Portraits d’hommes et de femmes, à la tête de sociétés unipersonnelles ou de groupes internationaux. Tous ont un point commun: celui d’avoir, un jour, osé franchir le pas et laissé parler leur fibre entrepreneuriale pour se mettre à leur compte.
Philippe Ochem (directeur – Creplast) - Le plastique, c’est fantastique
Employé au début des années 2000 chez Onyx (groupe Veolia), Philippe Ochem, aujourd’hui âgé de 39 ans, a, au fil des années, ressenti l’envie de voler de ses propres ailes. Fort du constat d’un manque spécifique en matière de recyclage des matières plastiques, il créé Creplast fin 2006. «Ce n’est pas évident de monter sa propre société et si je n’avais pas été associé, je ne l’aurais jamais fait. On n’a pas vraiment été aidés sur le plan administratif. Mais dans ma tête, je m’étais fixé l’âge de 30 ans pour faire quelque chose par moi-même. Je n’ai eu que quelques années de retard, finalement.»
Avec le soutien financier, tout de même, du réseau Entreprendre Lorraine, la société prend place dans un bâtiment relais à Créhange où elle s’engage moralement à faire appel en priorité à des employés du secteur. «Nous pouvons, notamment, permettre à des jeunes sans qualification de remettre le pied à l’étrier», note M. Ochem. Creplast a également pu s’appuyer sur une partie des équipements d’une autre société créée un an plus tôt, Recylor, également active dans le domaine du recyclage des déchets, mais à plus large échelle. Du reste, en 2009, ces deux sociétés ont été regroupées au sein d’une même structure, Recywaste, puis ont procédé à l’acquisition d’une troisième société, Terrabilis. Ce nouveau groupe a notamment mis en place une bourse aux déchets, permettant aux industriels et institutionnels de valoriser des rebuts de production pour lesquels ils ne trouvent pas de solutions.
Les difficultés du démarrage semblent bien loin désormais, avec un chiffre d’affaires en constante progression.
Creplast (à Créhange)
Créée en 2006
Recyclage matières plastiques
3 employés (17 pour le groupe)
Chiffre d’affaires 2010: 1,6 million d’euros (groupe)
Marge 2010: 21% du chiffre d’affaires
www.creplast.fr; www.recywaste.eu
Denis Willemin (président du conseil d’administration – Ceste) - La qualité avant la quantité
Spécialiste du conseil à destination des collectivités locales et territoriales, Denis Willemin a créé Ceste (pour Conseils, Etudes et Suivis Technico-Economiques) en 1992. A travers sa société, il propose des conseils relatifs aux aménagements urbains, à la programmation d’équipements et d’aménagements publics, au montage des opérations et à leur conduite. «Nous avons la particularité d’être indépendants, avec un actionnariat composé de personnes individuelles, explique M. Willemin. Nous nous sommes fixé comme règle déontologique inflexible de n’intervenir qu’en qualité d’assistant à la maîtrise d’ouvrage.» Quand il a lancé son activité, il était le seul à proposer ce service aux collectivités. Au fil des années, Ceste les a accompagnées dans les évolutions du secteur de la construction et notamment en matière de développement durable. «Il importe de pouvoir répondre à tous leurs besoins, de les devancer. Nous avons toujours privilégié la qualité de nos services, la proximité et le contact avec les clients à la croissance du chiffre d’affaires», explique le conseiller en urbanisme.
Ceste, aujourd’hui, c’est une équipe de quatre personnes qui partagent les valeurs de son créateur, la qualité et l’indépendance. «Les évolutions et le développement de nos activités dépendent avant tout des attentes et des préoccupations de nos clients. Depuis quelques années, elles sont orientées vers l’environnement et la performance énergétique. Mais ce que je fais aujourd’hui est bien différent de mes activités il y a cinq ans. Et elles évolueront encore durant les cinq prochaines années.»
Ceste (à Retonfey et Norroy-le-Veneur)
Créée en 1992
Assistant en maîtrise d’ouvrage
4 employés
CA 2010: 250.000 euros
Résultat 2010: n. c.
www.ceste.fr
Bernadette Festor (gérante – Valo) - L’écologie industrielle
En mars 2000, Bernadette Festor, 57 ans, crée avec une associée Valo, une entreprise active dans le tri d’emballages ménagers et leur valorisation. «A la fin des années 90, une directive européenne annonçait de nouvelles obligations pour les collectivités en matière de traitement et de prévention des déchets, explique-t-elle. En Lorraine, il n’y avait pas de centre de tri d’emballages.» Face à ce constat, les deux femmes, actives dans le domaine de l’insertion et de la valorisation professionnelle pour adultes, stimulées par l’envie de devenir indépendantes, ont alors décidé de créer leur entreprise, autour d’un pilier social fort.
«Nous voulions travailler dans le développement durable, en permettant à des gens sans qualification de trouver du travail, de faire évoluer leurs compétences», explique Mme Festor. Aujourd’hui, l’entreprise compte 15 salariés permanents et 45 salariés en CDD d’insertion. A côté de sa première activité, l’entreprise a développé un service de nettoyage de bureaux et de chantiers. Récemment, elle s’est même lancée dans une troisième activité: la récupération de rebuts de bois et de fer pour leur donner une seconde vie à travers des accessoires de table, des luminaires, des objets insolites et détournés. Ces derniers ont récemment été exposés à Redange (Luxembourg). L’entreprise est d’ailleurs actuellement à la recherche d’un partenaire sur le Grand-Duché.
Valo (à Florange)
Créée en 2000
Tri et valorisation des déchets, nettoyage
60 employés
CA 2010: 1,7 million d’euros
Résultat 2010: 18.000 euros
www.valo.info
Lionel Cossin (directeur – C.Design) - Sans fausse note
Agé de 31 ans, Lionel Cossin est d’abord un homme de radio, actif au niveau de la programmation musicale. C’est au fil des rencontres et lors de discussions avec des commerçants et des commerciaux que lui est venue l’idée de développer une activité de création d’ambiance sonore pour les lieux d’accueil et de vente. «En diffusant les programmes proposés par des stations de radio dans leur magasin, les commerçants se plaignaient d’entendre souvent les mêmes morceaux et, parfois, d’être confrontés aux annonces commerciales de leurs concurrents», explique M. Cossin. A partir de catalogues musicaux sur lesquels elle a acquis les droits, son entreprise C.Design assure la programmation musicale de divers lieux et y intègre des annonces ou messages commerciaux personnalisés pour ses clients. «Au final, chacun peut avoir sa propre radio, n’importe quel petit commerce. Le service est vendu sous forme d’abonnement.»
L’entrepreneur reconnaît n’avoir rien inventé, la plupart des grandes chaînes commerciales ayant déjà développé leur propre ambiance musicale. La nouveauté réside dans le fait que, jusqu’alors, ce service n’avait pas été proposé à de plus petites structures. «Nous avons créé la société le 21 janvier 2009. Nous avons désormais une trentaine de clients sur Metz et Thionville. A côté de cela, en travaillant avec des installateurs dans le domaine de la téléphonie, nous développons des messages d’accueil et des musiques d’attente pour centraux téléphoniques», explique l’entrepreneur, soucieux de consolider financièrement son projet encore jeune, mais qui a, dans ses cartons, des idées pour de nouveaux services.
C.Design (à Yutz)
Créée en 2009
Ambiance sonore pour les lieux d’accueil et de vente
2 employés
CA 2010: 25.000 euros
Résultat 2010: 7.000 euros
www.agence-cdesign.com
Charles Coutier (directeur – Coutier Industrie) - Un savoir-faire fort
Coutier Industrie est une société familiale, créée en 1924 par Charles Coutier. Aujourd’hui, et depuis 1976, c’est un autre Charles, son petit-fils, qui est à la tête de l’entreprise spécialisée dans le développement de solutions sur mesure pour le secteur industriel, principalement l’industrie automobile. «Mais depuis quelques années, nous diversifions nos activités en développant, par exemple, des nouveautés en matière de mobilier urbain, ainsi que du mobilier et des accessoires vinicoles», explique Charles Coutier.
Agé de 60 ans, l’entrepreneur emploie un peu plus de 100 personnes, en veillant à maintenir une cohésion dans l’entreprise, à travers l’ensemble de son personnel. Jamais à court d’idées, il pense en permanence à de nouveaux produits. «Nous le faisons à partir de ce que nous savons faire de mieux, le savoir-faire industriel que nous avons pu développer au cours des années, le travail du métal. C’est au niveau de l’approche commerciale qu’il faut développer des idées. Cela nous permet de ne pas être dépendants d’un seul secteur», explique le patron, qui a connu le déclin de la sidérurgie, alors que l’entreprise en dépendait presque exclusivement.
«J’ai encore récemment déposé plusieurs brevets. Des investissements sont programmés, explique-t-il. Aujourd’hui, en Europe, notre plus-value reste cette intelligence que nous avons pour développée des produits, des services. A ce niveau, il y a encore beaucoup de potentiel qu’il importe, pour un chef d’entreprise, de pouvoir exploiter.»
Coutier Industrie (à Basse-Ham)
Créée en 1924, dirigée depuis 1976 par Charles Coutier
Etude, industrialisation de produits divers
100 employés
CA 2010: 6,5 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
www.coutier-industrie.com
Philippe Higelin (directeur général – Flash Europe International) - En toute urgence
Leader européen du transport urgent et du transport dédié, le groupe Flash s’appuie sur un réseau de 25 agences réparties à travers toute l’Europe et au Maghreb. «Cette année, nous allons nous étendre à la Russie et à la Turquie», confie Philippe Higelin, directeur général de l’entreprise qu’il a rejointe voici onze ans, d’abord en tant que directeur administratif et financier. «Notre métier, c’est le transport à enjeu. Nous ne sommes pas dans le transport express ‘next day’, nous garantissons un acheminement dans la journée.» Issu du secteur de
la banque et de la finance, M. Higelin a toujours eu la volonté de créer ou de développer une PME régionale. «En 2004, je suis devenu directeur général et j’ai eu l’opportunité de monter au capital de la société.» Aujourd’hui, à 46 ans, il en est l’actionnaire principal. Sa philosophie d’entrepreneur s’articule autour de la création de valeur: pour le client, pour les collaborateurs et pour l’actionnaire, dans l’intérêt de tous.
De challenger régional du transport, Flash Europe est devenu le leader européen dans son secteur. «Nous occupons un secteur de niche. Nous servons l’industrie, le monde de la santé ainsi que les banques et les assurances. Depuis mon arrivée, l’objectif a été de développer l’activité à l’international. Nous avons, grâce à un travail d’équipe, multiplié notre taille par dix. Notre rayon d’action va bientôt s’étendre de Saint-Pétersbourg à Casablanca et de Varsovie à Tunis.»
