000 euros. «En Belgique et au Luxembourg, nous tournerons plutôt entre 50.000 et 300.000 euros.»

Nous voulons pouvoir accompagner correctement les projets du début à la fin.

Johann Domas-Conzemius, directeur du bureau pour la Belgique et le Luxembourg

Du côté des investisseurs, le montant moyen par projet est actuellement de 8.000 euros.

Quant au schéma de rémunération de la société, le ticket de départ - lorsque le projet est sélectionné - est de 5.000 euros, une somme destinée à couvrir notamment l’audit et la communication. Une fois le capital récolté, Raizers s’octroie alors une commission de 10% (moins les 5.000 euros). Un pourcentage dégressif selon le montant.

«Il y a effectivement des frais pour faire connaître les projets au plus grand nombre», note M. Domas-Conzemius. «En France, par exemple, nous contactons nous-mêmes les fonds d’investissement et les business angels et nous mettons en place des ‘invest days’ pour mettre en contact direct les porteurs de projets et les investisseurs.»