Claude Strasser reste optimiste quant au développement de l’activité de Post Group. (Photo: Mike Zenari)

Claude Strasser reste optimiste quant au développement de l’activité de Post Group. (Photo: Mike Zenari)

Taux d’investissement bas, chute de l’activité courrier en raison de la digitalisation, suppression des revenus d’itinérance en téléphonie mobile: d’une année à l’autre, les obstacles qui se dressent sur la route de Post Luxembourg se ressemblent. Et chaque année, l’entreprise publique doit se battre pour présenter un bilan financier teinté de vert.

C’est le cas pour l’exercice 2016, dont le détail a été présenté ce mardi matin, dans le nouveau siège administratif du groupe flambant neuf, rue de Reims, lequel abrite désormais près de 800 personnes.

Le résultat net bondit

Avec un chiffre d’affaires net de 728,1 millions d’euros, Post a de quoi se montrer satisfait, la progression des revenus étant de 3,1% par rapport à l’exercice précédent (+22,1 millions d’euros).

Le plus gros de ce chiffre d’affaires est assuré par le métier télécoms (429,55 millions), en très léger repli (-1,3%) par rapport à 2015. Le métier postal, lui, bénéficie de l’effet «nouvelles tarifications» introduit fin 2015 et voit son revenu progresser à 142,81 millions (+16%), en dépit d’une baisse du volume des courriers de 5,8% que n’a pas compensée la progression de 13% des volumes des colis. Le métier finance, lui, a généré un chiffre d’affaires de 20,66 millions d’euros, en repli de 5,2%.

La profitabilité de l’entreprise requiert toujours une attention particulière.

Serge Allegrezza, président du conseil d’administration de Post Group

L’Ebitda, qui avait fléchi en 2015, est reparti à la hausse en 2016, avec un montant de 156 millions d’euros (+13,2 millions d’euros), soit une croissance de 9,3%. Plombé, en partie, par une charge fiscale exceptionnelle en 2015, le bénéfice net repart à la hausse avec un bond de plus de 88% à 23,04 millions d’euros.

«Même si les résultats du groupe se sont améliorés par rapport à ceux de l’exercice précédent, il n’empêche que la pérennisation de la profitabilité de l’entreprise requiert toujours une attention particulière», a rappelé le président du conseil d’administration de Post Serge Allegrezza.

J’envisage l’avenir avec un optimisme serein.

Claude Strasser, directeur général de Post Group

Entre l’indexation des salaires, intervenue au 1er janvier, mais aussi l’accord salarial signé dans la fonction publique et, enfin, l’abandon définitif du roaming – et des revenus associés –, Post s’attend déjà à un exercice 2017 difficile. «Le métier télécoms continue de souffrir d’une baisse des marges à tous les niveaux», a par ailleurs rappelé Claude Strasser, le directeur général du groupe.

Avec le recul du chiffre d’affaires dans des marchés aux marges traditionnellement élevées (notamment dans les télécoms) et une structure de coûts peu flexible (frais de personnel, croissance des amortissements consentis dans les programmes d’investissement…), Post tend donc le dos.

Le groupe mise néanmoins sur les effets bénéfiques de quelques grands chantiers en cours depuis quelques années: le partenariat avec Raiffeisen dans le métier finance («qui ne produira réellement des effets que dans quelques années», indique M. Strasser); la migration des activités télécoms vers des activités ICT au sens le plus large possible et celle des activités postales en activités logistiques; la restructuration du réseau d’agences (35 d’entre elles ayant été fermées en 2016)... «J’envisage l’avenir avec un optimisme serein», précise Claude Strasser.