Jusqu'au bout, Jean-Claude Juncker devra convaincre de la composition et de la répartition des rôles au sein de son équipe. (Photo: Licence CC)

Jusqu'au bout, Jean-Claude Juncker devra convaincre de la composition et de la répartition des rôles au sein de son équipe. (Photo: Licence CC)

Alors que José Manuel Barroso défend actuellement son bilan 2004-2014 à la tête de la Commission européenne, notamment via un livre, son successeur s'apprête à franchir une nouvelle étape dans le parcours qui le mène vers la présidence effective de l'exécutif de Bruxelles.

Déjà validé dans ses fonctions par le Parlement européen en juillet dernier, Jean-Claude Juncker doit en effet recevoir aux alentours de midi le blanc-seing des eurodéputés quant à la composition de son équipe et la répartition des rôles entre les Commissaires.

Coalition fragile

À quelques heures du vote, la logique voudrait que la coalition formée par le Parti populaire européen (dont est membre le CSV luxembourgeois), les Socialistes et démocrates (S&D) ainsi que l'Alliance of Liberals and Democrats for Europe (ALDE) et qui avait apporté une majorité – relative – de 422 voix à Juncker exprime une confiance en son équipe aujourd'hui.

Mais après la validation par la commission parlementaire des Transports de la Slovène Violeta Bulc en remplacement d'Alenka Bratusek, qui n'avait pas réussi son grand oral devant les députés membres de cette commission, les tractations ont continué en coulisse ses dernières heures. Outre les sensibilités au sein de chaque groupe politique – certains socialistes se montrent réservés quant à la future commission – , les libéraux ont voulu maintenir la pression jusqu'au bout.

Leur président de groupe, le belge et ancien Premier ministre Guy Verhofstadt, avait écrit une lettre il y a quelques jours à Jean-Claude Juncker pour demander «une clarification sur la répartition des compétences économiques et monétaires entre le vice-président désigné Valdis Dombrovskis et le commissaire désigné Pierre Moscovici.»

Donnant-donnant

Si l'on ajoute les réserves des libéraux quant au portefeuille du commissaire hongrois, Tibor Navrascis, en charge de l'Éducation, la Culture, la Jeunesse et la Citoyenneté, en raison de ses accointances politiques, on comprend que le vote des eurodéputés dépendra en grande partie de l'intervention de Jean-Claude Juncker devant le Parlement prévue à 9 heures et des précisions qu'il apportera quant à la répartition des rôles au sein de son équipe, mais aussi l'assurance de mener les projets d'envergure promis.

Fédérer une majorité parlementaire panachée autour d'une équipe permet d'appuyer son action sur une certaine légitimité mais, Jean-Claude Juncker le sait, la contrepartie consiste à donner des engagements à chacun.

En coulisse, on se prépare d'ores et déjà à la prochaine étape, puisque Jean-Claude Juncker et le président du Parlement européen Martin Schulz doivent donner une conférence de presse commune aux alentours de 12h30, avant une «photo de famille» de la Commission européenne vers 13h15.