Didier Mouget (PwC Luxembourg): «Il est plus difficile de gérer une situation de forte croissance que de stabilité.» (Photo: archives paperJam)

Didier Mouget (PwC Luxembourg): «Il est plus difficile de gérer une situation de forte croissance que de stabilité.» (Photo: archives paperJam)

Tous les ans, PwC Luxembourg présente des résultats «historiques», en corrélation avec la croissance de ses effectifs. L’exercice 2012-2013 (clôturé au 30 juin) n’échappe pas à la règle. La firme a présenté, ce mercredi, un chiffre d’affaires en hausse de 11% à 288 millions d’euros. Sur les 10 dernières années, le chiffre d'affaires de la firme a plus que triplé.

Évolution du chiffre d'affaires 2004-2013 (cliquer pour agrandir)

De quoi satisfaire son managing director, Didier Mouget, «au vu de la taille de l’entreprise et de la situation de crise qui perdure, en dépit de signes encourageants de reprise».

PwC Luxembourg capitalise sur le maintien à un haut niveau des investissements consentis ces dernières années. 550 nouveaux recrutements ont été effectués en 2012/2013 (pour une croissance nette des effectifs d’une centaine d’unités) et 600 sont planifiés pour l’année en cours. Des futures recrues qui découvriront en septembre 2014 le nouveau siège de la firme de 30.000 m2, actuellement en cours de construction sur le Ban de Gasperich.

Et même si certains projets «ne sont pas rentables», ils constituent des «investissements à long terme qui contribuent à la diversification de l’économie luxembourgeoise». C’est le cas, ainsi, du PwC’s Accelerator, dans lequel la firme a débloqué quelque 22 millions d’euros en faveur des 17 entreprises accompagnées dans leur «accélération».

Tous les voyants au vert 

Dans le détail de ses activités, les voyants des trois métiers de PwC sont tous au vert. L’audit, qui «pèse» 51,5% du chiffre d’affaires (148 millions d’euros) a, ainsi, progressé de 7%.  «Sur un marché à forte concurrence, nous maintenons notre position de leader et nous envisageons de recruter 300 personnes supplémentaires pour l'année en cours», a indiqué Pascal Rakovsky, audit leader et deputy managing partner de la firme.

Du côté du conseil fiscal (78 millions d’euros de chiffre d'affaires), la progression a été de 15%, portée, entre autres, par le développement d’activités telles que le transfer pricing ou des services liés à la TVA ou la comptabilité.

Enfin, la branche «advisory», elle aussi, a progressé de 15% (62 millions d’euros). Trois facteurs expliquent cette croissance, selon Jean-François Kroonen, advisory leader de PwC Luxembourg: «L’agenda réglementaire particulièrement fourni, qui oblige les entreprises à adapter leurs processus opérationnels, l’accompagnement de la modernisation des institutions européennes et la recherche de plus en plus poussée, de la part de nos clients, d’optimisation de leurs processus opérationnels qui les font externaliser une partie de leur activité chez nous.»

Priorité à la stabilité du pays

Les perspectives 2013/2014 sont, pour l’heure, plutôt bonnes, puisque le premier trimestre de l’exercice en cours s’est achevé sur une progression globale maintenue à 11%, nourrie de quelques signes encourageants de reprise. «J’ai toujours été convaincu que cette embellie allait intervenir. Je l’ai même dit il y a un an et demi», indique Didier Mouget. «Il est paradoxalement plus difficile de gérer une situation de forte croissance que de stabilité, car cela nécessite de trouver des gens toujours plus pointus qui manquent dans la région. Si on n’est pas capables d’anticiper, c’est encore plus dur de trouver ces ressources au moment où on en a besoin. Nous avons toujours une planification selon plusieurs scénarios sur un horizon de quatre ans. Pour les 24 prochains mois, ce sont plutôt des scénarios optimistes qui prévalent.»

À quelques jours des élections législatives et à quelques semaines de l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement, Didier Mouget espère que, quelle que soit la nouvelle équipe au pouvoir, la solidité financière du pays sera préservée. «C’est un élément essentiel pour convaincre les entreprises étrangères de venir s’établir au Luxembourg. Le simple fait que le Luxembourg ait conservé son triple A est une chose magnifique. Toutes les décisions qui seront prises à l’avenir découleront de toute façon de cette priorité majeure.»