Flash Europe (à Metz)
Créée en 1981, reprise en 2004
Transport urgent et dédié
370 employés
CA 2010: 105 millions d’euros
Résultat 2010: 8% avant impôt
www.flash-europe.com
Pascal Ney (gérant – Dida Concept) - Bon pied, bon œil
En créant Dida Concept, Pascal Ney a fait de sa passion pour les sciences son métier. Après une thèse en optique, en 1999, l’idée lui vient de valoriser les recherches en optique sur lesquelles il a travaillé, en créant une entreprise. «A la suite de mon doctorat, il apparaissait difficile de trouver un emploi ou même un financement pour poursuivre nos recherches en laboratoire. Devenir mon propre patron et développer un business proche de mes activités était un pari risqué, mais intéressant», explique-t-il.
C’est ainsi qu’est née Dida Concept, un des premiers projets suivis par l’Incubateur Lorrain. La société développe des instruments scientifiques et techniques d’optique, des kits pédagogiques à destination de l’enseignement supérieur ou des acteurs de la recherche (universités, écoles d’ingénieurs... en France et à l’étranger). «Scientifique avant tout, je me suis ensuite formé à la gestion financière et juridique des entreprises», précise M. Ney.
En restant en contact étroit avec le monde scientifique, Dida Concept développe des kits originaux, intéressants et innovants, à un rythme de deux par an. L’atout de la société, aux dires de son dirigeant, demeure la matière grise: celle de ses trois employés qui développent de nouveaux concepts pédagogiques. La fabrication des kits, quant à elle, est sous-traitée. Pascal Ney, 42 ans, espère pouvoir étendre son business à la Grande Région, en se rapprochant de ses instances scientifiques, avec de nouveaux produits à proposer.
Dida Concept (à Auboué)
Créée en 2001
Concepteur, fabricant et distributeur de produits pédagogiques
3 employés
CA 2010: 650.000 euros
Résultat 2010: 30.000 euros
www.didaconcept.com
Ennio Falvo (gérant – Lorraine Métallurgie Services) - Ensemble, soudés…
Lorraine Métallurgie Services est une entreprise spécialisée dans la mécano-soudure. Elle a été fondée il y a sept ans par cinq anciens ouvriers travaillant pour le secteur sidérurgique, après qu’ils eurent perdu leur emploi. «Nous avons pris nos indemnités afin de constituer cette entreprise, louer un hall de 300 m2 et lancer l’activité», explique le gérant Ennio Falvo, âgé de 53 ans. Les cinq hommes ont poursuivi ce qu’ils savaient faire de mieux: la soudure. «Nous fabriquons et assemblons notamment des pièces pour le secteur agricole. Mais nous pouvons travailler sur toutes les pièces qui nous sont soumises en vue d’être assemblées», poursuit M. Falvo. Progressivement, l’activité s’est développée. «C’est notre savoir-faire qui a fait la différence, assure le patron. On ne regrette pas d’avoir fait ce choix. Même si les 35 heures, on ne connaît plus. On investit autrement dans notre profession. C’est un autre challenge, mais c’est plus exaltant.» Lorraine Métallurgie Services emploie 20 personnes. C’est la demande qui a fait progresser l’entreprise, laquelle a toujours veillé, autour des principes de qualité, de rigueur et de respect des délais, à répondre aux exigences de sa clientèle. «Tout en veillant à développer le capital humain au sein de l’entreprise, à développer les compétences de chacun, à former le personnel, pour qu’il partage les valeurs de ses dirigeants.»
Lorraine Métallurgie Services (à Hauconcourt)
Créée le 15 juin 2004
Services de mécanico-soudure
20 employés
CA 2010: 800.000 euros
Résultat 2010: - 6.000 euros
www.lorraine-metallurgie.com
Frédéric Jadot (gérant – Stratoxia) - L’innovation par l’humain
En 2001, Frédéric Jadot, aujourd’hui âgé de 38 ans, chercheur de formation, crée J2B Conseil, première société constitutive d’un groupe qui porte aujourd’hui son nom. Passionné par l’innovation, l’homme a développé une gamme complète de services pour accompagner les entreprises de toutes tailles dans leurs stratégies de management de l’innovation. «De manière générale, les entreprises pour lesquelles nous réalisions des recherches opérationnelles avaient besoin d’avancer vite et bien. L’idéal, dans ce cadre, est de pouvoir opérer des transferts de technologies innovantes dans les meilleures conditions, tout en tenant compte du contexte économique», explique Frédéric Jadot, qui a donc choisi de se placer en conseiller des dirigeants désirant innover.
Stratoxia, le nouveau nom de J2B Conseil, accompagne les clients pour optimiser leurs démarches de recherche et développement, en les aidant à identifier leurs besoins et à mettre en œuvre les solutions technologiques et marketing les plus adaptées aux potentiels des marchés. «En d’autres termes, permettre à nos clients de passer de l’idée à une offre capable de créer de la valeur», explique-t-il.
Le groupe qui porte le nom de son fondateur met aussi à la disposition de ses clients une équipe pluridisciplinaire répartie sur plusieurs entreprises: Creaxia (construction des partenariats stratégiques), Areact (éco-conception au niveau territorial, urbanistique et architectural) et Be One (communication et design).
Stratoxia - J2B (à Metz, Paris, Luxembourg)
Créée le 1er juillet 2001
Ingénierie, accompagnement pour la création de nouveaux espaces de marché
4 employés
CA 2010: 550.000 euros
Résultat 2010: 90.000 euros
www.stratoxia.com; www.groupefredericjadot.com
Loïc Chomel De Varagnes (président – ACMM) - Le choix d’entreprendre
C’est en 1986 qu’a été créé l’Atelier de Construction et de Maintenance de la Moselle (ACMM), entreprise qui assure un service à l’industrie lourde en matière de chaudronnerie et de maintenance. Loïc Chomel de Varagnes, qui en est aujourd’hui à la tête, a repris la structure en 2001. «Auparavant salarié, j’ai fait le choix de l’entrepreneuriat, explique-t-il. N’étant plus en phase avec la stratégie de mon précédent employeur, j’ai décidé de mettre mes compétences au service de ma propre entreprise.»
Agé à l’époque de 33 ans, cet ingénieur généraliste de formation avait donc cherché alors une entreprise à reprendre. L’opportunité de racheter ACMM s’est présentée. «Au cœur de la crise sidérurgique, il a fallu redynamiser cette structure, élever le niveau d’exigences en termes de qualité et de services, afin d’aller chercher des clients de plus en plus loin, y compris à l’international», poursuit-il.
En 2004, il acquiert Fabrication et Montage de Lorraine (FML), créée en 1980, «une entreprise complémentaire, dans le but de diversifier les activités». Aujourd’hui, FML travaille notamment pour le secteur nucléaire. M. Chomel de Varagnes emploie quelque 70 personnes et préside, par ailleurs, LorNtech, association d’une vingtaine d’entreprises complémentaires. «Cela en vue de proposer une offre globale à nos clients. Nous avons chacun des services de qualité à offrir. Mais souvent, le client cherche plusieurs compétences à la fois, explique-t-il. Ce n’est certainement pas en travaillant de manière isolée que l’on pourra continuer à avancer.»
ACCM et FML (à Hayange et Nilvange)
Créées en 1986 (ACMM) et 1980 (FML);
reprises en 2001 (ACMM) et 2004 (FML) Service chaudronnerie et maintenance pour industrie lourde
70 employés
CA 2010: 6 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
www.acmm.eu; www.fml-florange.com
Hervé Vuillaume (directeur – Espace Lumière) - Et la lumière fut…
Depuis dix ans, Hervé Vuillaume, dirigeant d’Espace Lumière, développe et commercialise des systèmes d’éclairage naturel, des puits de lumière pour intérieurs ou halls industriels. Depuis sa création, la société propose un produit phare du nom de Solatube. «En découvrant cette solution et son intérêt, je n’ai pas hésité une seconde. En trois minutes, j’ai pris la décision d’arrêter mes activités précédentes pour en assurer la commercialisation.»
Depuis peu, il a aussi développé un nouveau produit, «kit rénolumière», qui permet, «en utilisant la lumière naturelle, d’économiser entre 20 et 70% d’énergie, selon les besoins en chauffage et climatisation d’un bâtiment. Et cela répond aux normes du Code du travail, par la production d’un éclairage optimal et sain», explique M. Vuillaume, qui est, pour l’heure, son seul employé.
Agé de 49 ans, il travaille avec un réseau de revendeurs sur tout le Grand Est de la France, l’entreprise sous-traitant la production des produits. «Développer et proposer ces produits permet de créer de l’activité, au niveau de nos partenaires et producteurs, précise-t-il. Aujourd’hui, nous cherchons à étendre la commercialisation de ce nouveau produit, à travers de nouveaux partenaires, notamment au Grand-Duché.»
Espace Lumière (à Laquenexy)
Créée en 2001
Développement et commercialisation de systèmes de lumière naturelle
CA 2010: 380.000 euros
Résultat 2010: 12.000 euros
www.vendeur-deconomies.com
Jean-François Merens (gérant – Red Point) - Inventeur en série
Jean-François Merens n’est jamais à court d’idées. Inventeur plus qu’entrepreneur, il est en permanence à la recherche des solutions qui pourront faciliter le quotidien de chacun. «Je suis un autodidacte, précise-t-il. J’ai créé ma première entreprise, spécialisée dans l’assemblage des pièces métalliques et la soudure, alors que j’avais 24 ans. Personne n’aurait parié que cela pouvait fonctionner. Et, progressivement, j’ai prouvé le contraire.»
De défi en défi, il a accumulé un réel savoir-faire et acquis une réelle reconnaissance. Aujourd’hui, à travers son entreprise, Red Point, M. Merens met au point et développe de tout autres idées. Une des dernières en date, appelée Visio 50, est un système qui permet de mieux évaluer les distances de sécurité entre les véhicules. «Il n’est pas question de système électronique ou quoi que ce soit, mais d’un simple sticker de 10 cm de large et de 7 mm de haut, qui permet au conducteur de s’assurer que la voiture qui le précède est bien à 50 mètres de lui», explique l’entrepreneur aujourd’hui âgé de 56 ans.
Sa société a été créée à l’automne 2008 en vue de commercialiser ce produit, mais aussi un mur anti-feu qu’il a aussi mis au point. «Pour Visio 50, je cherche encore des partenaires pour commercialiser le produit. Je suis notamment en discussions avec l’Automobile Club de Luxembourg (ACL) en vue de le faire connaître et de démontrer son intérêt.»
Red Point (à Thionville)
Créée le 1er octobre 2008
Recherche et développement pour la sécurité automobile et la sécurité des personnes
1 employé
CA 2010: 12.000 euros
Résultat 2010: n. c.
