L’aéroport du Luxembourg poursuit sa mue. Après avoir décroché à l’arraché, fin 2017, sa nouvelle certification d’aérodrome dans un contexte de forte croissance du trafic passager et de réorganisation des structures dirigeantes, le Findel obtient une nouvelle reconnaissance internationale. Environnementale, cette fois-ci.
Intitulée ISO 14001 et décernée par l’International Organization for Standardization, cette dernière valide les efforts réalisés depuis 2013 en matière de «lutte contre les nuisances sonores, la qualité de l’eau et du sol, le tri des déchets, la qualité de l’air, la gestion de la flore et de la faune, l’impact sur le climat et les émissions de CO2».
Réduction du bruit
Concrètement, ces mesures concernent aussi bien le fauchage tardif «qui concourt à la préservation de la biodiversité existante sur la plateforme aéroportuaire», sur laquelle «plusieurs espèces endémiques» sont présentes, précise le communiqué officiel, que le remplacement des 2.500 lampes du balisage lumineux par des lampes à led ou l’utilisation d’un produit de dégivrage «respectueux de l’environnement». Sans oublier la modification des procédures de descente des avions vers le Findel, mise en place fin 2017.
Inspiré du modèle instauré au sein de l’aéroport de Francfort, ce changement contribue à la réduction de la consommation de carburant et une baisse des nuisances sonores «via le fait que les avions entament de manière plus anticipée leur approche, de manière continue et non plus par paliers comme c’était le cas jusqu’à présent», détaille Thierry Hirtz, responsable de la cellule Qualité au sein de l’Ana. «Ce qui a bien évidemment un avantage économique pour les compagnies aériennes, mais réduit aussi les bruits pour les populations proches de l’aéroport, notamment pour la commune de Sandweiler.»
Offrir une bonne connectivité à l’économie et à la population en Europe et au-delà.
François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures
L’obtention de cette nouvelle certification, valable pour une durée de trois ans, s’inscrit dans ce que l’Ana présente comme «une étape» dans une démarche pensée «sur la durée». Puisqu’une deuxième certification, européenne cette fois-ci (eco-management and audit scheme – Emas), devrait être obtenue «d’ici la fin de l’année», selon le pronostic avancé par Thierry Hirtz. «La certification ISO est un socle, l’Emas nous permettra d’aller plus loin pour donner une patte verte à l’aéroport», précise-t-il.
Soutenue par François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, cette politique vise avant tout à permettre au Findel de garder une longueur d’avance face à la concurrence. Décrit en juin 2017 par l’actuel locataire du ministère de la place de l’Europe comme «un aéroport national de capacité régionale dont la mission est d’offrir une bonne connectivité à l’économie et à la population en Europe et au-delà», les autorités du Findel recourent donc au levier environnemental pour se différencier et conserver l’image de porte d’entrée du pays à la pointe. Ce que Thierry Hirtz appelle «utiliser de manière intelligente la marge de manœuvre dont nous disposons».
Cette orientation «verte» du Findel devrait donc être un nouvel argument de promotion à l’international, dans un contexte de croissance programmée de l’infrastructure aéroportuaire, destinée à se transformer au cours de la décennie à venir en «Airport City», ensemble de «haut standing» – comprenant notamment un business center et un hôtel –, qui doit utiliser l’ensemble des terrains encore disponibles. De quoi répondre à la demande des quatre millions de passagers annuels attendus d’ici l’horizon 2021 et les cinq millions annuels d’ici 2025.