Pour parvenir à un objectif de zéro mort sur les routes, Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière, plaide pour la mise en place de la conduite automatisée. (Photo: Julien Becker)

Pour parvenir à un objectif de zéro mort sur les routes, Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière, plaide pour la mise en place de la conduite automatisée. (Photo: Julien Becker)

Votés à l’unanimité en juin dernier, les premiers radars fixes du Luxembourg doivent être installés fin janvier 2016, selon les dernières estimations de François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures. Une mesure attendue depuis de nombreuses années par Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière, pour qui la chose «la plus importante tient dans le fait que cette arrivée soit médiatisée».

Interrogé dans les colonnes du Quotidien, l’ancien administrateur délégué de l’Association des compagnies d’assurance souhaite «qu’à la fois les résidents, les frontaliers, le transit, que tous sachent que, dorénavant, l’impunité au Luxembourg, c’est fini». Mais même si la mise en place de ces appareils est perçue comme un grand pas pour la sécurité automobile, le président de la Sécurité routière plaide pour la multiplication du nombre de radars automatiques sur nos routes. Jusqu’à 700 sur l’ensemble du territoire.

Un radar, c'est pédagogique et dissuasif.

Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière

«Ce n’est pas moi qui le dis, c’est une étude internationale qui a estimé qu’avec 700 radars, les routes luxembourgeoises seraient plus sûres, au niveau des excès de vitesse en tout cas.»  Prenant la Suisse comme référence – pays où les avertissements taxés sont proportionnels aux revenus –, Paul Hammelmann estime «normal» un tel système, même si ce dernier existe d’ores et déjà au Luxembourg. «Pas au niveau de la contravention,  mais de la peine», précise-t-il. «Si un chauffard doit passer au tribunal, le juge demande le revenu afin d’adapter la condamnation. Mais le système suisse est encore plus efficace.»

Jugeant «idiot» le raisonnement selon lequel les radars ne seraient que «des pompes à fric», le président de la Sécurité routière considère que ces appareils sont «pédagogiques et dissuasifs», capables «de sauver des vies». Sans compter que les accidents représentent un coût pour la société, estimé à «près de 3% du PIB luxembourgeois», en raison notamment des frais médicaux nécessaires aux soins des blessés graves.

Un singe pourrait conduire. (...) La preuve, il y a de forts débiles qui conduisent.

Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière

Pour tenter de faire changer les mentalités, d’autres mesures plus restrictives sont souhaitées par la Sécurité routière, comme l’abaissement généralisé de la vitesse – à 80 km/h hors agglomération ou à 30 km/h aux abords des écoles – mais aussi la mise en place de conditions favorables à la conduite automatisée. Partant du principe que «la machine ne boit pas, ne roule pas trop vite et n’a pas d’état d’âme», Paul Hammelmann souhaite sa généralisation afin d’atteindre zéro mort sur les routes en 2020.

«Un singe pourrait conduire. Ce n’est pas compliqué, la preuve, il y a de forts débiles qui conduisent, on les voit tous les jours sur les routes. (…) La conduite automatisée, c’est l’avenir, on doit juste décider si on veut être à la traîne ou anticiper le progrès.»