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- L'année 2001 a été particulièrement mouvementée sur le plan économique. Quel bilan global en tirez-vous pour votre organisation'

La BCEE a pu se développer dans un environnement particulièrement difficile (ralentissement économique, chute des bourses, etc...).

- Avec un peu de recul, quels impacts ont eu et auront encore - pour votre cas particulier et pour la Place - les attentats du 11 septembre? Pourquoi?

Le ralentissement économique a été accéléré, ce qui a eu des impacts négatifs sur le remboursement de certains crédits. Les clients sont devenus plus réticents face aux opérations boursières.

- La Place financière reste sur plusieurs années de croissance exceptionnelle, notamment en 1999 et 2000. Y a-t-il une approche particulière à envisager pour le "retour à l'ordinaire" qui se profile? Peut-on d'ailleurs vraiment parler de "retour à l'ordinaire"? Pourquoi?

Il y aura certainement un tassement de la croissance après des années exceptionnelles. Les banques devront axer d'avantage leurs stratégies sur la maîtrise des coûts alors que la venue de nouveaux clients, voire l'identification de nouvelles sources de revenus, devient plus difficile.

- Régulièrement, le pays est montré du doigt dès qu'il s'agit de blanchiment ou de fraude fiscale. Dans quelle mesure ce soupçon permanent lui est-il préjudiciable? Quelles pourraient être les actions à mener pour améliorer l'image de la place financière? Pourquoi?

Les actions réglementaires et juridiques du Luxembourg sont exemplaires mais malheureusement peu reconnues au niveau international. Des efforts de concertation et de promotion de la place à l'étranger pourraient y remédier. A terme, la levée du secret bancaire après 2010 devrait mettre fin aux attaques injustifiées sur la place de Luxembourg.

- Quels seront les principaux défis à relever, pour vous, et pour la place, en 2002 ? Pourquoi?

Pression prudentielle, croissance des revenus - notamment dans le domaine des titres - qualité du service au client, motivation des équipes, maintien des parts de marché dominante sur le marché domestique.

- Y a t-il un danger pour la place financière luxembourgeoise devant la délocalisation de plus en plus marquée des grands centres de décision hors du pays ? Et quelles pourraient être les parades à ce phénomène ?

Les centres de décision des sociétés élargies SES et Newco restent à Luxembourg. Les récentes opérations ont des repercussions intéressantes pour le Luxembourg. L'élément décisif sera la compétitivité et l'attrait du Luxembourg. Le futur développement économique en dépendra.

- Le média Internet représente-t-il pour vous un vecteur essentiel dans votre stratégie à venir? Pourquoi? Avec le début de recul que l'on peut prendre, quelles sont ses forces et faiblesses les plus sensibles?

La BCEE a fortement développé son service internet qui a été primé à plusieurs occasions. Une part croissante des clients utilise les outils électroniques. Cependant une substitution au canal traditionnel est une illusion. La BCEE continuera à pratiquer une stratégie multi-canaux combinant les services électroniques et humains.

- Observez-vous une mutation particulière des activités bancaires au Luxembourg ? Le private banking est-il le seul atout porteur de la Place?

Le Private Banking ayant atteint des niveaux déjà très élevés, un développement ultérieur devient difficile, notamment dans un contexte d'harmonisation de la fiscalité en Europe. Cette évolution devrait être compensée par le développement de créneaux à moindre sensibilité fiscale tels que les fonds de pension et les services structurés pour le compte de clients whole sale.