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- L'année 2001 a été particulièrement mouvementée sur le plan économique. Quel bilan global en tirez-vous pour votre organisation'

Durant les années 1999-2000, le secteur IT en général a eu une croissance de 10-11%. 3S, pendant la même période, a crû de 60%. La niche dans laquelle nous avons positionné la société - livraisons de valeur ajoutée au département IT de nos clients - nous a permis d'absorber le choc et de le rendre moins catastrophique que pour le reste du secteur. Étant considérés comme une extension des départements IT plutôt que comme un compétiteur, nous avons été moins affectés par les restrictions budgétaires.

- Quels seront les principaux défis à relever, pour vous, et pour la Place, en 2002 ? Pourquoi?

Il est important de diversifier les activités de la Place de Luxembourg, de trouver des alternatives aux revenus des activités financières. Il est intéressant de noter que sur une Place où le financier est un des premiers moteurs économiques, le nombre de "venture-capitalists" présent au Luxembourg est aussi faible. Il est important de favoriser le développement de sociétés technologiques et d'attirer du capital à risque sur la Place luxembourgeoise.

- Y a t-il un danger pour la Place financière luxembourgeoise devant la délocalisation de plus en plus marquée des grands centres de décision hors du pays ? Et quelles pourraient être les parades à ce phénomène?

La problématique n'est pas liée à la délocalisation des centres de décision mais plutôt à la délocalisation d'activité. Le Luxembourg reste financièrement attractif pour une société d'un point de vue des charges sociales par rapport à ses voisins. Néanmoins, le niveau de salaire élevé au Luxembourg positionne la Place dans une situation moins favorable dans l'absolu. Une solution pourrait être des programmes d'incitants fiscaux pour des activités en dehors du secteur financier.

- Les diverses restructurations observées, notamment dans le secteur bancaire, ont-elles un impact plutôt positif ou négatif sur votre volume d'activités? Pourquoi? Le ralentissement a-t-il également des conséquences importantes sur les budgets alloués?

Il est évident qu'il faut parler d'impact négatif pour le secteur IT. Ces changements ont eu pour principale motivation une limitation des centres de coûts et l'élimination de redondances au sein des institutions financières. Pour le secteur IT, l'impact fut plus ou moins grand en fonction du positionnement des sociétés chez leurs clients. Dans le cadre de l'allocation des budgets, il faut à mon sens établir une nuance entre les sociétés inertes, et celles dynamiques quant à la définition et à la distribution des budgets. Dans le premier cas de figure, l'impact sur les budgets a été nul en 2001 puisqu'une fois défini, le budget est réparti sur les projets identifiés en début d'année. Dès lors, l'impact se fera ressentir en 2002, où des restrictions budgétaires pourraient apparaître. Les sociétés mal positionnées risquent d'avoir une année 2002 relativement difficile. Dans le second cas de figure, les sociétés ont revu leur budget dans le courant Q1 2001 et durant le reste de l'année en fonction des événements. Dès lors, l'impact pour les sociétés IT a déjà été pris en compte.