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Guy Hoffmann, Ernest Cravatte, John Bour (Banque Raiffeisen).<br/> (Photo: Luc Deflorenne) 

L’année 2008 s’annonce positive pour Raiffeisen. Malgré les récentes turbulences financières, le groupe financier coopératif luxembourgeois enregistre un bon premier semestre 2008, et des résultats pour l’année en cours qui promettent d’être supérieurs aux 12,6 millions d’euros de l’exercice précédent. Un bilan semestriel positif lié, selon la banque rurale, à une forte croissance dans les métiers de crédit et de dépôts et d’épargne, mais dont elle refuse de communiquer les chiffres, les comptes n’étant audités qu’annuellement.

Pour Ernest Cravatte, le président du comité de direction, ces résultats confortent le groupe dans sa stratégie commerciale initiée il y a trois ans, avec le recentrage de ses activités vers les particuliers, les entreprises et dans la banque privée.

Ainsi, dans le premier segment, la banque cherche à séduire la clientèle urbaine, non seulement francophone (résidente et frontalière), mais aussi lusophone, en proposant notamment des services dédiés de crédits immobiliers et à la consommation. Actuellement, l’établissement diffuse une campagne publicitaire dans les médias audiovisuels, destinés à faire connaître la banque et ses activités, auprès de cette clientèle potentielle. Une seconde opération marketing, orientée produits cette fois, serait en préparation.

Virage stratégique

C’est dans l’activité de banque privée, cependant, que l’institution a effectué son plus grand virage stratégique, en instaurant une ligne de services de gestion de fortune et de conseil en placement. La politique de gestion patrimoniale est néanmoins présentée comme «conservatrice et sûre», avec une palette de produits «non spéculatifs».

«Notre objectif n’est pas la Pologne ou la Turquie, répète Ernest Cravatte, mais uniquement de nous concentrer sur notre clientèle locale et régionale, avec un service dédié et performant. L’établissement de crédit Raiffeisen luxembourgeois se positionne délibérément au service de l’économie nationale».

C’est, en outre, dans cette logique de recentrage que la banque rurale abandonne, fin 2007, son métier historique «marchandises», dédié au négoce de marchandise et à la fabrication de produits alimentaires pour l’élevage et l’agriculture. Une petite révolution culturelle pour la caisse coopérative rurale de crédit, implantée au Luxembourg depuis 1925.

L’activité a été reprise par la coopérative indépendante, Raiffeisen-Wuere-Genossenschaft (RWG), basée à Noerdange.

Triple investissement

Ce tournant stratégique s’accompagne également d’un triple investissement, à la fois local, informatique et humain.

Sur le terrain, tout d’abord, avec l’ouverture de deux nouvelles agences, à Strassen et à Differdange, et par la rénovation des agences de Wasserbillig et Junglinster.

Sur le plan technologique, ensuite, avec la mise en place de la plateforme T24, du Suisse Temenos, un nouveau progiciel bancaire intégré qui remplacera le système informatique cœur de la banque.

Pour Ernest Cravatte, ce déploiement constitue «le projet informatique le plus important dans l’histoire de l’organisation, tant en termes financiers que de ressources humaines». La plateforme sera opérationnelle courant 2009. En marge de ce projet, la banque prévoit la mise en place d’une solution de gestion du reporting prudentiel et des risques, développée par l’Allemand ZEB.

Côté ressources humains, enfin, la banque a embauché, ces derniers mois, une vingtaine de personnes, principalement dans les domaines informatique et du risque.