L’acteur Kais Nashif a été salué à Venise pour sa prestation dans «Tel Aviv on Fire». (Photo: Samsa Film)

L’acteur Kais Nashif a été salué à Venise pour sa prestation dans «Tel Aviv on Fire». (Photo: Samsa Film)

«Tel Aviv on Fire» a remporté ce samedi le Prix Orizzonti du meilleur acteur décerné à Kais Nashif lors de la remise des prix de la 75e édition de la Mostra internazionale d’arte cinematografica di Venezia. Kais Nashif est notamment connu pour son rôle dans le film «Paradise Now». 

Il s’agit pour Samsa Film du sixième long-métrage sélectionné à la Mostra après «Une liaison pornographique», «Tango libre» et «La femme de Gilles», tous de Frédéric Fonteyne, «Un honnête commerçant» de Philippe Blasband et «Nha fala» de Flora Gomes. Et c’est en outre la troisième récompense vénitienne après le Prix d’interprétation féminine pour Nathalie Baye dans «Une liaison pornographique» de Frédéric Fonteyne en 1999 et le Prix spécial du Jury Orizzonti pour «Tango libre» en 2012.

Bernard Michaux, comment Samsa Film se retrouve-t-il à produire un film d’un réalisateur palestinien?

«La genèse du projet remonte à 2016 quand j’ai rencontré le producteur israélien Amir Harel au festival de Rotterdam. On a regretté tous les deux de ne pas pouvoir travailler ensemble, compte tenu des contraintes liées aux aides luxembourgeoises, notamment de tournage au Luxembourg. Il est revenu vers moi avec ce projet de ‘Tel Aviv on Fire’ qui se situe en grande partie dans un studio de cinéma…

Le réalisateur, Sameh Zoabi, avait été à Cannes avec son premier film; le scénario était intéressant, alors on a commencé à boucler le financement. C’était plutôt compliqué, car les rares films palestiniens se tournent plutôt vers des financements aux Émirats. Finalement, on a réussi à avoir l’aide du Film Fund Luxembourg, d’Eurimages au niveau européen et du film fund israélien, avec des coproducteurs français (TS Productions), israélien (Lama Films) et belge (Artémis Productions).

Quelle a été la part de travail au Luxembourg?

«Plus de 70% du tournage ont été effectués sur les plateaux de Filmland à Kehlen, sans parler de tournage à l’église de Saeul. L’implication des techniciens luxembourgeois a été très importante. La Palestine n’a pas vraiment d’industrie cinématographique.

Aussi, le réalisateur était heureux de rencontrer des techniciens professionnels et expérimentés au Luxembourg, parmi lesquels: Solveig Harper (directrice de production), André Dziezuk (musique), Christina Schaffer (chef décoratrice), Magdalena Labuz (chef costumière), Jasmine Schmit (chef maquilleuse), Pia Dumont (monteuse son), Laurence Rexter-Baker (assistante mise en scène), Patricia Peribañez (photographe de plateau), Tiago Hof (régisseur général), Éric Nicolas Smit (effets spéciaux), Marie Janezic (assistante décoration ensemblière), Manu Demoulling (accessoiriste), Ulrika Debatisse (régisseur d’extérieurs) et Aurore Schneidesch (administratrice de production). À Venise, on a d’ailleurs senti la fierté des techniciens luxembourgeois d’accompagner ce film.

Quelles ont été les réactions lors de la présentation à la Mostra?

«Nous étions fiers et contents d’être sélectionnés, mais j’avais un peu peur des réactions du public, parce que c’est une comédie et on ne sait jamais si la sauce va prendre. Mais quand une salle de 1.400 personnes rit et applaudit en même temps, on sent que c’est gagné. Le prix d’interprétation, c’est évidemment un autre motif de fierté. Ce qui est drôle, c’est que Kais Nashif, le comédien, n’a pas pu être là lors de la présentation… Il n’a donc pas encore vu le film.

Quelle sera la carrière du film?

«Les ventes internationales sont assurées par Indie Sales de Paris. Ils sont pour l’instant au festival de Toronto et les critiques enthousiastes et le Prix de Venise augurent de bonnes choses. Au Luxembourg, il se pourrait que le film sorte avant la fin de l’année. Nous y travaillons.»