En cette période de bilan de la présidence luxembourgeoise, un nom fait l’unanimité pour son action au cours des six mois écoulés. Celui de Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères. Pour Claude Wiseler, chef de fraction CSV cité par le Quotidien, le chef de la diplomatie a eu «une certaine présence» et «a essayé de faire avancer les choses, notamment sur la question des réfugiés». Même son de cloche sur le plan international, où le locataire de l’Hôtel de Bourgogne a été salué par des chefs d’États et de gouvernement. Parmi eux, François Hollande, président de la République française, qui l'a gratifié, fin décembre, d’un «tu as fait une grande présidence», selon le Luxemburger Wort.

Entre juillet et décembre, Jean Asselborn a ainsi effectué une cinquantaine de voyages officiels, répartis dans une vingtaine de pays, selon l’ensemble des communiqués publiés par le ministère des Affaires étrangères. Majoritairement en avion, mais aussi en voiture, le ministre a donc parcouru plus de 163.000 kilomètres en tant que chef de file de la diplomatie européenne. Soit l’équivalent de quatre tours du monde. Sans surprise, sa principale destination n’a été autre que Bruxelles, capitale européenne, où il s’est rendu à 14 reprises. Que ce soit pour présider des conseils européens ordinaires «Affaires étrangères» ou des réunions extraordinaires.

Vaste tournée diplomatique dans les pays de l'Est

Suivent ensuite des voyages à Athènes et Berlin, d’abord dans le cadre de la crise grecque, puis dans celui de la crise migratoire. À quatre reprises au cours des six mois écoulés, le ministre s’est rendu dans les capitales allemande et grecque. Lors de l’un de ses voyages en Grèce, il a également visité le «hotspot» installé sur l’île de Lesbos où arrivent quotidiennement quelque 3.000 personnes, venues majoritairement de Syrie et d’Irak. Cette visite, réalisée mi-octobre, fait suite à celles déjà menées sur l’île italienne de Lampedusa, au large de la Libye, la première datant du 2 juillet, soit le lendemain du début officiel de la présidence et d’une première visite à… Berlin.

Sur le plan diplomatique, la crise des réfugiés et ses conséquences sur les États membres ont été le principal moteur des missions officielles assumées par Jean Asselborn. Car outre Berlin et Paris - visitée à une seule reprise par le ministre au cours de la présidence -, le représentant luxembourgeois a fait le tour des pays européens concernés, notamment dans les pays de l'Est, mais s’est rendu également à plusieurs reprises en Turquie. Toujours avec le même objectif: trouver une solution commune et coordonnée, sans toutefois déroger à la notion de solidarité européenne.

Autre dossier lourd pris en charge par la présidence luxembourgeoise: la crise en Ukraine. Comme Xavier Bettel, Jean Asselborn s’est rendu à Kiev et en Russie. Mais à la différence du Premier ministre qui a rencontré Vladimir Poutine à Sotchi, le ministre des Affaires étrangères a été reçu à Moscou et a fait le voyage à Kiev à deux reprises. Avec toujours le même message: le soutien au régime du président Porochenko. Les rencontres avec les différentes instances russes visaient, pour leur part, à tenter de trouver un terrain d’entente dans le dossier ukrainien, mais également sur le conflit en Syrie.

Enfin, la question de la situation au Proche et au Moyen-Orient a fait l’objet de multiples visites officielles. Le chef de file de la diplomatie européenne a fait le déplacement à deux reprises au cours des six derniers mois en Palestine et à deux reprises en Israël. Objectif: tenter de trouver une solution au conflit dans le cadre de la reconnaissance mutuelle des deux États. Les députés luxembourgeois, de leur côté, ont voté en décembre 2014 une motion demandant au gouvernement de reconnaître l’État palestinien, comme il l’avait fait pour Israël 65 ans plus tôt.

Le reste des voyages officiels effectués par Jean Asselborn concernaient diverses thématiques, comme la réunion de l’OMC à Nairobi, le dialogue avec la République de l’Angola ou celui avec les Caraïbes. À noter que parmi ces périples figurent deux voyages à New York, dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire de l’ONU ou bien encore une rencontre avec son homologue iranien, suite à la signature d'un accord sur le secteur nucléaire iranien signé à Vienne le 14 juillet 2015.