Comme chaque semaine, retrouvez le Land dans les kiosques ce vendredi. (Photo: Land)

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Cela fait 20 ans déjà qu’une stratégie cohérente pour le secteur des laboratoires d’analyses biomédicales fait défaut au Luxembourg. Les gouvernements se contentaient de définir les grandes règles du jeu, mais laissaient les hôpitaux et les laboratoires privés trouver un arrangement sur le partage du marché des analyses. Les caisses de maladie, quant à elles, misaient en première ligne sur des économies des dépenses. Aujourd’hui, il n’y a pas de division du travail, mais beaucoup de confusion sur les coûts. Et malgré différentes mesures – dont certaines incluses dans le Zukunftspak – pour limiter les marges bénéficiaires «injustifiées» des laboratoires privés, ceux-ci réalisent toujours des bénéfices. Or, «plus de privé» veut aussi dire que le secteur en tant que tel devient plus attractif pour des reprises par des sociétés étrangères. Or, dans un secteur biotech en plein essor, la présence de sociétés spéculatives est grande. Si le gouvernement et la CNS n’interviennent pas, le capitalisme financier pourrait, à terme, dominer le secteur, et l’accumulation du capital être financée de plus de 90% par le public.

Toutes catégories confondues

Si les députés CSV et Déi Lénk n’avaient pas boycotté la visite de la commission parlementaire du développement durable auprès de la Deutsche Flugsicherung à Langen, ils auraient pu constater qu’il ne reste plus grand-chose du projet qu’ils combattent. Car, afin de pacifier les aiguilleurs de l’approche au Findel, le ministre des Infrastructures François Bausch (Déi Gréng) a abandonné les plans pour une éventuelle délocalisation de leur service chez les collègues allemands. En contrepartie, les aiguilleurs de la tour de contrôle et de l’approche devront devenir interchangeables. Entre la délocalisation et une plus grande collaboration entre leurs services respectifs, les syndicats des aiguilleurs des différentes catégories ont préféré opter pour une flexibilité qu’ils avaient jusque-là refusée.

Dans le purgatoire

Marco Boly, le directeur de l’Inspection du travail et des mines (ITM), a remporté la première manche. Après 18 mois de campagne, il a réussi à déloger la plupart de ses adversaires. «Il était temps qu’une certaine agressivité se dirige contre certaines personnes», dit-il. «Il fallait qu’elles comprennent que ceci n’est pas une école buissonnière.» Au printemps 2015, tous les fonctionnaires reçoivent l’ordre de ranger leurs affaires et de changer de bureau. Ensuite, «décloisonnement» oblige, les anciens départements – qui avaient constitué autant de citadelles autonomes – furent démantelés et fusionnés. Certains anciens agents sont horrifiés de voir leurs traditions bafouées, leurs fiefs annexés et leurs privilèges abolis. Rien qu’en 2015, 19 personnes ont quitté l’ITM, ceci équivaut à un quart des effectifs. Embauché pour faire «tabula rasa», Marco Boly est devenu le bulldozer du ministre du Travail Nicolas Schmit (LSAP). Mais le défi ne sera pas de gagner la guerre, mais de gagner la paix. La restructuration de l’ITM sera un exercice de longue haleine et Boly reste étonnamment agité et impatient. Il risque de s’essouffler.