A l'occasion du grand départ du Tour de France qui va, pour le moins, animer la ville de Luxembourg - et l'ensemble du pays - à partir de ce soir et pour tout le week-end, Broadcasting Center Europe va mettre en service un des tous premiers émetteurs de DVB-T, qui sera utilisé, dans un premier temps, pour alimenter en images de grande qualité les écrans géants placés dans le centre de Luxembourg-ville. Il s'agira d'une première expérience grandeur nature de ce qui pourra préfigurer la future télévision numérique terrestre.
L'intérêt sera notamment, pour les spécialistes de BCE, de vérifier, sur le terrain, en grandeur nature, toutes les prédictions de couverture théoriques établies par des simulations sur ordinateur. Mais l'expérience ne s'arrêtera pas au seul Tour de France, puisque l'émetteur continuera à fonctionner par la suite et assurera la diffusion des programmes de RTL Club.
Par DVB-T, on entend, concrètement, le Digital Video Broadcast-Terrestrial, ce qui correspond au standard utilisé pour la Télévision Numérique Terrestre, appelée à devenir la télévision de demain. Techniquement, il s'agit ni plus ni moins de la transmission de programmes télévisés sous forme d'un signal numérique à partir d'émetteurs "terrestres", et non pas par câble ou satellites.
Il s'agit, actuellement, d'un sujet en vogue dans le monde de l'audiovisuel. En France, le CSA - l'autorité de régulation compétente en matière d'attribution de fréquences- , planche actuellement sur les dossiers des 66 candidats à la TNT dans l'Hexagone. Au Luxembourg, les débats tournent actuellement autour de la refonte complète de la loi sur les médias électroniques, tenant compte, entre autres, de l'avènement des nouvelles technologies.
En matière de télévision numérique, outre une qualité d'image parfaite, ce sont aussi les services associés qui sont un enjeu. Car, en plus de l'image, des données peuvent facilement être transmises, ce qui apportera le petit "plus" indispensable pour rendre attractive cette technologie.
L'autre point crucial du développement du numérique, c'est la gestion de la diffusion même des programmes: au travers d'une même bande de fréquence, il sera possible de transmettre jusqu'à six programmes différents. Quid de la "régulation' de cette transmission ? Qui décidera de quels programmes seront "diffusables" ? Selon toute vraisemblance, de telles attributions devraient échoir à la future Autorité de régulation indépendante (ARI), sans que le mode de fonctionnement précis ne soit encore clairement établi. La priorité sera essentiellement de faire en sorte que le "contrôleur" du réseau ne puisse, en aucun cas, être le même que celui qui veut transmettre un programme. Cela pouvait être légitime du temps où une fréquence terrestre était directement attribuée pour la transmission d'un programme donné. Cela ne l'est plus à partir du moment où plusieurs programmes transiteront par une même fréquence.
Si le sujet vous intéresse, sachez que la prochaine édition papier de paperJam, à paraître jeudi prochain, consacrera son dossier central au thème de l'audiovisuel. Outre les nouvelles normes de transmission, seront abordés les thèmes de la post-production, de l'audiovisuel dans le monde professionnel et des success stories de la production cinématographique "made in Luxembourg". Avec, en cadeau bonus, une sélection d'affiches de films produits ou co-produits par des sociétés luxembourgeoises.