Moins médiatisée que le cofinancement de la mobilité ou les mesures prises à destination des travailleurs détachés, la création d’une nouvelle zone transfrontalière entre Esch-sur-Alzette et Audun-le-Tiche revient sur le devant de la scène. 

Dans une interview accordée à Paperjam, Claude Turmes (Déi Gréng), secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, indiquait vouloir obtenir avant la fin de cette législature «un accord de principe» quant à la création d’«un quartier moderne transfrontalier». Et non plus uniquement «un espace bénéficiant d’un régime juridique commun permettant aux entreprises désireuses de s’installer au Luxembourg de le faire dans cette zone», comme l’avait indiqué le gouvernement lors de la signature.

Silence total côté français

Si le futur aménagement devrait accueillir des logements, il pourrait également être pensé en vue de la création d’espaces de coworking, puisqu’en mars dernier, François Bausch (Déi Gréng) indiquait à Paperjam que cette idée qui «vise à permettre aux travailleurs non résidents de travailler quelques jours par mois, par exemple, dans cet espace» était «aussi à l’étude».

Côté français, cette question figure tout en haut des priorités pour le développement de cette zone frontalière, ce dossier étant mis en avant «à chaque rencontre franco-luxembourgeoise», selon une source proche du dossier. Cependant, ce vendredi, ni la préfecture de la région Grand Est, ni l’établissement public d’aménagement Alzette Belval, sollicités à de nombreuses reprises par Paperjam, n’ont été en mesure de détailler leur vision sur les fonctionnalités privilégiées de la future zone.

Ne pas mettre en place d’«insécurité juridique»

Au final, le projet sera présenté vendredi prochain au conseil de gouvernement et devra obtenir notamment l’aval du ministère des Finances. Car la mise en place d’une telle zone, étendue sur un total de 90 hectares, dont 30 côté luxembourgeois, ne pourra se faire sans législation précise sur les questions de fiscalité ou de sécurité sociale. Deux aspects hautement politiques qui font l’objet de discussions depuis plusieurs mois entre Paris et Luxembourg.

En septembre dernier, Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, indiquait ne pas vouloir introduire d’«insécurité juridique pour les entreprises luxembourgeoises et leurs salariés» et annonçait qu’un groupe d’experts avait été mis sur pied pour déceler «les obstacles éventuels» au développement de ces espaces de coworking. Et de préciser que le Luxembourg ne mettrait la main à la poche qu’en cas d’installation de telles unités de travail sur le sol grand-ducal. Ce qui serait le cas de la potentielle nouvelle zone transfrontalière qui bénéficierait du régime juridique luxembourgeois.