Myriam Bouvier (gérante – Muzoothérapie) - L’animal au service de l’homme
Dans son domaine d’activité, Myriam Bouvier est une pionnière. Depuis le 1er mars 2009, à travers son projet Muzoothérapie, elle propose un service de thérapie par médiation animale. Avec Ulysse, son labrador, cette femme de 45 ans intervient auprès de personnes âgées en maison de retraite, dont certaines atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais aussi auprès d’adultes handicapés. «Le rôle du zoothérapeute est de créer un lien entre l’humain et l’animal, d’éveiller des réactions visant à maintenir ou à améliorer un potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif. L’animal favorise l’action, c’est un médiateur social», explique-t-elle.
En 2007, elle avait suivi un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat (Alexis) afin de préparer cette activité. «J’ai aussi suivi une formation de zoothérapeute à l’Institut Français de Zoothérapie. Puis je suis allée préparer mon chien chez Evergreen-éducation. C’est en 2008, par l’intermédiaire d’une couveuse d’entreprise, Pacelor, que j’ai débuté l’activité.»
Mme Bouvier a ensuite dû aller à la rencontre des maisons de retraite et des centres d’accompagnement pour jeunes adultes souffrant d’un handicap. «Rapidement, les résultats les ont confortés dans leur choix de nous faire confiance», assure-t-elle. Depuis quelques mois, pour accorder une retraite méritée à son premier compagnon, Myriam forme un second chien. Ce dernier lui permettra de pérenniser son activité pour quelques années.
Muzoothérapie (à Basse Ham)
Créée le 1er mars 2009
Thérapie par médiation animale
1 employé et 2 chiens
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
François Malassé (maraîcher – Les Jardins Vitrés) - Il ramène sa fraise
A La Maxe, François Malassé perpétue la tradition familiale qui veut que l’on soit maraîcher de père en fils… depuis 1752. Agé de 48 ans, il gère, avec son épouse, une exploitation de 12 ha, dont 30.000 m2 de serres chauffées. «Chaque année, nous produisons environ 1.500 tonnes de légumes et de fruits», explique le patron qui, depuis 18 mois, mise sur la vente directe aux particuliers afin de diversifier son activité. «Jusqu’alors, nous fournissions essentiellement la grande distribution. Maintenant, nous ouvrons quatre après-midi par semaine afin de proposer nos légumes frais à la clientèle privée, tout en élargissant notre offre à divers produits locaux et régionaux.»
A l’heure où le monde agricole cherche de nouvelles pistes destinées à créer de la valeur ajoutée, François Malassé tient à se distinguer. Pour cela, il mise sur les bonnes pratiques, qu’elles soient agricoles, sociales ou environnementales. «Nous veillons à produire des fruits et légumes en respectant le milieu et les ressources naturelles et ce, pour assurer leur qualité. Nous avons d’ailleurs obtenu la certification européenne ‘Global Gap’.»
Dans cet esprit, la fraise, moins énergivore que d’autres productions, occupe désormais une large place dans les serres de la société pour laquelle les économies d’énergie et le respect de l’environnement sont devenus des priorités.
Les Jardins Vitrés (à La Maxe)
Créée en 1994
Production maraîchère
20 employés (30 en haute saison)
CA 2010: 1,5 million d’euros
Résultat 2010: 35.000 euros
www.producteur-legumes-metz.com
François Hissler (gérant – IMC-Consulting) - Stratégie de l’innovation
Spécialisé dans le conseil en stratégie et en innovation pour les PME, notamment en matière de sous-traitance, François Hissler a créé IMC-Consulting en 2003 après 25 ans d’ancienneté dans l’industrie. «J’accompagne des entreprises sur le chemin de la croissance. En interne, cela passe essentiellement par l’innovation, que ce soit en se dirigeant vers de nouveaux marchés, à l’exportation, ou en créant de nouveaux produits ou services. Pour certaines, les alliances et le travail en réseau au sein de clusters sont également une piste à développer.»
Spécialisé dans l’ingénierie et le montage de dossiers liés aux programmes européens, M. Hissler y voit un formidable moteur de développement pour bon nombre de sociétés. «Pourtant, les entreprises lorraines ou luxembourgeoises utilisent très peu ce levier, souvent parce que la démarche s’avère complexe. Je travaille essentiellement sur des programmes européens liés à la Grande Région. J’ai notamment des contacts réguliers avec Luxinnovation ou le CRP Henri Tudor.»
S’il travaille seul, M. Hissler peut compter sur un large réseau. Administrateur du réseau Entreprendre en Lorraine Nord (ELN, voir aussi en page 85), il est aussi membre d’Inno8, un think tank sur l’innovation en Lorraine. Composé d’experts reconnus pour leurs compétences diverses, ce groupe, véritable laboratoire d’idées, travaille à l’émergence de concepts originaux et novateurs.
IMC-Consulting (à Bettelainville)
Créée en 2003
Conseil en stratégie et innovation pour PME
1 employé
CA 2010: 120.000 euros
Résultat 2010: n. c.
Jacques Wetzel (PDG – Wetzel Equipelec) - Réseaux électriques et humains
Entreprise d’électricité générale, Wetzel Equipelec est spécialisée dans les marchés tertiaires, l’électrification de bâtiments commerciaux, résidentiels ou de sites industriels, ainsi que dans l’installation de systèmes basse tension. A la tête de la société, on retrouve Jacques Wetzel, 59 ans. L’homme a repris les rênes de l’entreprise familiale en 1979, avec une volonté de développer l’activité.
Entrepreneur dans l’âme, il estime que les PME doivent travailler en réseau pour contrer les grands groupes. «C’est la raison de mon engagement syndical professionnel», explique cet ancien président du syndicat de Moselle des entrepreneurs électriciens, président de l’association Saar-Lor-Lux des électriciens et enfin président de l’AIE, Association Internationale des Electriciens. «Actuellement, je suis aussi le président en exercice de Consuel, qui est le comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité pour la France et les départements d’outre-mer.»
Informatisée depuis 1981, Wetzel Equipelec suit avec beaucoup d’attention les avancées technologiques pour proposer à ses clients les dernières innovations, notamment en matière de domotique ainsi que dans le domaine des énergies renouvelables.
Wetzel Equipelec (à Metz)
Créée en 1905, reprise en 1979
Entreprise générale d’électricité
17 employés
CA 2010: 2 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
Jean-Philippe Hubsch (gérant – Assurances-Conseils) - Premier courtier lorrain
49e courtier du marché français et premier courtier lorrain indépendant, Assurances-Conseils rayonne bien au-delà de sa région. «Nous gérons de grands comptes à travers toute la France, explique Jean-Philippe Hubsch, 49 ans. Un exemple, nous avons réalisé tout le montage d’assurances lors de la réouverture du palace parisien Royal Monceau.»
S’il a pris la tête du cabinet créé par son grand-père en 1930, l’entrepreneur a surtout œuvré à son développement. Agent général du groupe Allianz à Metz et Thionville, M. Hubsch a lancé l’activité de courtage Assurances-Conseils en 1996 sur le territoire français avant de l’étendre au Grand-Duché en 2005.
«Au départ, nous travaillions en libre prestation de services afin d’accompagner certains de nos clients actifs au Luxembourg. La volonté a immédiatement été de s’impliquer de manière forte et durable.» En 2007, Assurances-Conseils a aussi ouvert un bureau de représentation à Paris dans le but d’assurer cette assise nationale qui fait la fierté de Jean-Philippe Hubsch.
Gros travailleur, l’assureur a vu sa vie professionnelle révolutionnée par la mise en service du TGV Est. Aujourd’hui, il transite continuellement entre Thionville, Paris et Luxembourg. Assureur de l’ensemble du patrimoine de Batigère et de la Foncière des régions, deux sociétés d’envergure européenne installées à Metz, il figure aussi parmi les spécialistes nationaux de certains marchés de niche liés à l’immobilier.
Assurances-Conseils (à Thionville)
Créée en 1996
Société de courtage
25 employés
CA 2010: 4,5 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
www.assurances-conseils.fr
Grégory Bouadroune (associé – Alterval) - La transmission du savoir
«S’il est presque naturel de transmettre ses connaissances et son savoir-faire, en pratique, la démarche n’est pas toujours aisée.» Partant de ce constat, Grégory Bouadroune a décidé de fonder Alterval avec son associé Gilbert Morlet. Grâce à leurs expériences diverses, d’abord au sein d’un organisme de formation puis d’un cabinet de conseil, les deux hommes ont voulu bousculer les mentalités et travailler sur un projet innovant: la transmission de compétences au sein de l’entreprise. «Notre volonté de départ, qui a mûri au sein de l’Incubateur Lorrain, a été de monter un projet qui devait permettre aux jeunes de s’intégrer plus facilement et aux seniors de rester dans l’entreprise. Il s’inspire du mentorat tel qu’il se pratique notamment au Canada.»
Grâce à l’action d’Alterval, les plus anciens accompagnent les plus jeunes et trouvent une nouvelle utilité. Grand avantage, l’entreprise capitalise sur sa propre richesse et garde une trace écrite du savoir et du savoir-faire développés en interne par ses collaborateurs. Aujourd’hui, les deux associés travaillent dans plus de dix secteurs d’activité, en France mais aussi au Luxembourg. «Notre implantation locale s’est faite en association avec Perspective 45 asbl, association d’entrepreneurs luxembourgeois militant pour l’emploi des seniors pour lequel nous avons développé l’activité de mentoring.» Une action du reste récompensée lors du Grand Prix paperJam Ressources Humaines en 2010.
Alterval (à Montigny-les-Metz)
Créée en 2006
Transmission des connaissances
3 employés
CA 2010: 150.000 euros
Résultat 2010: 30.000 euros
www.alterval.fr
Pascal Riff (gérant – Territoires Durables-Conseil)- Urbanisme durable
Paysagiste-urbaniste, Pascal Riff, 37 ans, a créé Territoires Durables-Conseil afin de mettre en pratique ses convictions environnementales sur le territoire de sa Lorraine natale. «Issu de cette terre de sidérurgie, j’ai l’ambition de participer à sa mutation vers un urbanisme qualitatif et un cadre de vie environnemental», explique cet ancien chef de projet dans une société d’urbanisme au Luxembourg.
Sa philosophie? Partir du principe que l’imagination est une ressource inépuisable qui doit permettre de trouver chaque jour de nouvelles innovations nécessaires pour tendre vers le développement durable. L’an dernier, le bureau, dont l’ambition est de s’imposer comme un fer de lance de l’urbanisme environnemental, a notamment travaillé sur le projet «Porte de Belval» dans le cadre de l’éco-agglomération transfrontalière Alzette-Belval.
En recherche constante d’innovation, la société a développé un nouvel outil d’aide à la décision des élus et techniciens grâce à la modélisation 4D des territoires. «Je pense que notre service représente une véritable nouveauté en Lorraine et nous espérons pouvoir intéresser le Luxembourg, notamment la Direction de l’Aménagement général du territoire et de l’Urbanisme, les groupements de communes ou le Fonds du Kirchberg.»
