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Paul Krier, Photo Julien Becker 

Fidèle à sa Chambre

Les secteurs de l’artisanat et de la formation n’ont plus de secret pour Paul Krier. Pourtant, rien ne le prédisposait à œuvrer toute sa carrière au sein de cette branche, d’autant moins qu’il achève son cursus initial par une maîtrise… d’histoire. C’est avec ce sésame qu’il intègre, en 1987, la Chambre des Métiers et complète ses qualifications par un DESS en administration d’entreprise. Dans chacune de ses fonctions – chargé d’études, conseiller de direction, sous-directeur –, le dénominateur commun reste la formation. Il devient directeur de ce département en 2006.

23 ans de recul

D’aussi loin que Paul Krier s’en souvienne, le secteur de l’artisanat a toujours connu une évolution positive. La taille des entreprises du secteur a ainsi crû de sept salariés en moyenne, au début des années 90, à treize aujourd’hui. «Maintenant, la tendance est à une certaine forme de stabilité en termes de taille des entreprises. Elles continuent cependant à recruter», explique-t-il. Quant à la formation, la donne a également évolué passant de formations purement techniques vers plus de généralisation, avec notamment des offres touchant l’administratif, la gestion, les RH ou encore les finances. «Mais le volet technique a repris depuis, grâce notamment aux nouvelles technologies et aux problématiques environnementales.

Attirer les jeunes

Le monde de l’artisanat va donc on ne peut mieux? En grande partie oui, mais il reste tout de même quelques zones d’ombre, la première étant le manque récurrent de main-d’œuvre qualifiée. «La raison principale est que les métiers technico-manuels souffrent d’un manque d’intérêt», avance Paul Krier. A cela s’ajoutent deux déséquilibres importants: d’une part, les entreprises recherchent des jeunes qualifiés qu’ils ne trouvent pas sur le marché du travail. D’autre part, les jeunes sont plus intéressés par des métiers où l’offre est mince, au détriment de secteurs, telle la construction, qui connaissent un besoin constant et important. «Nous devons donc promouvoir les métiers de l’artisanat et sensibiliser les jeunes et leurs parents à la diversité et la multiplicité des carrières possibles, reconnaît Paul Krier. Pour désenclaver l’artisanat, nous réfléchissons même à la possibilité d’ouvrir les formations CATP à certaines filières universitaires, via le brevet de maîtrise.»

L’enseignement éventuellement

«Lorsque j’ai entamé mes études, ce n’était pas en ayant comme objectif un métier bien défini, c’était avant tout pour la matière et pour les horizons qu’elle m’ouvrait», explique-t-il. Aussi, si d’aucuns pensent qu’il avait choisi des études en histoire pour devenir enseignant, il affirme que non, même s’il ne cache pas que cela aurait pu arriver. «Mais pas après mes études. Il me fallait d’abord m’enrichir d’un bagage concret dans le monde du travail. A l’aube de la quarantaine, j’aurais pu me laisser tenter…» Mais la Chambre des Métiers lui va si bien…