La fermeture de trois agences de Raiffeisen s’inscrit dans un mouvement général d’adaptation plus que de restructuration. (Photo: DR)

La fermeture de trois agences de Raiffeisen s’inscrit dans un mouvement général d’adaptation plus que de restructuration. (Photo: DR)

Dans la continuité d’un mouvement amorcé il y a déjà plusieurs mois, la banque Raiffeisen a confirmé cette semaine son intention pour cause de restructuration de fermer d’ici la fin de cette année – parmi la quarantaine d’agences dont elle dispose à travers le pays – celles de Clervaux, Wormeldange et Noerdange.

Avant elle, en décembre de l’an dernier, c’est la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) qui, pour les mêmes motifs, avait fait part de sa décision de fermer cette année 7 des 72 points de contact avec sa clientèle, cette fois à Luxembourg, Beaufort, Lintgen, Martelange, Troisvierges, Vianden et Wormeldange.

Évolution et changements

Interrogé à l’époque sur ces fermetures décrétées par la BCEE, son ministre de tutelle, le ministre des Finances Pierre Gramegna, les avait justifiées en mettant en avant des critères économiques et commerciaux.

Il avait notamment évoqué – ce qui vaut aussi pour Raiffeisen – «l’évolution et les changements dans les flux démographiques et économiques, mais aussi les habitudes évolutives des clients, aussi bien dans leur concentration physique vers les centres économiques et commerciaux du pays que la transition vers des canaux de communication électronique», avec le développement croissant de l’e-banking.

Une même logique chez Post

Hors secteur bancaire, cette stratégie a également pu être observée du côté de Post Luxembourg – aujourd’hui partenaire de Raiffeisen – qui, en avril 2016, a mis fin aux activités de 32 de ses bureaux, soit 1 sur 3, trop petits et insuffisamment rentables pour être maintenus.

Claude Strasser, le CEO du groupe, s’était lui aussi justifié de cette décision, faisant part d’un besoin de rationalisation et de modernisation du réseau, et indiquant que les bureaux condamnés par ce choix étaient ouverts moins de 4 heures par jour et ne représentaient que 5% des transactions des clients de Post Luxembourg.

Qui ferme ouvre

Entre-temps, l’entreprise a ajouté à son réseau restant – toujours dans le cadre de son partenariat avec la banque – la quarantaine d’agences que compte Raiffeisen qui, pour sa part, a déjà annoncé l’agrandissement de son agence de Redange-sur-Attert et l’ouverture d’une nouvelle agence (exploitée en commun avec Post Luxembourg) dans un centre commercial à Marnach, pour pallier la fermeture de celle de Clervaux.

Quant à la BCEE, elle a annoncé elle aussi l’ouverture de deux nouvelles agences, dont une au Ban de Gasperich et une autre – mobile – appelée à sillonner périodiquement un certain nombre de localités.

OGBL et ULC inquiets

Ces fermetures ici en partie comblées par des ouvertures là témoignent donc d’un mouvement qui relève davantage d’une adaptation, plus que d’une restructuration, de ces opérateurs – bancaires ou postaux – aux habitudes de leurs clients et à l’évolution de leurs besoins.

Ce qui ne manque pas de toujours susciter certaines interrogations de la part de certains, à commencer par les syndicats.

Ce jeudi, l’un d’eux – l’OGBL – a en effet demandé une entrevue auprès du comité de direction de Raiffeisen pour obtenir des clarifications concernant la mise en œuvre de sa décision et ses conséquences sur l’ensemble des salariés de la banque.

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) – comme elle l’avait déjà fait vis-à-vis de la fermeture des agences de la BCEE – a pour sa part dénoncé «une décision contraire aux intérêts des consommateurs, obéissant à la seule logique de la rentabilité économique».