Pascal Riff souhaite également mettre à profit son expérience en matière de réalisations innovantes et qualitatives, telles que le Jardin de l’Alchimie et le Jardin des Energies à Uckange, pour renforcer ses contacts avec des cabinets d’architectes et d’urbanisme luxembourgeois.
Territoires Durables-Conseil (à Hayange)
Créée en septembre 2008
Stratégie territoriale, urbanisme environnemental, paysage
4 employés
CA 2010: 110.000 euros
Résultat 2010: n. c.
ww.jardin-alchimie.com
Michel Gitzhofer (PDG – Eurogranulats) - De l’extraction à la décharge
Ingénieur des mines, Michel Gitzhofer avait 40 ans, en 1996, lorsqu’il a décidé de prendre son destin en main. «J’occupais le poste de directeur régional pour un grand groupe et à l’heure où on me proposait de rejoindre Paris, j’ai décidé de voler de mes propres ailes, résume le PDG. Eurogranulats était alors une filiale du groupe que j’avais créée avec un associé allemand. J’ai pu racheter mon bébé. Je connaissais le potentiel de l’entité.»
Quinze ans plus tard, Eurogranulats a bien grandi. En partant de l’activité initiale (l’exploitation de carrières de granulats naturels), M. Gitzhofer a tenu à étendre son rayon d’action en investissant dans le recyclage de granulats sidérurgiques et en se spécialisant dans la conception et l’exploitation d’installations de stockage de déchets inertes (ISDI). «Nous sommes la première entreprise française certifiée ISO 14001 dans ce domaine», se félicite le PDG.
A ses yeux, la principale richesse de l’entreprise se trouve dans les hommes qui la composent. Mais son autre point fort réside assurément dans l’innovation. «Nous avons investi dans un laboratoire très performant et dans un service environnement à la pointe du progrès», confie encore M. Gitzhofer, pour qui les réseaux sont à la source de la croissance. D’abord en interne, en développant des activités complémentaires au sein d’un groupe solide, mais aussi en externe, en nouant des partenariats avec d’autres acteurs lorrains, allemands et luxembourgeois.
Eurogranulats (à Hauconcourt)
Créée en 1991, rachetée en 1996
Exploitation de carrières, recyclage de granulats sidérurgiques, installations de stockage de déchets inertes
100 employés
CA 2010: 8,6 millions d’euros
Résultat 2010: 700.000 euros
www.eurogranulats.fr
Philippe Chapon (gérant – Chambre cinquante-sept) - Déco et curiosités
C’est dans les murs d’une ancienne mercerie, au cœur de Metz, que Philippe Chapon, 49 ans, a installé la boutique de ses rêves. Sobrement baptisé Chambre cinquante-sept, en référence à l’adresse du lieu, l’endroit abrite une sélection atypique de mobilier industriel et d’objets de curiosité.
«Dès le départ, je voulais créer un endroit singulier et pas une énième boutique de décoration qui ne me ressemblerait pas», confie-t-il. Fasciné par l’esthétisme brut des années 1930 à 1950, Philippe Chapon y présente une gamme de meubles de métier, de céramiques, de verreries et autres objets détournés, chinés au gré de ses voyages et de ses découvertes. «Chaque pièce ramenée a une histoire et c’est ce que les gens recherchent aujourd’hui.»
Dès l’ouverture, en septembre 2009, le concept a conquis de nombreux amateurs qui viennent désormais de toute la France, mais aussi de Belgique et du Luxembourg, pour s’imprégner de ce lieu unique et découvrir les mille et un trésors stockés dans ses murs. «Au départ, je n’ai pas cherché à savoir si mon idée allait plaire, mais je suis agréablement surpris», reconnaît M. Chapon qui ouvrira début mai une deuxième boutique… à Nice. Une nouvelle démarche atypique, à l’image du personnage qui, dans une première vie, a notamment été directeur de la promotion commerciale chez BMG Sony France.
Chambre cinquante-sept (à Metz)
Créée le 12 septembre 2009
Boutique de décoration et de curiosités
1 employé
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
Stéphanie Heller (dirigeante – Chofico) - Entrepreneuriat et chocolat
C’est aux côtés de sa maman, gérante de magasin de pralines, que Stéphanie Heller s’est découvert une passion pour l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, elle est à la tête de deux magasins franchisés Jeff de Bruges à Thionville. «Après des études en philosophie économique, j’ai découvert l’univers stimulant du commerce, des sources de satisfaction personnelle auprès d’une enseigne dynamique. J’ai rapidement repris un des deux magasins tenus par ma maman à mon compte, puis le deuxième», explique-t-elle.
Avec dynamisme, depuis 1998, elle prend part activement aux projets commerciaux de sa ville et de sa franchise. «Je souhaite m’intéresser au monde du commerce en général. Je me sens plus entrepreneuse que commerçante, avec cette volonté de toujours faire mieux, d’aller plus loin», explique-t-elle. Aujourd’hui, l’entrepreneuse emploie quatre personnes dans son magasin au niveau du centre commercial, deux autres au niveau du centre-ville. Ils sont deux de plus en période de fêtes, pour assurer notamment un service de vente extérieure orienté vers les entreprises.
A côté des ses deux magasins, Stéphanie Heller a ouvert Badaboom, une structure de 800 m2 composée de jeux pour enfants sur plusieurs niveaux. Là, ils sont 17, pour sept équivalents temps plein. Par ailleurs, Stéphanie Heller est administratrice à la Fédération Française de la Franchise et présidente du conseil consultatif des franchises Jeff de Bruges. Et pour l’avenir? «Pourquoi pas un troisième magasin», répond-elle…
Chofico (à Thionville)
Créée en 1998
Commerce de pralines
6 employés sur les deux magasins
CA 2010: 1,25 million d’euros
Résultat 2010: 100.000 euros
Pascal Schuster (président – Groupe Thépault) - Transport haute tension
Fondé en 1967 à Metz, le Groupe Thépault est, depuis 1996, une entité du groupe allemand SAG. «Aujourd’hui, le groupe est composé de trois sociétés: SAG Thépault, Thépault Réseaux et STT-Francomat», explique Pascal Schuster, le président. Les métiers du groupe sont tournés vers la conception et la construction d’infrastructures de transport et de distribution d’électricité et de réseaux de télécommunication.
Principalement actif sur le marché français, le Groupe Thépault s’inscrit comme un fournisseur de solutions globales pour l’industrie, les énergies renouvelables et l’aménagement du territoire.
Agé de 41 ans et formé à l’institut polytechnique de Grenoble, Pascal Schuster a commencé sa carrière en Afrique avant de revenir au pays, d’abord chez Saur France puis Veolia, à Metz. «J’ai été recruté en 2008 pour prendre la direction commerciale du Groupe Thépault.
Six mois plus tard, j’en ai pris la présidence, explique l’homme qui aime se projeter dans l’avenir. Un chef d’entreprise doit avoir une vision de ce que peut devenir sa société. Comment celle-ci peut évoluer, en fonction du contexte, de la clientèle, du marché existant ou à créer.»
Depuis son arrivée à la tête du Groupe Thépault, Pascal Schuster a travaillé au renforcement de la cohésion interne de l’ensemble. «Dans le respect des valeurs de chacun, j’essaie de mener une véritable politique de groupe. Par le jeu des relations transversales, on peut développer une offre commune et répondre à des projets plus larges.»
Groupe Thépault (à Jouy aux Arches)
Créé en 1967; repris en 2008
Conception-installation de réseaux électriques et de télécommunication
300 employés
CA 2010: 42 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
Vincent Schneider (gérant – Lorachats) - Objectif fidélité
Primée en février dernier, lors du concours des créateurs et repreneurs d’entreprise en Lorraine, avec le prix de l’entrepreneuriat social, Lorachats est un groupement spécialisé dans les achats qui propose des produits et prestations destinés à l’ensemble des salariés. «Notre métier est de négocier des tarifs préférentiels pour nos adhérents, auprès de partenaires de qualité et dans de nombreux domaines de la vie courante, explique son dirigeant, Vincent Schneider. L’idée première était de mettre à disposition des entreprises de moins de 50 salariés, qui n’ont pas de comité d’entreprise, une formule d’adhésion leur permettant de proposer quelques avantages à leur personnel.»
Fondée en janvier 2010, avec trois associés, Lorachats a pour objectif d’être un outil de motivation et de fidélisation des salariés des PME. L’atout de la société est de bénéficier d’offres nationales, mais aussi d’un service de proximité avec des offres ciblées chez des partenaires locaux. Elle dispose aujourd’hui d’une palette de 60.000 produits et services. Les clients ou adhérents de Lorachats sont les PME, TPE, indépendants ou commerçants mais aussi comités d’entreprise, associations professionnelles, voire amicales ou encore des collectivités locales. Vincent Schneider, 47 ans, travaille avec trois personnes, dont deux apprentis. Pour 2011, l’entrepreneur souhaite poursuivre le développement de sa structure, à travers notamment une campagne de plus grande envergure sur l’axe Metz-Thionville. Objectif visé: 5.000 adhérents d’ici la fin de l’année.
Lorachats (à Faulquemont)
Créée en 2010
Centrale d’achats, outil de motivation et de fidélisation des salariés des PME
4 employés
CA 2010: 80.000 euros
Résultat 2010: n. c.
Frédéric Schmit (PDG – Groupe F. Schmit) - La tortue lorraine
Lorsqu’on lui demande comment vont les affaires dans ce contexte difficile, Frédéric Schmit, CEO du groupe éponyme, répond: «Nous avons connu trois républiques, deux guerres mondiales et une bonne vingtaine de crises économiques. Notre politique rappelle un peu la tortue. Quand ça va, on avance doucement, mais sûrement. Et quand ça ne va pas, on rentre la tête et les pattes.»
Frédéric, 58 ans, est le quatrième d’une lignée de Schmit à la tête de la quincaillerie familiale créée en 1872. Son fils, Nicolas, sera certainement le cinquième. Il dirige actuellement l’agence Mobi-dif, spécialisée dans le mobilier de bureau et d’atelier. Le groupe Schmit vend également des produits techniques et des fournitures industrielles via sa branche «industrie», mais le business historique, c’est «la Saica». La Société d’Approvisionnement pour l’Industrie, le Commerce et l’Artisanat a fait la renommée de la boîte familiale dans la région.
D’ailleurs, la clientèle est principalement originaire du pays des Trois frontières et l’entrepreneur ne nourrit pas d’ambitions démesurées pour le groupe, mais prévoit «d’adapter la structure en fonction de la conjoncture». «Nous avons toujours l’âme de quincailler, mais pouvons développer de nouvelles technologies», poursuit-il.
