L’Allemagne, la France et la Belgique sont les top destinations pour les étudiants de l’Uni. (Photo: Shutterstock)

L’Allemagne, la France et la Belgique sont les top destinations pour les étudiants de l’Uni. (Photo: Shutterstock)

Quand on pense mobilité au sein de la Grande Région, on a forcément en tête les travailleurs frontaliers coincés dans les bouchons sur les routes, ou tributaires des aléas ferroviaires de la SNCF côté français ou des CFL côté luxembourgeois. 

Mais la mobilité concerne également le monde universitaire, et les mouvements de ses étudiants, mais aussi de ses enseignants. Ce thème des «réalités et visions de la mobilité transfrontalière dans le domaine scolaire et universitaire» a été évoqué mercredi à la Maison de Grande Région à Esch-sur-Alzette.

135.000 étudiants dans la Grande Région

Parmi les invités se trouvaient des représentants des universités de la Sarre, de Lorraine, du rectorat de Nancy-Metz et de la Chambre de commerce du Luxembourg. Il s’agissait du deuxième Forum Grande Région du projet «UniGR-Center for border studies».

10.000 enseignants et 135.000 étudiants sont présents dans les six universités issues des quatre pays du territoire – Lorraine, Luxembourg, Trèves, Sarre, Liège et Kaiserslautern. «Nous devons créer de nouvelles formes de mobilité, en matière de recherche et en matière d’enseignement», a ainsi expliqué Claudia Polzin-Haumann de l’Université de la Sarre.

La langue de Goethe délaissée

Dans le cadre du projet «Interreg V A Grande Région», les premières chaires communes seront créées à partir de 2019. «Nous devons également créer des méthodes d’enseignement à distance», poursuit Claudia Polzin-Haumann. «La mobilité physique peut être entravée. Les infrastructures des transports sont un grand défi qu’il faut relever, mais celui des langues étrangères aussi.» 

Un constat partagé par Florence Soriano-Gafiuk, directrice du site biculturel de Sarreguemines de l’ESPÉ (École supérieure du professorat et de l’éducation) de l’Académie de Nancy-Metz. «Les étudiants lorrains qui se tournent vers le métier d’enseignant choisissent en majorité comme première langue vivante l’anglais. Seuls ceux présents à Sarreguemines choisissent l’allemand, à 52,9%.»

L’apprentissage transfrontalier en hausse

«Il faudrait rendre obligatoires les stages dans les pays voisins que sont l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique. Mettre les étudiants des différentes universités en tandem serait également positif, afin de les inciter à travailler ensemble autour de projets de formation et dans le cadre de rencontres transfrontalières», ajoute-t-elle.

Autre sujet évoqué lors de ce deuxième Forum Grande Région, celui de l’apprentissage transfrontalier. «Au sein de la Chambre de commerce du Luxembourg, nous avons la gestion de 140 contrats d’apprentissage, un chiffre qui augmente chaque année. Les étudiants qui sont apprentis au Grand-Duché étudient principalement à l’université de Trèves, mais nous avons aussi des contrats avec les étudiants venus de Belgique. Un projet pilote entre la France et le Luxembourg est également en cours.»

Les étudiants de l’Uni choisissent la Grande Région

Dans le cadre de l’accord France-Luxembourg, seuls quelques métiers sont actuellement accessibles en apprentissage transfrontalier pour les jeunes Français, selon une publication des Frontaliers Grand Est datant de décembre 2017.

Christine Pegel, directrice de l’Anefore, l’agence grand-ducale en charge du programme Erasmus, a également dévoilé que «si on analyse toutes les mobilités, nous constatons que l’Allemagne, la France et la Belgique sont les top destinations pour les étudiants de l’Uni».