Près de 500 actes de mariage, de naissance, livres de famille ou actes notariés sont quotidiennement mis en ligne par l’asbl Luxroots, fruit du travail minutieux d’une soixantaine de bénévoles férus d’Histoire. L’inventaire s’élève aujourd’hui à 1.156.086 documents, dont 1.015.028 actes de naissance et 47.895 actes de décès. Le rythme de croisière de l’asbl est d’environ 200.000 actes par an.
Né en 2004 de la folle passion de Georges Eicher, ancien banquier et généalogiste luxembourgeois de 66 ans, le groupe, formé en grande partie par des retraités de la Grande Région, a structuré son action au fil des années. «De plus en plus de gens se sont joints à nos efforts. Certains y consacrent plus de six heures par jour. Généralement, les volontaires se proposent pour une commune ou une paroisse de leur choix», explique le fondateur de Luxroots. «C’est un travail très précis. Nous saisissons tous les détails de chaque acte, y compris les plus infimes comme un changement d’orthographe dans le prénom, dans une base de données couplée à un moteur de recherche.» Jusqu’à présent, ce chantier titanesque a été financé par les deniers du fondateur, ainsi que par la cotisation fixée à 8 euros par an des 810 membres soutenant la cause.
Débusquer ses ancêtres
Plusieurs sources servent de matière première aux recherches, dont les registres des communes allant de 1796 à 1923 ou des églises et diocèses de la région pour la période 1600-1800. Autre mine d’or plus inattendue: les fameuses archives virtuelles de l’Église mormone américaine consultables via le site Family Search. «Les mormons répertorient tous les actes civils du monde entier. C’est un puits d’informations qui nous est très utile. Leur site nous permet de gagner énormément de temps, surtout que la qualité des documents numérisés y est très élevée.»
Le prochain challenge de taille pour Luxroots sera de réunir assez de fonds, environ 100.000 euros, pour opérer une refonte complète du site et de son infrastructure, initialement développés par Georges Eicher avec les moyens du bord. «Une de mes plus grandes inquiétudes est la sécurité des données et l’intégrité des documents. Notre plateforme va tôt ou tard devoir être modernisée, peut-être grâce à l’aide de sponsors.» Trouver d’autres volontaires pour reprendre le flambeau est un autre défi permanent. «En conservant notre rythme actuel, nous en avons encore pour au moins sept ou huit ans rien que pour le territoire luxembourgeois. Il nous reste 1,5 million d’actes encore non couverts au Luxembourg», achève Georges Eicher. Mon but est de terminer ce grand projet d’ici les 10 prochaines années. À 76 ans, je serai peut-être trop fatigué pour le faire!»
Les prochaines Journées généalogiques du Luxembourg et de la Grande Région, les 3 et 4 octobre 2015 à Hesperange, seront sans doute l’occasion de susciter de nouvelles vocations.