Cette âme se transmet par filiation. La famille occupe une place primordiale dans la gestion de l’entreprise, mais aussi au dehors, notamment par la passion du sport automobile. L’équipage familial, sous les couleurs luxembourgeoises du team Duwo, a d’ailleurs remporté les 24 heures de Dubaï dans sa catégorie.
Groupe F. Schmit (à Thionville)
Créé en 1872
Quincaillerie pour professionnels
100 employés
CA 2010: 20 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
www.schmit-industrie.fr
Anne Pedon-Flesch (directrice – Pedon Environnement & Milieux Aquatiques) - Comme un poisson dans l’eau
Franco-Luxembourgeoise de 49 ans, née à Mont-Saint-Martin, Anne Pedon-Flesch a baigné très tôt dans l’environnement aquatique. «J’ai toujours été attirée par l’environnement en général et par l’eau en particulier. Petite, déjà, j’allais à la pêche avec mon père», explique-t-elle.
C’est donc en toute logique qu’à la suite de son doctorat en hydrobiologie, elle a choisi de privilégier la création de sa propre société plutôt que de poursuivre sur la voie universitaire. «Le challenge de devenir chef d’entreprise était plus excitant.» Ainsi est née une première société, en 1997, avec une associée, puis, dix ans plus tard, en solo, Pedon Environnement & Milieux Aquatiques. Avec, comme fil conducteur, la même activité: l’évaluation de la qualité de l’eau par le biais de la faune aquatique et, plus généralement, la réflexion sur les protocoles et méthodologies à mettre en place dans la problématique de la gestion de l’eau. La société est restée à taille très humaine, avec deux ingénieurs hydrobiologistes qui travaillent à ses côtés. Parmi ses missions très pointues: le suivi scientifique hydrobiologique de la Moselle et du lac de la centrale de Cattenom, ou encore l’étude d’impact sur l’environnement aquatique de la mise en place d’infrastructures routières ou ferroviaires. Mais elle peut aussi traiter des dossiers plus «petits», y compris auprès de particuliers désireux de connaître, par exemple, la composition biologique d’un étang. «Nous aidons aussi à la réflexion et à la remise aux normes de certaines infrastructures dans le cadre de l’objectif de ‘bon état écologique’ des cours d’eau d’ici à 2015.» Mme Pedon-Flesch est, entre autres, expert judiciaire à la cour d’appel de Metz, et membre du bureau et du conseil d’administration du pôle de compétitivité Eau Alsace Lorraine Hydreos. Elle préside aussi, depuis juillet 2010, le réseau ELN (voir page 82).
Pedon Environnement & Milieux Aquatiques (à Metz)
Créée en 1997
Protocoles et méthodologies pour la gestion de l’eau
3 employés
CA 2010: n. c. Résultat 2010: n. c.
www.pedon-environnement.com
Isabelle Denisi-Russo (gérante – IDeco-LaFée) - Maman et décoratrice
La décoration constitue un secteur d’activité ne requérant que peu d’investissement, mais dont on peut dégager une marge satisfaisante si le service presté est de qualité. L’activité présente, par sa nature, d’autres avantages… «Mompreneur» et auto-entrepreneur, les deux statuts, aux valeurs juridiques bien inégales, offrent à Isabelle Denisi-Russo, décoratrice junior, la possibilité de vivre de sa passion tout en gardant un emploi du temps respectueux des impératifs familiaux. En 2009, elle décide de se mettre à son compte et d’exploiter sa polyvalence en arts décoratifs. Elle se met alors à la disposition des entreprises et des particuliers pour assurer un service traditionnel de décoration intérieure et extérieure, ainsi que des prestations plus originales (événementiel, «home staging»), c’est à dire le conditionnement du domicile avant sa mise en vente. «Mon but est de réaliser une décoration qui ressemble au client», confesse l’entrepreneuse d’Audun-le-Roman, emplacement stratégique entre les marchés français, luxembourgeois et belge. IDeco-LaFée n’emploie pour l’heure qu’une seule personne, mais pourrait devenir une micro-entreprise, et donc changer de statut, avec la création d’un emploi supplémentaire pour «développer l’activité, notamment au Grand-Duché où la demande et les modes de vie ne sont pas les mêmes qu’en France».
IDeco-LaFée (à Audun-le-Roman)
Créée en 2009
Décoration et peinture
1 employée
CA 2010: 15.000 euros
Résultat 2010: n. c.
www.ideco-lafee.fr
Stéphane Lehning (président – Laboratoires Lehning) - Entrepreneur du durable
Voilà un entrepreneur qui a le vent dans le dos et, surtout, qui sait l’exploiter. Alors que l’industrie pharmaceutique souffre d’un discrédit suite, notamment, à l’affaire Médiator, Stéphane Lehning, et les laboratoires du même nom, surfent sur la tendance du retour au naturel, du «made in EU» et de la protection de l’environnement.
Le petit-fils du créateur de l’entreprise explique: «Nous vendons des médicaments (en pharmacie, ndlr.) intégralement produits, en France, à base de plantes et de minéraux.» Les laboratoires se sont développés autour de médicaments phares comme le L52, une solution créée dans les années 1930 au cœur de la crise de la grippe espagnole, le L72 pour résoudre les troubles du sommeil ou le Climaxol contre les lourdeurs des jambes.
La société présente néanmoins un autre visage depuis que l’aïeul a cédé la main. Elle compte dorénavant 285 employés et vend ses produits sur quasiment tous les continents. «Nous ne sommes plus dans une logique de gestion paternaliste, mais avons décidé d’un cap stratégique en remettant nos modes de fonctionnement à jour.»
Le marché luxembourgeois fait bien sûr partie intégrante de cette stratégie. Mais pas de révolution à prévoir. Les Laboratoires Lehning y travaillent depuis 1979 et entretiennent un partenariat solide avec le Comptoir pharmaceutique luxembourgeois qui distribue les produits dans les officines et travaille au marketing local.
Laboratoires Lehning (à Sainte-Barbe)
Créés en 1935
Médicaments à base de plantes et de minéraux
285 employés
CA 2010: 22 millions d’euros
Résultat 2010: 2,3 millions d’euros
www.lehning.com
Hervé Obed (PDG – ProConsultant Informatique) - Les progiciels du terroir
En janvier 2011, la société ProConsultant Informatique ouvrait une agence à Atlanta, aux Etats-Unis. Une manière de se mettre à portée de tir des fournisseurs de contenu média que la société lorraine sert ou envisage de servir. Pour conquérir de nouveaux marchés, le fondateur de l’entreprise, Hervé Obed, s’appuie sur ses deux alliées, Cindy et Louise, deux progiciels édités par la société afin de gérer les systèmes d’information des chaînes de télévision et de groupes média.
Avec 35 employés, des locaux à Metz et à Atlanta, l’entrepreneur juge que la société qu’il a créée en 1997 «arrive à maturité». Avec 75% du chiffre d’affaires dépendant de l’international, elle connaît une croissance annuelle moyenne de 10% et investit, exclusivement en ressources propres, 23% de ses revenus dans la recherche. C’est une règle que s’est fixée le CEO. Mais la réussite n’allait pas de soi. En implantant son siège à Metz, M. Obed ne choisissait certainement pas la facilité. «Il était certainement plus facile de s’installer à Sofia Antipolis ou Montpellier», dit-il. Mais l’entrepreneur était «attaché à la terre lorraine et c’est depuis là qu’il a développé ses activités». Le labeur a donc payé et le travail du chef d’entreprise est aujourd’hui reconnu internationalement. M. Obed est conseiller du Commerce extérieur de la France et il œuvre au développement de sa région comme président de l’Institut Lorrain de Participation, un fonds investissant dans des entreprises locales. En fait, le PDG de 48 ans a presque une vision idéologisée de l’entrepreneuriat. Selon lui, se laisser aspirer par les flux migratoires professionnels peut créer «des déséquilibres» à moyen terme. «Il est important d’avoir des racines profondes quand on veut aller loin», dit-il.
ProConsultant Informatique (à Metz)
Créée en 1997
Progiciels pour sociétés des médias
35 employés
CA 2010: 5,1 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
www.proconsultant.net
Christophe Martin (gérant – Sensatys) - Au chevet des aînés
Les évolutions démographiques, comme celles des finances publiques, suscitent les vocations entrepreneuriales. Alors que le baby business tient le haut de l’affiche, l’économie du grand âge, si elle n’attire certes pas les lumières des projecteurs, ne doit pas faire figure de parent pauvre des développements commerciaux. Elle offre aux personnes âgées plus d’autonomie et aux politiques quelques économies en repoussant les prises en charge en maisons médicalisées.
Encore faut-il apporter des solutions de commercialisation. Christophe Martin s’est saisi de cette problématique et a créé, début 2010, la société Sensatys: «Notre métier se développe. La commercialisation des solutions (logicielles ou matérielles) apportant une réponse à la perte d’autonomie et au bien-être des seniors constitue un élément majeur.» Toute jeune et ne comptant pour l’instant qu’un seul employé et patron, la société se borne à une activité de conseil, jouant le rôle d’interface entre les créateurs de la gérontechnologie et les clients via, souvent, des établissements de santé, des collectivités ou des associations.
Christophe Martin n’arrivera certainement pas à accompagner le papy boom de la Grande Région seul. Pour l’heure, l’entrepreneur ne vise la rentabilité qu’à moyen terme, car 2012 marquera, selon l’intéressé, «la commercialisation massive de solutions gérontechnologiques. 2011 sera l’année de vérité», poursuit-il. Le succès passera peut-être par le Luxembourg? Sensatys s’y présentera, au salon Medetel, qui se tiendra le 7 avril.
Sensatys (à Metz)
Créée en 2010
Intégrateur de solutions technologiques pour personnes âgées
1 employé
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
www.sensatys.com
Alexis Chaudron (gérant – Almi Concept) - Un homme pressé
Si le nom d’Almi Concept n’est guère évocateur, celui de Torti’as l’est bien davantage. Le premier ne désigne en fait que la société gérante du restaurant aux inspirations mexicaines ouvert dans la zone commerciale de Semécourt l’été dernier. Le créateur de la marque Torti’as, Alexis Chaudron, de nature ambitieuse, espère que cette ouverture constitue la première d’une longue série. «Nous envisageons de développer le concept et son enseigne.» L’expansion du projet se base sur un business plan bien établi et une offre de services «plus rapide qu’un restaurant et plus saine qu’un fast-food».
Ce concept de «fast casual» arrive des Etats-Unis et M. Chaudron le sert à la sauce mexicaine en surfant sur sa perception des tendances: «Le public est de plus en plus ouvert à des goûts différents, des saveurs plus marquées. De plus, la cuisine mexicaine, bien réalisée, se compose de salades et autres légumes frais.» Le Luxembourg tient une place de choix dans la stratégie de l’entrepreneur, et pas seulement parce que ses principaux fournisseurs en sont originaires: «Pour nos prochaines implantations, nous pensons sérieusement nous installer au Grand-Duché. Des promotions internes vont permettre de s’entourer de nouveaux managers pour cela.» Pour l’heure, la société ne compte que quatre employés, mais des recrutements devraient avoir lieu courant 2011. Une chose est sûre: l’entrepreneur regarde loin devant et veut aller vite.
