Carole Gaudiero: «Il y a souvent un temps d’adaptation entre les besoins du marché et sa capacité à fournir les profils adaptés.» (Photo: Julien Becker)

Carole Gaudiero: «Il y a souvent un temps d’adaptation entre les besoins du marché et sa capacité à fournir les profils adaptés.» (Photo: Julien Becker)

Madame Gaudiero, quel est l’événement qui vous a marquée dans votre secteur ces derniers mois?

«J’ai constaté que les départements RH prenaient progressivement une place différente au sein des entreprises à Luxembourg. En effet, aujourd’hui, le rôle des DRH est clairement en train d’évoluer vers celui de pilier stratégique. De nombreuses sociétés ont consacré une part non négligeable de leurs budgets 2014 et 2015 à l’informatisation de leur gestion RH, ainsi qu’à la mise en place de nouveaux systèmes de gestion de la performance. La crise économique a poussé les entreprises à limiter l’augmentation et à optimiser leurs ressources. La gestion de la performance et sa mesure ont donc pris une importance considérable dans la gestion globale de l’entreprise et par extension l’identification et la rétention des employés les plus performants.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Sur ce qui a fait notre succès: flexibilité, intégrité et professionnalisme. Le marché évolue rapidement, les DRH doivent s’adapter pour supporter la croissance de leur entreprise. Notre rôle est de les accompagner au mieux en les aidant notamment à optimiser leurs procédures de travail et leur organisation ou en leur fournissant rapidement les ressources nécessaires à l’atteinte de leurs objectifs.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Ces dernières années, il y a eu un renforcement du cadre réglementaire et légal européen en ce qui concerne la nature et la provenance des flux financiers. De nombreuses entreprises renforcent ainsi leurs départements Juridique, Risque et Compliance. Ces profils étant moins nombreux sur le marché que l’est la demande, il est difficile de trouver des candidats pour ces fonctions. En effet, il y a souvent un temps d’adaptation entre les besoins du marché et sa capacité à fournir les profils adaptés.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je suis un manager participatif, à l’écoute. Pour moi, le respect est primordial. On optimise toujours sa réflexion lorsqu'on partage ses connaissances et que l’on favorise l’échange d’idées. Je demande souvent à mes collaboratrices de prendre des initiatives et de ne pas hésiter à faire preuve de créativité. Et cela fonctionne très bien. J’essaie de créer une ambiance conviviale et de travailler dans la bonne humeur.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je suis quelqu’un de constant dans mon comportement, qui essaie toujours de positiver et de favoriser l’harmonie et la bonne entente. J’ai un bon sens de l’analyse et de la synthèse. Je suis capable d’avoir une vue globale des choses tout en étant concentrée sur les détails importants. Ensuite, je m’adapte facilement à tout type de personnalité, mais ne me laisse pas marcher sur les pieds. Je suis honnête, franche et je peux être assez directe, mais toujours respectueuse.

Et vos principaux défauts?

«Je suis assez perfectionniste. Il m’arrive de laisser place à un certain degré d’émotion, ce qui est à proscrire dans mon métier, car il faut avoir les nerfs solides et savoir prendre de la distance sur les événements et les comportements.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu'auriez-vous aimé faire?

«J’aurais aimé être avocate, pour le challenge permanent. Il faut aussi faire appel à la réflexion et à une certaine logique, ce qui me plaît beaucoup.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«J’espère continuer à développer mon entreprise par de nouveaux services ou des partenariats, mais je tiens surtout à pérenniser mon activité en ayant toujours à mes côtés mes précieuses collaboratrices, Stéphanie Brignon et Latri Lou.»