Le travail collaboratif entre générations permet de monter en compétences, estiment près de 80% des sondés. (Photo: Licence CC)

Le travail collaboratif entre générations permet de monter en compétences, estiment près de 80% des sondés. (Photo: Licence CC)

Le cabinet P’OP vient de publier les résultats d’une nouvelle étude consacrée à la collaboration intergénérationnelle au Luxembourg, réalisée en partenariat avec le List auprès de 350 personnes.

Cette étude est d’autant plus pertinente que, pour la première fois dans l’histoire entrepreneuriale, quatre générations travaillent désormais ensemble, à savoir les baby-boomers (nés avant 1965), les X (nés entre 1966 et 1979), les Y (entre 1980 et 1995) et les Z (après 1995).

De cette étude se dégage d’abord un consensus entre ces quatre générations en matière de bien-être – notion désormais essentielle dans le monde professionnel – avec des revendications qui fédèrent, telles que l’ambiance au travail qui réunit 79% des sondés, la flexibilité du temps de travail (68%) ou encore l’écoute ou l’implantation de nouvelles idées (41%).

Mais plus encore, c’est le travail collaboratif et ses bienfaits qui sont mis en évidence (82%), stimulant les plus jeunes comme les plus anciens qui prétendent qu’il leur permet de monter en compétences.

Résistants et réfractaires

Pour autant, ce n’est pas encore l’accord parfait entre les quatre générations, l’étude mettant en avant un fossé qui se creuse entre les X d’un côté et les Y et Z de l’autre.

Les premiers sont souvent considérés par les seconds comme résistants au changement, inadaptables et inertes, alors qu’à l’inverse, les plus anciens ou presque perçoivent les plus jeunes comme impatients, instables et réfractaires à l’autorité.

Ces reproches sont toutefois compensés par la perception de forces de deux duos que sont aussi les X et les Y, perçus comme responsables et multitâches, alors que les Y et les Z seraient, quant à eux, positivement curieux et dotés d’une maîtrise des nouveaux outils 2.0, ce qui donne aux natifs des années 1980 à 1995 – selon l’étude – «une position centrale, voire un rôle de connecteurs dans l’entreprise».

Et si, avec les X, ils sont la génération avec laquelle il est le plus facile de collaborer, tous s’accordent à reconnaître que pour bien travailler ensemble, faire preuve d’adaptation et d’un effort de compréhension est nécessaire.

Améliorer la communication

«Et donc, que la communication intergénérationnelle est importante» souligne le cabinet P’OP, rappelant aussi que pour 60% des sondés, la communication avec le management reste l’un des axes prioritaires à améliorer, que ce soit pour l’attention qu’il porte à chaque membre de l’équipe, au feedback qu’il leur renvoie ou à la manière dont il fédère ses membres.

Pour la bonne cohésion des différentes tranches d’âges au sein d’une entreprise, Béatrix Charlier – CEO du cabinet P’OP – rappelle en conclusion de cette étude le rôle central de la génération Y, celle des futurs managers, appelés à faire le lien entre les X et les Z, pour faire comprendre aux premiers la nécessité d’évoluer et permettre aux seconds de s’impliquer.

Elle considère également que la collaboration intergénérationnelle peut être un tremplin pour une entreprise. «Mais», dit-elle, «à la condition de donner aux managers des outils performants et des formations éclairantes leur permettant de comprendre à la fois les individus et leurs attributs générationnels».

Avant d’ajouter enfin que ces outils et ces formations devront être construits «afin de répondre aux attentes en termes de sens, de transparence, d’évaluation, de reconnaissance et de confiance».