Almi Concept (à Fèves)
Créée en 2010
Restauration «fast casual»
4 employés
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
www.tortias.fr
Sylvie Hemmert et Fabrice Reinhardt (gérants – CLIM Toutes Saisons) - Au secours de la facture énergétique
Si les préoccupations environnementales tiennent une place importante dans le débat politique, elles doivent également dégager un potentiel économique. C’est ce qu’ont pensé Sylvie Hemmert et Fabrice Reinhardt avant de créer en 2008 Climts (Compagnie Lorraine Innovation Maîtrisée Toutes Saisons), qui propose la réalisation de bilans thermiques, ainsi que l’installation de chauffage et de climatisation. Après des chemins professionnels distincts, les conjoints ont finalement décidé de s’allier pour bâtir un projet durable. «Il existe une excellente complémentarité entre nous», nous confie l’entrepreneuse de 48 ans. Après 30 années passées dans la vente, elle a suivi une formation de gestion d’entreprise, pour partie au Luxembourg. A 51 ans, son conjoint porte, lui, le bagage technique, également passé par le Grand-Duché, à la Soclair plus précisément. Il a dans ce cadre participé à de nombreux chantiers, pour ArcelorMittal ou l’ambassade des Etats-Unis notamment.
Paradoxalement, et alors que la société aimerait proposer ses services sur le territoire luxembourgeois où, selon sa gérante, «les particuliers comprennent davantage les besoins» en équipements thermiques respectueux de l’environnement et de la facture énergétique, les autorités locales ne l’entendent pas de cette oreille. L’intéressée, qui a multiplié les courriers pour débloquer cet imbroglio administratif, regrette ce «protectorat» qui ne dit pas son nom: «Il s’agirait d’un secteur dit ‘à risque’ et il faut à une entreprise six ans d’activité pour exercer au Luxembourg.» Trop long pour la jeune entreprise. Le couple se contente donc d’une croissance de ses ventes en France. La société, profitant de l’effervescence du marché des pompes à chaleur, a triplé son chiffre d’affaires en deux ans. Elle bénéficie également du label éco-artisan et de l’augmentation du coût des énergies fossiles.
Climts (à Metzervisse)
Créée en 2008
Solutions isolation et chauffage
2 employés
CA 2010: 86.000 euros
Résultat 2010: -95 euros
www.clim-toutes-saisons.com
Catherine Hermitant-Pele (gérante – Agapé Bio) - Militante du bio
«Optimiste de nature», Catherine Hermitant sourit à l’avenir malgré des déconvenues d’ordre privé face auxquelles plus d’un aurait baissé les bras. La jeune femme de 39 ans mène de front ses activités de mère de trois enfants et de chef d’entreprise. Elle assume. D’ailleurs, son activité professionnelle est intimement liée à ses convictions. Elle a choisi la distribution de produits bio suite à une expérience personnelle. «Je suis sensible au bio depuis une dizaine d’années. Travaillant dans la coiffure et enceinte de mon troisième enfant, mon gynécologue m’avait alors expliqué que mes problèmes de santé étaient liés aux produits de coloration.» Depuis, Mme Hermitant exerce toujours en tant que coiffeuse, mais a monté sa propre entreprise depuis 2008. Elle a également choisi de diversifier ses activités. Elle distribue des produits alimentaires et cosmétiques bio selon un credo: «Nous travaillons avec des produits respectant l’homme et l’environnement.» Le nom de la société, Agapé, ne fait-il pas référence à un repas fédérateur et fraternel? Basée à Pontoy, l’entrepreneuse se rend disponible par email, téléphone ou en effectuant la livraison de paniers, dans un certain périmètre: «J’évite les déplacements trop longs pour rester claire dans la démarche». Couvée pendant un an au sein de la structure Alexis, «pour les entreprises atypiques comme la mienne», la société marche «de mieux en mieux». L’entrepreneuse se permet même un rêve, «un local commercial avec vitrine dans une petite ville agréable pour y installer un magasin bio et un atelier coiffure.» Horizon espéré: 5 ans.
Agapé Bio (à Pontoy)
Créée en 2008
Dépôt et distribution de produits bio et atelier de coiffure
1 employée
CA 2010: 33.000 euros
Résultat 2010: 16.000 euros
www.agapebio.fr
Naïma Khourta (gérante – Cheïma Bodycare) - Il fallait y penser
Alors que, selon les estimations du gouvernement français, six millions de musulmans résideraient aujourd’hui en France, soit un segment de marché équivalant au dixième de la population, Naïma Khourta, qui a «toujours eu la volonté de créer une société», a trouvé son filon: la distribution de produits cosmétiques halal.
Bien sûr, comme les catholiques avec la Bible, tous les musulmans ne suivent pas scrupuleusement les préceptes du Coran. Si cela réduit sensiblement la taille du marché, il reste néanmoins relativement vaste… d’autant plus qu’il n’existait en Europe, avant la création de sa société Cheïma Bodycare, qu’une seule entreprise de distribution de produits de beauté halal (plus précisément aux Pays Bas), c’est-à-dire ne contenant pas de matière animale, pas d’alcool et non testés sur des animaux. Les articles sont certifiés halal par l’autorité malaisienne «reconnue internationalement».
Car Naïma Khourta, la jeune entrepreneuse, a choisi la Malaisie pour faire fabriquer sa propre gamme, du «sur-mesure». Elle est dorénavant en contact avec les enseignes Auchan et Leclerc pour la distribution. La commercialisation devrait être opérée dans l’année. Les prix sont également voulus assez bas, entre 90 cents pour un savon et 3 euros pour un shampoing, donc «bien inférieurs à la gamme bio», précise la gérante de la société, qui ne prévoit pas de limite à la zone de vente. Si elle concède que son «cœur de cible se trouverait plutôt en région parisienne ou en Provence Alpes Côte d’Azur», l’expansion commencera depuis le Nord-Est, où elle vit. Inch Allah.
Cheïma Bodycare (à Marly)
Créée en 2010
Distribution de produits cosmétiques halal
1 employée
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
Julien Riffault (gérant – Wall&Floor) - Relookeur d’intérieur
Comme s’il habillait un bâti ancien avec du mobilier moderne, Julien Riffault joue sur les contrastes pour évoquer un métier qu’il a résolument mis au goût du jour. Le jeune entrepreneur de 31 ans réhabilite la profession d’«ensemblier décorateur» en y appliquant des procédés modernes. La société Wall&Floor part d’un constat, celui d’une «offre décorative générale assez pauvre malgré beaucoup de procédés et produits novateurs». Elle propose donc un service «clés en main» pour intégrer à l’espace des solutions plus contemporaines, dans «un segment assez haut de gamme».
Et on peut lui laisser la clé en toute confiance. Julien Riffault possède les qualifications requises avec des masters en design d’espace et en management des projets innovants. Après quelques expériences professionnelles, il a décidé en 2008 de créer Wall&Floor, avec sa femme… et la société Les peintures réunies, beaucoup plus ancienne (1958). «Nous avons mutualisé nos savoir-faire.» Des show-rooms à Metz et à Nancy permettent de contempler le résultat de l’alliance. Aux revêtements proposés par la société quinquagénaire sont apposées les créations de la start-up mosellane. Le contact avec le client est privilégié. «Le client ne va pas dans une Z.A. ou n’appelle pas un numéro qu’il a trouvé dans l’annuaire. Il peut venir nous voir, en ville.» Au démarrage de l’activité, la plus grande partie de la clientèle était composée d’entreprises. Les particuliers garnissent maintenant la moitié du portefeuille. Néanmoins, parmi les projets phares réalisés par la société, Julien Riffault mentionne les espaces zen réalisés pour France Télécom afin d’améliorer les conditions de travail des employés après la polémique qui a affecté la société nouvellement privatisée. La réputation de Wall&Floor se propage, elle, telle «une traînée de poudre» et sa croissance, depuis 2010, est qualifiée de «fulgurante» par le gérant. Si l’intéressé se focalise pour l’instant sur un développement régional, il ne mettra certainement pas les Luxembourgeois à la porte.
Wall&Floor (à Metz et Nancy)
Créée en 2008
Ensemblier décorateur
3 employés
CA 2010: 200.000 euros
Résultat 2010: n. c.
www.wall-n-floor.com
Vincent Savarino (consultant – Eurolor Consultant) - Conseille fort
A 55 ans et quelques kilomètres au compteur, Vincent Savarino, consultant, ne prétend pas tout savoir. Loin s’en faut. «Dans la vie, il faut savoir se remettre en cause», dit-il en pensant aux étudiants trop sûrs d’eux à qui il donne cours à l’Université de Metz. Il leur apprend, entre autres, l’humilité. Une qualité que doit posséder l’entrepreneur et que M. Savarino a acquise, pour partie, en déposant le bilan de la société en rénovation de bâtiment (Erib), qu’il avait créée. Il fait donc une analyse sans concession de la condition des entrepreneurs: «Il n’y a pas de fatalité à déclarer la faillite d’une société. On joue. On perd ou on gagne L’entrepreneuriat, avant tout, c’est un sacerdoce, un mode de vie. On parle toujours des Bill Gates. Mais il y en a combien de Bill Gates?», feint-il de demander.
Le consultant, qui dit assister toutes sortes de sociétés, des multinationales (Microsoft?) aux PME, met l’entrepreneuriat de la Grande Région en perspective: «L’entrepreneur est le parent pauvre du système social français et sa fonction n’est pas valorisée.» L’entrepreneur lorrain est, par conséquent, «trop frileux, malgré les atouts que présentent la Lorraine». «Les luxembourgeois sont plus forts que nous, poursuit-il, car ils sont plus à même d’accompagner les compétences de chacun.» Voilà qui a le mérite d’être dit.
Ainsi, lorsqu’on lui demande comment une petite structure comme la sienne a su survivre face aux géants de l’audit et du conseil comme les Big Four, de qui il a d’ailleurs été salarié, il fait valoir sa capacité d’écoute et son service adapté aux besoins du client: «Eurolor ne fait pas de prêt-à-réchauffer. Les entreprises veulent une proximité, parce que même les vieux cons comme moi savent surfer sur Google pour trouver des informations. Quand on est entrepreneur, on veut un coach, un guide, un maître.» Les dirigeants d’entreprises lorraines sauront donc à qui s’adresser à l’heure de la décision stratégique…
Eurolor Consultant (à Metz)
Créée en 1996
Conseil opérationnel pour entreprises
2 employés
CA 2010: 175.000 euros
Résultat 2010: 82.000 euros
Sébastien Proye (directeur – Tekengo) - e-commerçant
En 2010, le e-commerce affichait encore une progression remarquable. L’année dernière en France, les dépenses en ligne ont progressé de 24% pour un total de 31 milliards d’euros. Une croissance supérieure à celle de 2009, mais comparable à l’exercice 2008. Parallèlement, les modes de consommation alimentaire et les services qui y sont liés ont considérablement évolué, notamment la livraison de repas sur le lieu de travail.
