David Gloesener: «Nous devons parler avec les gens, pas à côté d’eux.» (Photo: Edouard Olszewski)

David Gloesener: «Nous devons parler avec les gens, pas à côté d’eux.» (Photo: Edouard Olszewski)

Monsieur Gloesener, comment expliquez-vous la position sur le marché d’Eldoradio, qui pointe, selon la dernière étude Plurimédia de TNS Ilres, à 113.100 auditeurs, soit 22% de la population atteints?

«Je pense que nous offrons un bon mélange entre musique, info et divertissement, en gardant une proximité avec l’auditeur. C’est important pour nous.

Que signifie cette proximité?

«Nous devons parler avec les gens, pas à côté d’eux. C’est la grande difficulté pour l’animateur que de donner l’impression qu’il parle à ses auditeurs, et non à lui-même.

Qui est cet auditeur d’Eldoradio?

«On ne dispose pas d’informations précises, mais on essaie de se l’imaginer. Nous ciblons les jeunes et la population active au Luxembourg, entre 15 et 34 ans. Nous voulons atteindre tous les gens qui se sentent jeunes.

Comment arbitrez-vous la programmation musicale qui est au cœur de votre offre?

«Nous disposons d’une rédaction musicale qui suit les tendances des charts et des plateformes en ligne, tout en ayant ses propres sources d’information. Nous laissons aussi de la place au ‘feeling’ pour proposer des chansons aux auditeurs. J’ajoute que nous avons ouvert depuis deux ans une émission musicale le dimanche soir, dédiée à de la musique luxembourgeoise. Nous y jouons uniquement de la musique en luxembourgeois et nous donnons la possibilité aux groupes de se présenter. Cela ne veut pas dire, bien entendu, que nous ne proposons pas de chansons en luxembourgeois durant la semaine, en fonction de l’intérêt.

Comment voulez-vous vous adresser aux différentes composantes de la population luxembourgeoise?

«Nous remarquons que 47% des résidents non luxembourgeois nous écoutent, ce qui est un pourcentage intéressant. Nous l’expliquons en partie par la place importante laissée à la musique. Nous sommes d’ailleurs la radio la plus écoutée par la communauté portugaise. 

Entendez-vous lancer des projets dans d’autres langues?

«Nous avons des web channels qui proposent des musiques dans des styles variés. Nous ne fermons pas la porte à des émissions dans des langues différentes, mais nous n’avons pas de projet concret.

Eldoradio se décline donc comme marque, et plus uniquement en FM, comme à ses origines.

«Absolument, et nous remarquons que la proximité que nous recherchons avec nos auditeurs continue de passer par beaucoup d’événements, par une présence sur le terrain. Nous nous inscrivons aussi dans la stratégie ‘Total Video’ de RTL Group, en faisant du studio un élément télévisuel sur le canal Eldo.TV. Nous essayons d’intégrer la vidéo dans le quotidien de la radio, sans oublier que nous faisons de la radio. Nous ne ferons jamais de la TV.

Comment voyez-vous justement l’évolution de la radio à l’avenir?

«Je pense qu’elle joue encore un rôle important en tant que média d’accompagnement et de proximité. Les gens utilisent les services de streaming, mais reviennent aussi vers la radio pour ne pas se sentir seuls. Ils apprécient aussi avoir une programmation effectuée pour eux, et pas uniquement de devoir la composer. Je pense en revanche que la façon dont les gens vont écouter la radio va changer avec les technologies qui évoluent. Il est donc important que la radio ne perde pas le contact avec ses auditeurs, en restant positionnée sur les nouveaux ‘devices’. Je pense notamment à l’évolution dans les voitures ou à l’utilisation de ‘devices’ intelligents à la maison.

Un objectif d’audience?

«Nous pensions que 20% était un super objectif. Nous sommes au-delà. Atteindre les 25% serait évidemment superbe!»