Naguib Sawiris, une ambition et d’importants moyens. (Photo: Forbes)

Naguib Sawiris, une ambition et d’importants moyens. (Photo: Forbes)

« La Mancha Resources Inc », producteur d’or international situé au Canada, fait part de son rachat par la s. à r.l. Weather Investments II basée au Luxembourg. Une des nombreuses entités que la famille Sawiris, la plus riche d’Égypte, contrôle en partie ou détient entièrement.

Annoncé par ses gestionnaires, le rachat de la société « La Mancha », spécialisée dans le traitement de l’or, donne lieu à un échange entre deux acteurs pour le moins importants. L’opération permet d’une part au groupe nucléaire français Areva de se désengager de l’entité canadienne et d’autre part à la famille égyptienne Sawiris d’étendre un peu plus son influence.

L’acquisition a été en partie menée depuis le Luxembourg au travers de la société de prise de participations Wealth Management II (domiciliée au 12 rue E. Ruppert) détenue par Naguib Sawiri. C’est la s.à.r.l. qui a versé les 430 millions de dollars canadiens nécessaires pour détenir 86 % des parts de la société (dont 63 % des actions détenues par Areva, soit 315 millions de dollars).

Une fratrie de businessmen

Derrière cette opération se cache une success story, celle des Sawiris. Et le groupe Orascom, créé en 1950 par le patriarche Osni, à destination du marché de la construction. Depuis, ses trois fils ont repris les rênes du groupe, tout en le diversifiant. Chacun dans un domaine d’activités qui le passionne.

Le cadet, Nassef, 51 ans, a repris le contrôle de la branche originelle (Orascom Construction Industries) et est devenu la première fortune d’Afrique selon Forbes. Samih, 55 ans, s’est lui tourné vers l’hôtellerie (Orascom Hotels and Development). Reste l’ainé, Naguib, 58 ans, 4e fortune africaine et anciennement patron d’Orascom Telecom, un des principaux opérateurs d’Afrique et du Moyen-Orient.

Diversifier les actifs

L’acquisition de La Mancha, créée en 2006 par Areva, semble illustrer une volonté de Naguib Sawiris de diversifier ses actifs et d’explorer de nouveaux marchés. Une pratique que l’homme connaît bien. À l’époque d’Orascom, il avait investi dans des pays sur lesquels d’autres ne pariaient pas une once d’or comme au Zimbabwe, au Pakistan, en Namibie et même en Corée du Nord. Des marchés en friche, mais qui lui avaient pourtant permis en octobre 2010 de vendre ses actifs d’Orascom Telecom au géant russe Vimpelcom, pour la modique somme (cash et actions) de 6,6 milliards de dollars.

Naguib Sawiris, toujours attiré aujourd’hui par les télécoms, semble donc avoir les moyens de ses ambitions. La prochaine d’entre elles serait de boucler entièrement le rachat de La Mancha via l’acquisition des 14 % de titres restants. Le businessman aurait donc repéré un bon filon en Australie, en Argentine et en Afrique, les zones couvertes actuellement par les activités aurifères de La Mancha.