Des tendances qui n’ont pas échappé à Sébastien Proye, créateur (avec le web entrepreneur Jean-Philippe Brechon, fondateur de Lorweb) de la société Tekengo qui commercialise, depuis 2010, le service de commande en ligne spécialisé dans la restauration. Ce service permet à des restaurants de toutes les tailles de ne pas investir dans leurs propres sites et de mutualiser les coûts avec d’autres. Ainsi, alors que de plus en plus de restaurateurs souscrivent à cette plateforme, le concept amasse les récompenses. L’innovation du service et le modèle économique ont respectivement été reconnus par les concours 3I Lorraine en France et 1,2,3 Go au Luxembourg. Les retours positifs recueillis par l’entrepreneur l’incitent à envisager «un développement commercial» en termes géographiques pour 2011. Le Luxembourg se trouve d’ailleurs sur cet «axe stratégique», selon le jeune Messin.
Car simply-order.com n’est pas la seule solution offerte par Tekengo. La société propose déjà une gamme de services diversifiée. L’entrepreneur résume: «Notre philosophie est de mettre au cœur de nos projets trois critères fondamentaux que sont l’innovation, la valeur ajoutée et la stratégie.»
Tekengo (à Metz)
Créée en 2010
Développement de solutions e-commerce et e-marketing
2 employés
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
www.simply-order.com www.eurolor.com
Stéphane Bailly (directeur général – Groupe Bailly) - A fond la caisse
Agé de 37 ans, Stéphane Bailly est, depuis 2007, à la tête du groupe familial de distribution automobile (historiquement Peugeot), créé en 1936 par son grand-père André, puis développé par son père Jean-Paul et son oncle Patrick. Certes, la voie était déjà bien tracée depuis son entrée au sein de l’entreprise en 1998, au sortir de l’Ecole Supérieure de Commerce extérieur de Paris. Mais de l’expérience forgée au travers de séjours à l’étranger (Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, ainsi qu’au siège du constructeur de la marque au lion à Paris), puis des cinq années passées en tant que directeur des concessions de Metz, il a propulsé la société dans une nouvelle ère.
De douze sites Peugeot lors de sa prise de fonction, il a ouvert le groupe à d’autres marques (Hyundai, Kia, Suzuki, Citroën, BMW, Mini, Nissan et Toyota) et franchi les frontières lorraines en prenant pied en Alsace et au Luxembourg. Il est désormais à la tête d’un réseau de 30 concessions qui emploient 850 salariés et génèrent un volume annuel de 13.700 véhicules neufs et 7.300 occasions, pour un chiffre d’affaires passé, en quatre ans, de 180 à 370 millions d’euros. Une croissance financée par une importante réorganisation du parc immobilier professionnel du groupe et par l’appui de ses partenaires financiers. «Nous avons volontairement choisi de représenter des marques qui ont un potentiel de développement et qui viennent en complément de notre constructeur historique», explique Stéphane Bailly.
Groupe Bailly
Créé en 1936
Distribution automobile multimarque
852 employés
CA 2010: 320 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
Krimo Sehb (président – SK Surgical) - La mécanique au service de la chirurgie
Arrêter ses études trois mois avant de passer le baccalauréat n’est pas nécessairement une démarche à citer en exemple. Si Krimo Sehb choisit cette option, ce fut d’abord pour aller travailler dans l’atelier mécanique familial à Florange, puis pour créer, en 2002, sa propre société en Lorraine (active à la fois dans le dépannage et la production de pièces), doublée, en 2003, d’un atelier dans son Maroc d’origine. Mais en 2009, sa vie prend un nouveau virage, avec la rencontre, lors d’une soirée entre amis, de chirurgiens qui lui font part de difficultés liées aux performances mécaniques des vis d’implant dont ils se servent. L’information fait «tilt» et M. Sehb, sur la base de procédés utilisés dans l’industrie minière, trouve une solution. «En modifiant de 1% la géométrie des vis d’implant existantes, on améliore de 75% leurs performances mécaniques.»
En novembre 2009, ce jeune entrepreneur – alors âgé de 30 ans – se met au travail et le 19 janvier 2010, il dépose son premier brevet en France (puis au Luxembourg en avril) et prépare son business plan. A la recherche d’argent frais, il rencontre, là aussi par hasard, le Fonds Lorrain des Matériaux dont il ignorait l’existence. Le courant passe et son projet reçoit alors un financement conséquent, complété, récemment, par un autre apport de la part d’Oseo. Ainsi est née SK Surgical qui, d’ici à quelques semaines, attend la validation des tests médicaux menés sur les vis prototypes afin de passer à l’étape de commercialisation, soit en direct, soit par la cession de son savoir-faire à un partenaire tiers. Une simple étape, sachant que d’autres projets sont déjà dans les tuyaux, à commencer par le développement d’un système mécanique permettant d’améliorer jusqu’à un facteur cinq la régénération des tissus autour d’un implant.
SK Surgical (à Florange)
Créée en 2010
Usinage d’implants médicaux
1 employé
Procédé en phase de validation, pas encore commercialisé
Fabrice Genter (président – Groupe Dumur Immobilier) - Des pierres et des hommes
Au sortir d’un service militaire passé en tant qu’attaché culturel à l’ambassade de France à Vienne, Fabrice Genter, diplômé d’HEC, souhaitait trouver une PME au sein de laquelle il pourrait «faire du travail de terrain». Lorsque se présente, en 1990, l’opportunité de racheter l’ensemble des sociétés du groupe immobilier Dumur (créé en 1972), il n’hésite pas un seul instant, même si le secteur ne lui est pas familier.
En instaurant une notion de services plus poussée, toujours à la pointe de l’innovation (Cotations ‘étoiles’ et méthode des 100 critères d’évaluation; consultation des comptes en ligne 24/24h), il continue à diversifier ses activités (promotion-construction de plates-formes logistiques, syndic de copropriété) et à grandir (rachats de l’Immobilière de l’Est à Thionville et de Gesprim Gestion à Metz) au point de devenir un leader dans la région. «L’idée est de pouvoir apporter l’intégralité des services dont peut avoir besoin une personne tout au long de son parcours de vie. Nous ne traitons pas de la pierre, nous traitons de l’humain.» C’est aussi pour ça que la société est, depuis 2007, labellisée «Engagement Durable». Boulimique du travail qui avoue ne pas avoir besoin de dormir beaucoup, Fabrice Genter, 46 ans, cumule un certain nombre de responsabilités dans la vie économique de la région: vice-président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la Moselle, président exécutif de la CGPME Moselle (qui regroupe 12.000 entreprises), président délégué de la FNAIM Moselle ou encore président du fonds de dotation du Conseil général de Moselle.
Groupe Dumur Immobilier (à Metz)
Créé en 1972 (racheté en 1990)
Gérance, promotion et ventes immobilières
35 employés
Chiffre d’affaires 2010: 3 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
Gaëtan Grieco (président – Groupe Chaussea) - En famille
Qu’il doit lui paraître loin le temps où il écumait la région Nord-Lorraine avec sa camionnette pour vendre des stocks de chaussures. Gaëtan Grieco, 48 ans, est aujourd’hui à la tête du groupe Chaussea, qui compte plus de 224 magasins de chaussures en France et au Luxembourg… «Je m’étais lancé seul pour être libre de choisir les produits que veulent les consommateurs et non pas ceux imposés par le fabricant.»
Avec le soutien de son père, ouvrier de la sidérurgie, l’affaire prit corps en 1984 avec la création du premier magasin à Valleroy sous l’enseigne Chausseria. D’abord seul actionnaire de la sàrl, il intègre au capital, trois ans plus tard, ses trois frères (30% chacun), eux aussi présents aux premières heures. Le groupe grandit rapidement avec un deuxième magasin ouvert à Fameck en 1986, puis d’autres au rythme de deux ou trois par an. Chausseria, devenu Distri’Chauss en 1990, épousa définitivement l’appellation Chaussea lors de l’inauguration du siège social de 3.000 m2 à Valleroy. Le rachat des 12 magasins de l’enseigne Reno (en 2000), puis 20 de Chaussurama (2003) et, enfin, de 83 points de vente Multichaussures (2006), couplé à l’acquisition, pour 9 millions d’euros, d’une plate-forme logistique de 74.000 m2 près de Metz, a conforté les ambitions de croissance du groupe qui a passé au mieux la crise. «Après 2008 et 2009, nous avons été tous plus vigilants. La réorganisation du groupe et l’optimisation de tous les services ont permis une année 2010 très satisfaisante.» Au Luxembourg, un grand magasin de plus de 1.000 m2 ouvrira avenue de la Gare à la mi-avril.
Groupe Chaussea (à Valleroy)
Créé en 1984
Vente de chaussures
1.067 employés
CA 2010: 118 millions d’euros
Résultat 2010: «très satisfaisant»
Claude Schumann (gérant – Fimec) - Parcours lumineux
Depuis 1986, Claude Schumann, à travers la société Fimec, commercialise des solutions en matière d’éclairage public. «Nous avons à notre actif trois activités distinctes, explique le créateur et fondateur de la société. La commercialisation de lampadaires, de structures d’éclairage public ou sportif; la mise en valeur de bâtiments ou de monuments (comme l’Hôtel de Ville de Metz, la place Stanislas à Nancy ou encore de nombreuses églises, ndlr.) et enfin la mise en œuvre de solutions techniques permettant de réaliser des économies d’énergie au niveau de l’éclairage public.»
A l’heure actuelle, Fimec emploie onze personnes et est principalement active sur la Lorraine et la Champagne-Ardenne. «J’ai fondé cette entreprise alors que j’avais 32 ans, poussé par cette envie de créer quelque chose, de développer personnellement une entreprise, de créer des emplois», explique Claude Schumann, précédemment salarié d’une entreprise spécialisée dans les installations et le câblage électrique. Petit à petit, il a accompagné sa clientèle, en proposant des solutions ou des produits innovants pouvant répondre à leurs besoins. «Nos clients sont essentiellement des collectivités, pour qui l’éclairage public représente des coûts en énergie importants. Aujourd’hui, elles sont avant tout demandeuses de solutions plus économiques. Nous devons être à leurs côtés pour les accompagner dans ce sens», précise le gérant.
Fimec (à Fèves)
Créée en 1986
Commercialisation de solutions d’éclairage public
11 employés
CA 2010: 2,8 millions d’euros
Résultat 2010: n.c.
