Pour: «Un canevas qu’il reste à remplir.», selon Tom Théobald
«There is only one thing in the world worse than being talked about, and that is not being talked about» – Oscar Wilde. Le premier constat qui s’impose est moins lié au fait que le Luxembourg a une bonne ou une mauvaise image, mais au fait que souvent, il n’a aucune image à l’étranger. On peut considérer ceci comme une opportunité ou un défi.
Au cours de ces cinq dernières années, le Luxembourg a clairement démontré qu’il est un partenaire fiable aux niveaux européen et international et un pays ouvert et dynamique. Qu’il s’agisse du rôle actif et constructif que le pays a joué dans les efforts internationaux vers plus de transparence, du développement de nouveaux créneaux économiques comme les ressources spatiales ou les technologies financières, ou du rôle-clé de notre place financière en tant que plateforme internationale pour le financement climatique et durable.
Tous ces efforts ont contribué à façonner l’image du Luxembourg à l’étranger. D’aucuns regrettent que le Luxembourg soit avant tout connu pour sa place financière. En réalité (et le choix pour la Place luxembourgeoise dans le contexte des relocalisations liées au Brexit l’a démontré), il s’agit ici d’une force, d’une base sur laquelle nous pouvons construire notre image.»
Contre: Pour David Wagner, il faut«Mettre ses actes en adéquation avec ses déclarations.»
«Il suffit de consulter les médias internationaux ou de se rendre à l’étranger pour se rendre compte que l’image du Luxembourg ne fait que se détériorer. J’ai même rencontré des personnes qui, dans le contexte de l’affaire Deltour, m’ont demandé si le Luxembourg était démocratique... C’est dommage, car le Luxembourg et sa population valent bien mieux que la place financière. Pour ce qui est du fameux «nation branding»: n’étant plus un enfant, je sais faire la différence entre la réalité et un conte de fées.
La stratégie officielle du gouvernement luxembourgeois consiste à «redorer le blason» du pays fortement entaché par sa réputation de facilitateur en matière d’évasion fiscale, notamment en faveur de grandes sociétés multinationales, dont le point d’orgue a été LuxLeaks. Elle consiste à faire passer le Luxembourg pour un «first mover» en matière de transparence, notamment au niveau européen.
Les observateurs internationaux ne sont pas dupes de ces manœuvres, ce dont j’ai encore pu me rendre compte lors d’une conférence internationale contre l’évasion fiscale à Madrid au mois d’avril. Si le Luxembourg veut jouir d’une «bonne image» à l’étranger, il doit mettre ses actes en adéquation avec ses déclarations.»