L’étude KPMG se veut un outil de gestion pratique pour les ressources humaines de la Place. (Photo: Luc Deflorenne/archives)

L’étude KPMG se veut un outil de gestion pratique pour les ressources humaines de la Place. (Photo: Luc Deflorenne/archives)

Le KPMG Remuneration Survey, 22e du nom, rassemble les données très fouillées, fournies sur base volontaire par 55 institutions représentatives du secteur financier, réparties assez harmonieusement entre banques privées, gestion de fonds et sociétés d’assurances. «Cela nous donne près de 14.000 positions, des données salariales précises, une approche très concrète de la façon dont sont gérées les politiques de recrutement et de rémunération», souligne Jean-Pascal Nepper, associé chez KPMG, en charge de ce dossier.

Le résultat, uniquement diffusé auprès du management des institutions participantes, compte plus de 1.000 pages, truffées de chiffres, graphiques et tableaux. «Un outil pour les ressources humaines», résume Céline Campi-Blain, manager au sein du  «big four» de Strassen.

Un secteur qui prend de l’assurance

Mais l’étude dégage aussi des tendances globales et révélatrices. «On note d’abord que l’emploi reste en hausse dans le secteur financier, souligne M. Nepper. Une croissance de 2,5% qui confirmait le rebond des perspectives d’emploi de la Place.» C’était avant la deuxième lame de crise. «Mais nous avons tenu à recontacter nos participants, pour actualiser nos données et ne pas être en décalage par rapport à cette crise de la dette. La tendance reste positive, mais la prudence se marque davantage.»

C’est déjà ce qui ressort des priorités affichées, pour 2011, par les managers et les responsables RH. L’évaluation des performances vient en tête, devant les rémunérations et, en troisième place, de nouveaux recrutements.

Au passage, l’étude KPMG révèle un phénomène qui devra être suivi dans les prochaines éditions. L’assurance, pas la première à laquelle on pense lorsqu’on évoque la place financière, est dans un trend favorable. Cette branche affiche une croissance de l’emploi plus marquée et plus linéaire, une courbe en hausse sur les salaires de base et les bonus de rémunération. Et ce pôle assurances se dit aussi le moins dépendant de décisions prises à l’extérieur du pays. Ceci peut en partie expliquer cela…

La part variable va crescendo

Dans l’étude, Jean-Pascal Nepper note également une influence médiate des circulaires de la CSSF sur la politique de rémunération. «Quatre banques sur cinq ont eu des questions en retour de la part du régulateur, qui a aussi dû rappeler certaines obligations. Et un quart des institutions ont payé les bonus en décembre, pour éviter les contraintes applicables en janvier.»

Mais les temps changent et les politiques salariales aussi. «L’importance de la part variable dans la rémunération va crescendo depuis dix ans, observe M. Nepper. Et il y a de plus en plus de prérequis dans le package salarial. L’assurance pension, par exemple, tend à intégrer la norme, à côté des avantages extralégaux classiques. Cela varie d’une fonction de l’entreprise à l’autre, mais la part des fringe benefits peut donc faire la différence.»

Trois jours de formation par an…

Le marché est sorti des années folles. Si les chiffres peuvent encore faire rêver, «les salariés et les entreprises sont plus raisonnables dans leur approche». Ce phénomène semble alimenter différemment le turnover dans le secteur financier. «Il est de 12%. On vient de 10%. Mais 7% sont issus de départs volontaires.»

Un autre chiffre interpelle: alors que l’importance de la formation saute aux yeux des responsables qui éprouvent des difficultés à recruter des profils qualifiés, la moyenne du secteur n’est qu’à trois jours de formation par an et par salarié.