Latifa Lemhani (PDG – EMC 2000) - Entretien et maintenance
Active sur toute la Grande Région, et notamment au Luxembourg, EMC 2000 est une entreprise spécialisée dans la commercialisation de produits chimiques destinés à la maintenance, à l’hygiène et à la sécurité dans les collectivités et les industries. «Nous disposons de notre propre marque, également baptisée EMC 2000, confie Latifa Lemhani, 46 ans et mère de deux enfants. Nos fabricants sont exclusivement européens et nous distribuons des produits haut de gamme respectueux de l’environnement, efficaces, économiques et écologiques.»
Titulaire d’un DEA (Master 2) en physique et physico-chimie de la matière et des matériaux, Latifa Lemhani a d’abord travaillé en laboratoire, notamment dans le domaine des lubrifiants, pour des groupes comme Sollac (Arcelor) et TrefilArbed. Elle a ensuite parfait son expérience en tant que technico-commerciale dans le domaine des produits chimiques et des lubrifiants «J’ai finalement choisi de réunir ces deux pôles en créant EMC 2000. Ma devise? Rien n’est facile, tout est simple. C’est grâce au travail, à l’expérience et au savoir-faire acquis qu’on peut cerner les besoins du marché, y apporter des solutions.» Au quotidien, Latifa Lemhani et son équipe sont là pour former et conseiller au mieux les utilisateurs. «Nos atouts sont notamment la proximité, la réactivité et la formation du personnel qui utilise nos produits. Nous allons engager de nouveaux technico-commerciaux pour couvrir encore davantage la Grande Région, cet espace de partage du savoir, mais aussi du savoir-faire et du savoir-être, qui renforce la créativité de tous.»
EMC 2000 (à Montois la Montagne)
Créée en 2001
Produits chimiques d’entretien et de maintenance
Nombre d’employés: n. c.
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
Christine Michels (gérante – Chris Travel) - Petite couturière du voyage
Christine Michels, il y a sept ans, a créé Chris Travel, une agence de voyage orientée dans l’organisation de séjours sur mesure, haut de gamme ou très haut de gamme. «Je construis des voyages en fonction des desiderata de ma clientèle, composée entre autres d’hommes d’affaires, de personnalités ou encore de joueurs de football célèbres», indique sa gérante. Mme Michels, aujourd’hui âgée de 45 ans, connaît plutôt bien son métier, avec 28 ans d’expérience dans le secteur du tourisme, pour le compte, entre autres, de la Compagnie Italienne de Tourisme à Paris, le groupe TUI en Allemagne ou encore pour Prêt à Partir en France. «L’expérience acquise au sein de ces grands groupes étant là, j’ai souhaité évoluer en solo, dans une petite structure proche de ses clients», explique-t-elle. En quittant ainsi les mastodontes du tourisme et les grands groupes internationaux, elle a souhaité devenir ce qu’elle appelle elle-même «une petite couturière du voyage». «J’aime bien cette image. Je veux répondre aux envies précises de ma clientèle, souvent exigeante en termes de qualité, en proposant des voyages qui leur conviennent. Nous sommes peu nombreux à proposer un tel service. Aussi, je réponds à des demandes venant de partout. Mon business n’a pas vraiment de frontières.» Autour d’un solide réseau construit au fil des années, Chris Travel s’est constitué un beau carnet de clients. Le bouche à oreille a fait le reste...
Chris Travel (à Saint-Avold)
Créée en février 2004
Agence de voyage spécialisée dans le haut de gamme et les séjours sur mesure
2 employés
CA 2010: n. c.
Résultats 2010: n. c.
Yves Gandar (gérant – SMVF) - Vérandas familiales
Installée dans le petit village de Tritteling Redlach, la Société Mosellane de Vérandas Fenêtres (SMVF) est une entreprise familiale indépendante fondée en 1994 et spécialisée dans la création de vérandas. «Au départ, le moteur a surtout été personnel et familial, explique Yves Gandar, 59 ans. Mon épouse est à mes côtés depuis le début. Mes enfants sont aujourd’hui mes associés, tout comme mon chef de chantier qui a commencé à mes côtés alors qu’il n’avait que 16 ans. Avec nos salariés, nous formons une grande famille.» Fils d’agriculteur, M. Gandar connaît la valeur des choses simples. Très sensible à l’importance de la mixité au sein de son entreprise, il vient d’engager une jeune femme pour son bureau d’études. «Je veille un maximum à féminiser les postes, tout comme je suis attaché à l’expérience des plus anciens.»
Membre du Syndicat National de la construction des Fenêtres, façades et Activités associées (SNFA), SMVF n’en a pas oublié de se développer et d’innover au fil des ans. «Nous venons tout récemment d’installer de nouveaux profils haut de gamme spécialement conçus par nos soins. Selon Alteréco, organisme certificateur en Lorraine, ils présentent une économie d’énergie de 40% par rapport à une installation classique. Mais nous voulons aller plus loin encore…» Depuis de nombreuses années, SMVF est aussi présente sur le marché luxembourgeois. «Notre beau-fils y est installé et commercialise nos produits», explique Yves Gandar, certain de bientôt pouvoir passer le flambeau, en toute quiétude.
SMVF (à Tritteling Redlach)
Créée en 1994
Création et installation de vérandas
16 employés
CA 2010: 2 millions d’euros
Résultat 2010: n. c.
Jacqueline Lallement (gérante – Process RH) - Coaching à taille humaine
Consultante en RH et coaching, Jacqueline Lallement axe l’ensemble de ses prestations sur l’humain dans l’entreprise. «J’accompagne les dirigeants dans la mise en place d’un système de gestion des compétences, confie-t-elle. Le but est d’amener les collaborateurs à grandir au sein de l’entreprise, en toute sérénité. Cela passe par la mise en place de bilans de compétences, d’entretiens d’évaluation en interne et de formations.» Agée de 53 ans, Jacqueline Lallement dispose d’une longue expérience professionnelle dans ce domaine. «Je me suis notamment occupée du recrutement et de l’intégration des jeunes pour un grand groupe actif dans le bâtiment et les travaux publics (BTP).» C’est en 2002 qu’elle a décidé de voler de ses propres ailes, d’abord comme sous-traitante en outplacement. «J’ai ensuite décidé de me former au coaching auprès de Vincent Lenhardt, l’homme qui a lancé la discipline en France et de me positionner en véritable chef d’entreprise.» Pouvant compter sur un large réseau, la consultante met désormais ses compétences au service des sociétés lorraines et luxembourgeoises. «Un point qui me semble important aujourd’hui est celui de la formation des managers. Appelés à répondre à des objectifs toujours plus exigeants, ces hommes ou femmes sont soumis à un stress intense. Comment dès lors les amener à introduire un climat serein dans leur équipe? Nous sommes là pour les aider à prendre une posture adéquate, à gérer leur temps et leurs priorités pour favoriser l’épanouissement de tous.»
Process RH (à Metz)
Créée en 2002
Consultance RH et coaching
1 employé
CA 2010: n. c.
Résultat 2010: n. c.
Jean-Pierre Lopes (gérant – Locafaudage) - Sans concession
«Je vous mentirais si je vous disais que tout était rose.» Le jeune entrepreneur vient de souffler ses 30 bougies, mais ne fait pas d’excès de candeur. Il se considère même comme «un accidenté de la vie». Après avoir perdu son emploi de commercial dans une société de location d’échafaudages, il a décidé de se lancer dans la même activité mais à sa manière. Dynamique et de nature confiante, Jean-Pierre Lopes dit «ne jamais baisser les bras, et même parfois confondre ténacité et entêtement». La société Locafaudage naît donc en décembre 2010. Son créateur prévoit de se différencier de ses concurrents en privilégiant un accompagnement du client personnalisé, «permis par notre petite structure», et une communication différente: «Nous avons pensé à toute une mise en scène qui fait que nous nous démarquons, que nous attirons l’attention. Nous voulons que les gens se disent, en voyant par exemple un de nos utilitaires ou une de nos bâches, ‘Tiens, c’est Locafaudage’.» Avec ses trois employés, M. Lopes insiste sur le confort d’utilisation de ses installations, plus maniables, plus performantes, dit-il, que celles de ses concurrents «qui peuvent difficilement remplacer leur parc». Malgré tout, et selon son propre aveu, «les perspectives d’avenir sont plutôt obscures, car les tarifs sont tirés vers le bas». Pourquoi? L’entrepreneur l’explique en partie par la concurrence des entreprises luxembourgeoises «qui viennent travailler sur le territoire français. Elles sont enregistrées au Grand-Duché, ont leurs dépôts de matériel en France, mais embauchent avec des contrats luxembourgeois. Elles ont sinistré le marché par leur activité et je ne sais même pas si elles s’y retrouvent». Locafaudage aligne difficilement ses tarifs et M. Lopes voit la nécessité d’une purge: «Cela va laisser du monde sur le carreau.» Seules les sociétés disposant d’un fonds de roulement important y survivraient.
Locafaudage (à Flévy)
Créée en 2009
Location et mise en œuvre d’échafaudages
4 employés
CA 2010: 230.000 euros
Résultat 2010: n. c.
www.locafaudage.co
Jean-Jacques Szostka (gérant – SLVL) - Construction modulaire et durable
Chef d’entreprise dans le secteur du bâtiment depuis 30 ans, Jean-Jacques Szostka a fondé SLVL en 1998. «Voici quatre ans, j’ai choisi de lâcher la construction traditionnelle pour me tourner vers le modulaire, confie l’homme aujourd’hui âgé de 54 ans. En clair, on substitue la structure béton à une structure métallique industrialisée. Nous ne sommes pas fabricants de modules, mais des intégrateurs. Nous habillons les structures, en fonction des besoins propres à chaque chantier. On est dans le sur-mesure, le prêt-à-porter.» SLVL travaille actuellement sur le chantier d’un nouvel hôpital pour enfants en région parisienne. «Outre un gain de temps appréciable, ce type de construction n’entraîne jamais de démolition. Les structures peuvent être démontées, reconditionnées et réutilisées sur un autre projet. On est dans l’air du temps, dans le durable.»
A l’avenir, SLVL souhaite étendre le concept du modulaire au domaine résidentiel. «La recherche et le développement se vivent au quotidien. Nous préparons différents brevets liés à ce type de construction. Pour la fin de l’année, nous aurons mis au point un projet pour les maisons unifamiliales.» En recherche constante d’innovations, SLVL a aussi mis au point un logiciel de mutualisation et de revalorisation du matériel dédié aux grands comptes et aux associations. Un outil qui permet aux sociétés de suivre le matériel disponible et, le cas échéant, de lui donner là aussi une seconde vie.
SLVL (à Ars Laquenexy)
Créée en 1998
Construction modulaire
16 employés
CA 2010: 9,5 millions d’euros
Résultat: n. c.