L'annonce jeudi par Claude Strasser, directeur général de Post Luxembourg, de la suppression de dizaines de bureaux de poste répond au cahier des charges décidé en 2013. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

L'annonce jeudi par Claude Strasser, directeur général de Post Luxembourg, de la suppression de dizaines de bureaux de poste répond au cahier des charges décidé en 2013. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Ce jeudi, Post Luxembourg doit officialiser la fermeture de certains de ses bureaux. Selon nos confrères de RTL, 33 seraient ainsi concernés sur les 97 existant actuellement. Le conseil d'administration de Post se réunissait hier pour prendre une décision à ce sujet. Étienne Schneider, ministre de l'Économie et de tutelle du groupe s'entretiendra avec les députés ce matin en commission parlementaire sur la stratégie de Post.

Bien que spectaculaire, l'annonce d'une fermeture de cette ampleur n’est pas réellement une surprise au vu de la stratégie mise en œuvre depuis 2013 et la volonté du groupe public de se moderniser. Évoquant la nécessité de «faire évoluer nos métiers», Claude Strasser, directeur général de Post Luxembourg a ainsi appliqué une politique visant à la fois à mettre en place «un meilleur réseau» et à multiplier les services.

Dans le domaine du courrier, cœur de métier historique du groupe, cela passe par des missions étendues pour les facteurs. Les agents sont désormais habilités à effectuer aussi bien des retraits et versements de sommes journalières que de réexpédier des envois postaux. Autant de nouvelles attributions qui s’intègrent dans un marché en perte de vitesse, de l’ordre de 3 à 5% par an. La mise en place de nouveaux tarifs, mais aussi d’un partenariat avec Cactus, vise ce même objectif, qualifié par Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, de «repositionnement stratégique».

Réforme également en cours de l'activité bancaire

Post Luxembourg poursuit également ses investissements dans les infrastructures de télécommunication, de l’ordre de 200 millions d’euros par an. Objectif: étendre le réseau 4G sur les zones où existe un besoin, mais aussi développer d’autres services, notamment liés au cloud. Cette politique – qui se traduit par la signature d’alliances, comme avec SES afin de développer des solutions à l’échelle mondiale, ou par le lancement de nouvelles structures – vise à proposer «une offre de services qui soit dissociée de celles des constructeurs de devices», selon Pierre Zimmer, CIO de Post Luxembourg.

Enfin, le groupe mène en parallèle un troisième grand pôle de réformes, en lien avec son activité bancaire. Désormais présent au sein du capital de Raiffeisen grâce à un investissement de 30 millions d’euros, Post Luxembourg entend appliquer la même méthode que dans ses autres branches: continuer à gérer ses services financiers postaux (CCP), malgré des taux d’intérêt historiquement bas, mais aussi développer d’autres services. Ceux notamment en lien avec le portail client de la banque coopérative.

Dans sa grande réforme de la gouvernance, Post Luxembourg devait initialement voir son directeur général, ses directeurs généraux adjoints et ses directeurs passer du statut public à celui privé. Mais face «à une demande syndicale» et aux remarques du Conseil d’État, le projet de loi a été amendé pour éviter toute suspicion de privatisation en catimini du groupe public.